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Père après Maire, tout nouveau tout beau

 On n’a encore rien vu, mais il a déjà une sacré cote, Olivier Père, le nouveau directeur artistique de Locarno. Pour le président Marco Solari, "il respire le cinéma". Non seulement il vaut mieux en l’occurrence, mais on dirait presque que ce n’était pas le cas de ses prédécesseurs, le «prince» Marco Müller, la «volcanique» Irene Bignardi, ou la «force tranquille» Frédéric Maire, comme les appelle le big boss...

 

Côté médias, c’est tout aussi élogieux. A peine pointent ici et là quelques réserves. Rassurez-vous, c’est pour mieux les balayer. Il faut reconnaître qu’Olivier Père a du répondant. Ancien ponte de la Quinzaine cannoise des réalisateurs, ce n’est pas rien. Alors tout ce qu’il a décidé paraît bien aux yeux de ceux qui en parlent. Comme par exemple le nombre de films revu à la baisse, ou une plaquette en papier recyclable réduite de moitié. Ainsi que  les informations qu’elle contient…

 

J’ai aussi noté un tapis rouge menant aux studios radio, pour accueillir les célébrités. Le sélectionneur apprécie en effet le côté glamour dans le septième art. Mais Locarno n’étant ni Cannes, ni Venise, ni Berlin, il faudra en gros se contenter de Chiara Mastroianni, de Melvil Poupaud et de Jeanne Balibar.

 

Mais évoquons plutôt la pellicule. La touche Père, ai-je lu, c’est de poursuivre un travail de découvertes, de revenir en somme «aux racines du festival» en misant sur une édition «jeune et revigorante». On lui prête également des choix radicaux et audacieux. Avec notamment, en compétition, LA. Zombie de Bruce LaBruce qui avait été banni au Festival de Melbourne parce que jugé limite porno par la censure australienne. Ainsi qu’un documentaire chinois maousse de six heures.

 

Par ailleurs quelques films de la fameuse Piazza Grande sont en principe interdits aux moins de dix-huit ans. Tout ça pour faire polémique? Car on le sait la controverse fait jaser. Et donc causer du festival tessinois. Propos oiseux qui font hausser les épaules du responsable. Seule compte pour lui la qualité des œuvres.

 

Il n’empêche que ça devrait rameuter les foules. Quoi qu’il en soit, on se réjouit de participer au tour du monde cinématographique concocté par Olivier Père, composé d’une vingtaine de premières œuvres et d’une quarantaine de premières mondiales, toutes sections confondues, allant du policier à l’expérimental en passant par le fantastique, la science-fiction, la comédie ou le mélodrame. Avec une forte présence roumaine, balkanique, scandinave, américaine, asiatique.

 

Sans oublier une place centrale et primordiale accordée au cinéma helvétique. Une place qu’il «mérite dans le plus grand festival suisse». Avec par exemple deux films dans un concours qui en compte dix-huit. Sans en oublier plein d'autres ailleurs, le Lausannois Lionel Baier dans le jury, ainsi que des hommages, notamment à Alain Tanner qui recevra un Léopard d’Or. Bref, de quoi se faire drôlement bien voir.

 

Reste à juger tout cela sur pièce. Mais une chose est sûre. Olivier Père a mis dans le mille avec Ernst Lubitsch. Cinquante-deux films au menu de cette rétrospective consacrée au maître de la comédie, devenu avec le parlant l’une des gloires de Hollywood. Dont des chefs d’œuvre comme To be Or Not To Be et Ninotchka. Mais c’est surtout son travail antérieur, alors qu’il était encore en Allemagne, qui sera mis en évidence à Locarno. Alors s’il n’y avait qu’une raison de venir au Tessin, ce serait celle-ci.

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