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le blog d'Edmée

  • Grand écran: fascinants, bouleversants, intrigants, amusants, mes films préférés de 2025

    Chaque année, il est difficile de ne sélectionner que quelques films parmi les nombreuses sorties. Mais il faut bien choisir. Alors voici, entre drame, comédie, thriller, témoignage, émancipation, mes favoris plus ou moins dans l'ordre.

    Nouvelle vague

    Le réalisateur américain Richard Linklater retrace en noir et blanc le tournage mouvementé  d’À bout de souffle, rendant ainsi un hommage émouvant, plein d’énergie, d’humour et d’amour à Jean-Luc Godard. Irrésistible, cette restitution ludique, désinvolte, joyeuse, certes un brin subjective, mais extraordinairement rigoureuse est une grande réussite, due également à ses comédiens. A commencer par Guillaume Marbeck, formidable en Godard dont il a parfaitement saisi le comportement, l’allure, le phrasé, l’accent, les mimiques, le potentiel comique. Il se l’approprie sans le singer, un exploit.. Joey Deutch se montre tout aussi bluffante en Jean Seberg.

    Dossier 137

    Inspirée de faits réels, l'oeuvre nous ramène à la nuit du 8 décembre 2018, au moment des manifestations des Gilets jaunes. Infiltré au sein de l’IGPN, la police des polices. Dominik Moll propose un drame captivant, très documenté, porté par la toujours brillante Léa Drucker. Evitant tout manichéisme, Moll ne juge pas, ne dénonce pas, mais démontre la difficulté de faire reconnaître les violences policières par la hiérarchie et le pouvoir politique. Au fil de l’intrigue, il s’interroge sur le rapport du pays avec ses citoyens, le mépris de classe, le dogme du maintien de l’ordre, le sens et le poids des images. Une enquête à suspense pleine de tension, de fausses pistes et de pressions syndicales.  

    L’étranger

    François Ozon revisite en noir et blanc L’étranger d’Albert Camus, paru en 1942. Il nous ramène en 1938 à Alger et suit l’énigmatique Meursault (Benjamin Voisin). Après avoir enterré sa mère sans manifester la moindre émotion, ce dernier se laisser entraîner dans des affaires louches et finira, sans qu’on sache trop pourquoi, par tuer un Arabe sur une plage. Remarquable, Benjamin Voisin se glisse dans la peau de cet homme à la passivité perturbante. Mutique, détaché de tout, il n’éprouve rien, ne montre rie. Tout lui est égal.. Il sera condamné à la peine capitale pour son crime, mais son absence totale de remord et son incapacité à pleurer sa mère ne seront pas étrangères à la terrible sanction   

    Une bataille après l’autre  

    Dans une course poursuite burlesque, haletante,  Bob (Leonardo DiCaprio) ancien révolutionnaire désabusé et paranoïaque, expert en explosifs, remue ciel et terre pour sauver sa fille des griffes de son ennemi juré, un colonel suprémaciste blanc (Sean Penn), qui refait surface après 16 ans. Ce film, librement inspiré d’un roman de Thomas Pynchon, permet à Paul Thomas Anderson de mêler film d’action, thriller politique et drame intime. Le réalisateur s’ingénie à brouiller les postes pour livrer une critique acerbe de l’Amérique contemporaine sur fond d’humour grinçant. Les deux comédiens rivalisent de talent face à la virtuosité du réalisateur.

    Un simple accident

    Visage de la résistance à la répression dans son pays, Jafar Panahi poursuit le portrait de la dictature iranienne. Avec Un simple accident, tourné clandestinement, il signe un récit politique passionnant et bouleversant, couronné à Cannes en mai dernier par la Palme d’or. Un jour, son héros pense identifier celui qui l’a torturé et brisé sa vie lors de son incarcération. Déterminé à se venger, il le suit, l’enlève le lendemain et menace de l’enterrer vivant dans le désert. Mais il a un doute… Entre thriller et road movie, Jafar Panahi propose, dans cette œuvre forte et audacieuse, un fascinant dilemme moral doublé d’une attaque frontale contre le régime. 

    La petite dernière

    Fatima, 17 ans, est la petite dernière. Elle vit en banlieue avec ses sœurs, dans une famille joyeuse et aimante. Bonne élève, elle intègre une fac de philosophie à Paris et découvre un tout nouveau monde entre fêtes, copains et copines. Alors que débute sa vie de jeune femme, elle se détache de sa famille, de ses traditions et s’éveille à l’homosexualité. Hafsia Herzi, qui a décroché la Queer Palm à Cannes, brosse un portrait tendre et sensible de son héroïne, en livrant avec pudeur, évitant les clichés et les préjugés, un vibrant récit d’émancipation sexuelle et sentimentale. On y découvre la magnétique Nadia Mellito, prix d’interprétation féminine sur la Croisette.. 

