Ainsi donc Sa Grâce se retrouve en huitièmes de finale après ses trois petites balades hygiéniques et digestives en compagnie de faire-valoir sur la terre parisienne. Mais comme l’an dernier, le maestro pourrait bien s’arrêter là.
Car pour une fois, je suis assez d’accord avec Marc Rosset. Hormis quelques fulgurances prodigieuses, Federer s’est contenté d’assurer avec élégance, laissant un pactole contrariant de neuf jeux, dont un des siens de surcroit, à un Bosniaque de poche dont Djokovic ou Nadal auraient fait de la chair à pâté
Autrement posé, une chose est sûre. S’il ne se remue pas les fesses, il ne va pas faire de vieux os dimanche sur le Central face à Monfils. Surtout après la chevauchée fantastique de ce brave Gaël, porté par une foule en délire. Au point qu’à côté, celle qui soutenait les Helvètes lors de la Coupe Davis en novembre dernier à Lill, ressemblait à une réunion de dames patronnesses, buvant le thé en levant le petit doigt dans un salon feutré.
Et c'est ainsi que le Tricolore sur le point d'être bouffé tout cru au quatrième set par l’Uruguayen Cuevas lévitait soudain, plus remonté qu’un coucou, tandis que son malheureux adversaire complètement à l’ouest, sonné par les hurlements assourdissants des fans déchaînes, se prenait les pieds dans le tapis et piquait du nez dans les cordes pour ne plus se relever.
Du coup, je me fais un sang d’encre pour Rodgeur et ses chances de se payer le scalp du Tricolore, qu'il avouait portant souhaiter rencontrer. Vu la façon dont son futur rival a mis le feu, je me demande si l'espoir demeure... Certes on l’aime Porte d’Auteuil, le Bâlois. Mais en l’occurrence, il pourra se brosser pour obtenir un inconditionnel appui populaire. Désolés Majesté, mais là c’est le prince qu’on préfère.
Et la même menace plane sur Wawrinka. Bien qu'il se soit davantage bougé le popotin que le mythe face à l’Américain Johnson, je me fais tout autant de souci pour le Vaudois, qui doit lui affronter Simon. Bref, je ne vous raconte pas l’éventuel scénario apocalyptique.
Cela dit, j’éprouve également un brin d’inquiétude pour les commentateurs et consultants français, déjà au bord de l’apoplexie lors de la victoire «mythique, magique, historique» de Monfils au… troisième tour et contre le…23e mondial.. Si d’aventure leurs deux poulains battaient la légende et Stan The Man, c’est carrément la tente à oxygène qu’il leur faudra!
Dire que Vincent Lindon est un homme heureux est un euphémisme. Depuis dimanche dernier et son prix de meilleur acteur au Festival de Cannes pour son rôle dans La loi du marché de Stéphane Brizé, il nage dans le bonheur.
-Comment avez-vous abordé ce rôle de vigile contraint d’espionner à la fois les clients et les employés aux abois et tentés par le vol ? En vous promenant dans les supermarchés ?
Avec La loi du marché, Stéphane Brizé figurait parmi les dix-neuf concurrents en lice pour la Palme d’or cannoise. Un prétendant très sérieux. encensé par la critique internationale. Les Français le plaçaient même en seconde position derrière leur favori Mia Madre de Nanni Moretti.