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le blog d'Edmée

  • Grand écran: "Renoir", portrait d'une fillette solitaire, sensible, confrontée à la mort et l'absence d'amour

    Chie Hayakawa, qui avait beaucoup séduit avec l’intrigant Plan 75, invitant les personnes âgées à "s'effacer" pour faire de la place aux suivants, revient avec Renoir, placé dans la lignée des films japonais sur l’enfance et la famille. On y suit la mélancolique et solitaire Fuki, 11ans, dans une petite ville de province. En cet été 1987, cette gamine fragile à l’humeur changeante, fait face au cancer en phase terminale de son père et l’absence d’amour de sa mère, dont l’égoïsme le disputa à l’amertume et à la fatigue. 

    Entre école, visites à l’hôpital, rêveries, et rituels étranges de son héroïne, la réalisatrice nippone brosse le portrait d’une fillette un peu mystérieuse, silencieuse, à la sensibilité extrême. Confrontée trop tôt à la dureté de la vie, en équilibre entre l’univers de l'enfance et celui des adultes, elle cherche à entrer en contact avec les vivants et les morts. Fil conducteur de l’histoire, elle est incarnée par la jeune actrice Yui Suzuki, dans un premier grand rôle parfaitement assumé, où elle mêle fantaisie,  poésie et  gravité. 

    Avec Renoir, Chié Hayakawa propose un film certes visuellement soigné, délicat, mais à la mise en scène minimaliste, sinon corsetée. Manquant d’intensité dramatique, l’œuvre trouve son titre dans une approche impressionniste, par petites touches, conduisant à plusieurs pistes, relation mère-fille, deuil, maladie, adultère, rencontre avec un étudiant pédophile. Mais aussitôt évoquées, elles sont abandonnées. Cette narration décousue, associée à une structure éclatée, fragmentée, finit par dérouter, puis perdre le spectateur.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande, dès mercredi 17 septembre.

     

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  • Grand écran: "Sorda" nous plonge dans l'univers de la surdité. Emouvant, intelligent, sensible

    Version longue d’un  court métrage de la réalisatrice et dramaturge espagnole Eva Libertad, Sorda  évoque avec intelligence et délicatesse le destin d’Angela, une jeune femme sourde qui vit avec Hector, son compagnon entendant. Un couple épanoui et complice malgré leurs différences, chacun ayant appris à comprendre l’autre et à s’y adapter. 

    Mais la naissance de leur premier enfant vient perturber cet équilibre à deux, mettant leur parentalité à l’épreuve face aux nombreuses questions qui se posent. Le bébé, sera-t-il sourd? Dans quel monde devra-t-il évoluer? Comment faudra-t-il l’éduquer? Quels liens va-t-il développer avec chacun de ses parents ? Comment ces derniers pourront ou devront trouver leur nouvelle place? 

    Eva Libertad s'inspire de son vécu pour ce récit porté par sa sœur, l’actrice sourde Miriam Garlo. Explorant les liens familiaux, elle propose un  film émouvant et réaliste, nous immergeant dans un univers peu traité au cinéma, dont on ignore tout et nous ouvre aux différents codes, frustrations, peines ou joies qui le régissent  En tout cas, Sorda a su séduire ses spectateurs, obtenant par exemple  e prix du public dans la section Panorama de la dernière Berlinale, sans oublier une  trentaine de récompenses ailleurs dans le monde.  

    A l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 17 septembre.

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  • Grand écran: censé être super flippant, "Dalloway" ne tient pas vraiment ses promesses. Contrairement à Cécile de France

    Après son haletante Boîte noire, on attendait beaucoup de Dalloway, le nouveau film du réalisateur français Yann Gozlan. Romancière en mal d’inspiration, Clarissa (Cécile de France) rejoint une prestigieuse résidence d’artistes à la pointe de la technologie. Elle trouve en Dalloway, son assistante virtuelle à laquelle Mylène Farmer prête sa voix, plus qu’un simple soutien, une sorte de confidente qui l’aide à écrire. 

    Mais petit  à petit Clarissa éprouve un malaise face au comportement de plus en plus intrusif de son IA, renforcé par les avertissements complotistes d’un autre résident (Lars Mikkelsen). Sûre d’être surveillée, Clarissa se lance secrètement dans une enquête pour découvrir les réelles intentions de ses hôtes. 

    Annoncé comme un thriller d’anticipation des plus flippant, sur fond de pandémie et de dérèglement climatique, Dalloway ne se montre malheureusement pas à la hauteur de ses ambitions. En dépit ou à cause de son sujet IA, qui apparaît trop convenu au fil de l’intrigue. Difficile en effet d’éprouver de l’effroi, alors qu’on n’est jamais vraiment surpris dans ce huis-clos censément oppressant.  

    Sans  vrai  suspense, l’opus se  laisse toutefois voir sans trop d’ennui, en raison d’une certaine ambiance, de son esthétisme, des décors soignés, et avant tout grâce à la prestation inspirée de Cécile de France, très crédible dans son rôle. Comme d’habitude  la talentueuse comédienne fait ce qu’il faut pour qu’on la sente de plus en plus angoissée, sous l’emprise et la menace de son IA, de moins en moins docile, bienveillante et… artificielle, selon les intonations chaudes, complices ou autoritaires de Mylène Farmer.   

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 17 septembre.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine 0 commentaire 0 commentaire