    Enzo

    Issu d’un milieu bourgeois intellectuel  de la Ciotat, Enzo a choisi de faire un apprentissage de maçon. Contre toute attente, car l’ado de 16 ans, formidablement incarné par Eloy Pohu, n’est guère adroit de ses mains. Mis Il veut se cogner au réel et se sent bien sur le chantier, qu’il vit comme une utopie. Sa rencontre avec un collègue ukrainien plus âgé le trouble et lui laisse entrevoir un autre avenir. Entre transmission, rupture, rapport de classe et à l’identité sexuelle, ce quatre mains signé Laurent Cantet et Robin Campillo est un film d’initiation, touchant. beau, sensible et épuré. A la fois choc des mondes et fusion des univers de ses deux réalisateurs. I

    La trilogie d’Oslo

    Rêves, Amour, Désir ont trois films norvégiens liés par leurs thèmes mais qui peuvent se voir dans n’importe quel ordre. Réalisés par Dag Johan Haugerud, ils explorent les relations humaines à Oslo. Notre préférence va à Amour. Se retrouvant par hasard sur un ferry qui les ramène à Oslo, deux célibataires endurcis, Marianne, oncologue hétéro et Tor, son collègue infirmier gay,  parlent d’érotisme, de leurs aspirations, de leurs désillusions. Discutant de leur conception de l’engagement à travers les récits épicés de leurs histoires mutuelles, ils disent refuser l’enfermement dans une relation durable. L’amour va pourtant débarquer dans leur vie, leur laissant entrevoir, chacun de son côté, la possibilité du couple.

    En première ligne

    La réalisatrice suisse Petra Volpe nous plonge dans l’impitoyable univers hospitalier, évoquant le poids mental et l’engagement dans l’ombre de soignants épuisés par de trop nombreuses tâches, qui les mettent notamment face au risque d'erreur professionnelle. A l’image de Flora. Bienveillante, compatissante, attentive, empathique, en dépit des problèmes qui ne cessent de surgir, elle est  incarnée par la remarquable Leonie Benesch, qui contribue grandement à la belle réussite du film. Plus vraie que nature, elle impressionne par sa justesse, sa sûreté, son adresse et sa précision des gestes.

    All That’s Left Of You

    Entre saga familiale et fresque historique, la réalisatrice, actrice et scénariste américaine d’origine palestino-jordanienne de 48 ans, réunit trois générations pour nous faire comprendre les événements qui ont façonné la Palestine de 1948 à 2022. Avec All That's Left Of You (Ce qu'il reste de nous), magnifique portrait qui examine les relations entre un grand-père, un père, un fils et l'héritage du traumatisme transmis à chacun, elle livre un témoignage puissant et poignant sur les souffrances et la résilience de tout un peuple.

    L‘agent secret

    Brésil, 1977. Marcelo, un homme d’une quarantaine d’années fuyant un passé trouble, arrive dans la ville de Recife où le carnaval bat son plein. Il vient retrouver son jeune fils et espère y construire une nouvelle vie. C’est  compter sans les menaces de mort qui planent au-dessus de lui. Telle une réponse à la résurgence des dérives autoritaires et à la nostalgie de «l’ordre ancien», L’agent secret de Kleber Mendonça Filho exorcise les démons d’avant et rend hommage, dans une quête de liberté et de contestation, à ceux qui ont le courage de faire les poubelles de l’Histoire pour avertir les inconscients du présent.

    Love Me Tender

    Dans sa volonté d’indépendance, Clémence a tout lâché. Sa carrière d’avocate pour devenir écrivaine, son mari pour vivre sa sexualité. Mais tout bascule chez cette bourgeoise devenue précaire, quand elle annonce à Laurent, son ex, qu’elle est lesbienne et qu’il décide alors de lui retirer la garde de Paul, leur fils de huit ans. Dévastée, Clémence va devoir se battre pour cet être qu’elle adore. Ce deuxième long métrage d’Anna Cazenave Cambet repose de bout en bout sur les épaules d’une Vicky Krieps impressionnante de justesse, dans sa façon de faire face à la violence de la justice et à l’homophobie ambiante.

    Rebuilding

    Dusty a tout perdu, son ranch, son troupeau, dans un incendie qui a détruit un coin du Colorado. Ruiné, ravagé, il doit se secouer et redonner un sens à sa vie. Explorant l’Amérique profonde, Rebuilding, second long-métrage de Max Walker-Silverman est inspiré de la propre vie du cinéaste, qui a vu la maison de sa grand-mère détruite par un feu de forêt. C’est un film dense, simple, émouvant mais sans pathos, parfois déchirant mais sans misérabilisme. A la fois triste et optimiste, il révèle un excellent Josh O’Connor dans le rôle de Dusty, fermier taiseux, solitaire, pudique, ,désarmant dans sa volonté de se reconstruire.

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  • La mort de Brigitte Bardot, indomptable icône du cinéma français et pionnière de la cause animale

    Anticonformiste, indomptable, maîtresse de son destin, indifférente au scandale, la langue bien pendue et pleine d’humour, elle symbolisait la beauté, l’indépendance. Sa devise, je fais et je dis ce que je veux, comme je veux, où je veux, quand je veux. Emblème de l’émancipation féminine de la liberté sexuelle, star de cinéma (48 films), chanteuse (plus de 70 titres), militante des droits des animaux, Brigitte Bardot, l’une des artistes françaises la plus célèbre du monde est morte. Elle avait 91 ans, Sa santé déclinante depuis deux ans avait à plusieurs reprises affolé les réseaux sociaux.

    Influenceuse de choc de son époque, elle ne suivait pas les modes, elle les lançait, comme ses robes vichy à petits carreaux et ses fameuses ballerines. Son style, ses vêtements et sa coiffure ont été copiés par toute une génération. Mais tant de gloire a sa rançon pour la femme la plus harcelée de France. Traquée par les paparazzi, voyant sa vie étalée dans la presse à scandale, l’icône tente de mettre fin à ses jours. Plongée dans le coma, elle s’en sort par miracle.

    Des opinions controversées

    En 1973, elle quitte le cinéma  pour vivre à La Madrague, sa maison de Saint-Tropez, et se consacrer aux animaux. Elle avait également suscité la polémique à partir des années 90 en raison de ses liens avec l'extrême droite. Elle utilisait sa notoriété pour exprimer ses opinions politiques ou sociétales souvent controversées. BB a été à cinq reprises condamnée à des amendes pour incitation à la haine raciale en raison de ses déclarations sur l'immigration, l'islam en France, l'abattage rituel des animaux, le métissage ou l'homosexualité.

    Mariée avec Bernard d'Ormale, amie de Marine Le Pen, elle affirmait en 1999 partager "certaines idées du FN, notamment contre la forte immigration en France". Admiratrice de Vladimir Poutine et des gilets jaunes, elle avait affiché en 2022 son soutien aux candidatures d'Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan à l'élection présidentielle Le cinéma
     
    Et Dieu... créa la femme

    Née le 28 septembre 1934 à Paris dans un milieu aisé, Brigitte Anne Marie Bardot se passionne à 7 ans pour la danse classique. A 15 ans, en 1949, elle se lance dans le mannequinat en tant que "mascotte" du magazine Elle. Sa carrière cinématographique démarre en 1952 par un petit rôle dans Le Trou normand de Jean Boyer, avec Bourvil.
     
    Elle tourne en France et en Italie avant de faire un triomphe planétaire en 1956 avec Et Dieu… créa la femme de Roger Vadim, son premier mari. Cheveux ébouriffés, regard sauvage, moue boudeuse, pieds nus et jupe fendue, elle improvise un mambo lascif et érotique. Révolution, scandale, fascination. Le mythe est né. BB devient un sex symbol, déchaîne les passions et enchaîne les succès avec En cas de malheur de Claude Autant-Lara en 1958 et Babette s'en va-t-en guerre de Christian-Jaque en 1959. En 1960, elle tourne dans La vérité de Henri-Georges Clouzot et Vie privée de Louis Malle, adapté de sa sienne.

    Quatre ans plus tard, Jean-Luc Godard lui offre son plus beau rôle dans Le mépris, avant qu’elle collectionne les échecs dans la décennie suivante. On retiendra pourtant le western comique Viva Maria! en 1965 avec Jeanne Moreau ou Les pétroleuses de Christian Jaque en 1971 au côté de Claudia Cardinale, récemment décédée. Cette même année, elle est choisie pour être le modèle du buste de Marianne, qui trônait dans toutes les mairies de France. On la voit encore dans L'histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise de Nina Companeez, son 48e et dernier film. ..
     
    La chanson
     
    Dès le début des années 60, l'actrice se met à la chanson.. Elle en a interprété près de 70, telles La Madrague, Tu veux ou tu veux pas, Tu es le soleil de ma vie, en duo avec Sacha Distel, mais surtout des textes sulfureux de Serge Gainsbourg, avec qui elle entretient une relation aussi courte que torride et dont elle devient la muse. Il lui dédie la chanson Initials B.B.., après lui avoir écrit plusieurs titres emblématiques: Harley Davidson, Bonnie and Clyde et Je t'aime... moi non plus. L'enregistrement de ce dernier titre, chanté en duo avec elle en décembre 1967, sera gardé secret par Gainsbourg à la demande de BB alors mariée à Günter Sachs et ne sortira qu'en 1986, mais il rencontrera un succès international en 1968, réenregistré avec Jane Birkin, la nouvelle égérie du compositeur.

    Les hommes de sa vie

    Mariée à quatre reprises, Brigitte Bardot était la mère d'un enfant unique, Nicolas, né de son union avec son deuxième époux, Jacques Charrier, rencontré sur un tournage.  Ils se marient en 1959 et divorcent en 1963. Avant lui il y a eu Roger Vadim, le réalisateur qui l’a découverte. ils se marient en 1952 et divorcent en 1957.
     
    Elle épouse en 1966  Gunter Sachs, milliardaire allemand, playboy, photographe et collectionneur d’art. après une séduction spectaculaire (10 000 roses envoyées par hélicoptère). Ils se séparent deux ans plus tard. Elle se marie une dernière fois en 1992 avec Bernard D’Ormale, industriel alors proche du FN. Brigitte Bardot a également vécu d’intenses passions avec Serge Gainsbourg (voir ci-dessus), Jean-Louis Trintignant, Sami Frey, des liaisons avec Gilbert Bécaud, Sacha Distel, Patrick Gilles.

    Les animaux

    Mais son grand amour restera celui qu'elle a voué aux  animaux. Brigitte Bardot engage son premier combat pour la cause en 1962, en militant pour le pistolet d'abattage indolore dans les abattoirs, généralisé dans tous les abattoirs conventionnés de France dix ans plus tard. Au début des années 70, elle est pendant trois ans la porte-parole de la SPA . En 1976, et déclenche une vaste campagne internationale pour dénoncer la chasse aux phoques et part avec Franz Weber défendre les bébés massacrés sur la banquise.
     
    En 1986, elle crée la Fondation Brigitte-Bardot. Pour la faire reconnaître d'utilité publique, elle disperse aux enchères les objets de sa gloire : bijoux, effets personnels, robes ou encore des photos et affiches, pour la plupart dédicacées, et déclare : "J'ai donné ma jeunesse et ma beauté aux hommes. Que je donne ma sagesse et mon expérience et le meilleur de moi-même aux animaux"

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  • Grand écran: "Le maître du kabuki" nous emmène à la découverte d'un monument de l'art théâtral japonais

    Pour son onzième film, le réalisateur japonais d’origine coréenne Sang-il Lee, qui adapte pour la troisième fois un roman de Shuichi Yoshida, propose une épopée mélodramatique en nous plongeant dans le kabuki, chef d’œuvre de l’art japonais. Né au début du XVIIe siècle, il se transmet de père en fils.
     
    Nagasaki 1964. À la mort de son père, chef d'un gang de yakuzas, Kikuo (Ryô Yoshizawa) 14 ans, est confié à Hanjiro (Ken Watanabe), célèbre acteur de kabuki.  Aux côtés de Shunsuke (Ryusei Yokohama) le fils unique de ce dernier, il décide de se consacrer à ce théâtre traditionnel.  Pour devenir "onnagata" (acteurs qui jouent des rôles féminins ) Kikuo et Shunzuke, futur héritier selon la tradition, suivent le dur enseignement de l’inflexible maître.
     
    Sur un demi-siècle et à grand renfort de rebondissements, le film évoque la relation entre les garçons, ou s’entremêlent attachement, passion, rivalités, jalousie, ambition. Car l'un des deux, à force de sacrifices, deviendra le plus grand maître du kabuki et sera élevé au rang de «trésor national vivant». L’œuvre à grand spectacle, sur fond d’habillage, de maquillage, de costumes et de décors fastueux, nous emmène également dans les coulisses de cet art particulièrement exigeant, dévoilant un monde clos, hiérarchisé, où les hommes font la loi.  
     
    Avec cette impressionnante fresque épique de près de trois heures à la mise en scène très (trop) académique, qui a fait un énorme carton au Japon, Sang-il Lee représentera logiquement son pays aux Oscars.
     
    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 24 décembre.

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