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le blog d'Edmée

  • Grand écran: "L'âme idéale", une comédie singulière, entre romance, mélodrame et fantastique

    A 40 ans, célibataire, Elsa ne se fait plus d’illusion sur l’amour. Médecin en soins palliatifs elle peut voir les morts et leur parler. Un don spécial qui a tendance à provoquer la peur et éloigner les prétendants. On s’en rend compte au début du film, où elle discute avec une personne décédée dans un dîner de famille. Ce qui n’arrange pas sa relation avec son fiancé, le fils de la maison…  Pourtant un soir, elle rencontre Oscar, un homme drôle et attachant, qui lui redonne de l'espoir. Malheureusement, au moment où elle tombe enfin amoureuse, Elsa réalise que leur histoire est pour le moins singulière. Et pour cause, car Oscar est mort, mais... il n le saitb pas. 

    Pour son premier film, Alice Vial n’a pas choisi la facilité en proposant cette comédie douce-amère qui navigue entre romance, mélodrame, surnaturel et  fantastique. Mais un fantastique qui n’est jamais spectaculaire, la réalisatrice ayant décidé d’entrée de ne pas jouer avec le suspense, mais de proposer une relation naissante entre deux âmes isolées. 

    Evoquant avec humanité la solitude, la résilience, la peur d’affronter la fin, la difficulté de lâcher prise, L'âme idéale est porté par le duo Magalie Lépine-Blondeau et Jonathan Cohen. Lumineuse, particulièrement convaincante, l’actrice se révèle à touchante, forte, empathique, calme. Face à elle, le fameux  humoriste qu’on n’avait jamais vu dans un tel rôle. Incarnant un homme désemparé, un peu triste, un fantôme en somme, Cohen s’en tire plutôt bien, en dépit de quelques maladresses dans ce registre très inattendu..

    Alice Vial signe une œuvre sensible, sincère, singulière, mais inégale. On regrette ainsi que le scénario ne soit pas toujours à la hauteur de l’idée, dans la mesure où le film a tendance à tourner en rond dans sa deuxième partie. Perdant ainsi petit à petit de son charme et de son originalité initiale de traitement

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande, depuis mercredi 17 décembre.  

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  • Grand écran: "Rebuilding", ou comment se reconstruire quand on a tout perdu. Simple et bouleversant

    Dans un coin du Colorado dévasté par un incendie, Dusty (Josh O’Connor) jette un regard désespéré sur sa terre calcinée. Le cowboy a tout perdu. Son ranch qui était dans la famille depuis des générations est parti en fumée, son troupeau a été vendu aux enchères. Le gouvernement le reloge dans un campement de mobile homes. Abattu, il va pourtant devoir penser à l’avenir. 

    Dusty est entouré de déracinés qui ont vécu le même drame que lui, des gens qu’ii n’aurait probablement jamais rencontrés en temps normal. Comme ces deux vieilles dames, cette Afro-Américaine, cet ancien pompier, ou ce curieux barbu mutique. .Face à la perte,à la douleur, à la détresse, la solidarité est indispensable. Petit à petit, des liens se tissent dans cette petite communauté où on s’entraide, partage des repas le soir en jouant de la guitare autour d’un feu. A la demande de son ex-femme dont il se rapproche un peu, Dusty renoue avec sa fille Callie-Rose dont il ne s’était pas beaucoup occupé avant, et qui le rejoint au campement. Ils se redécouvrent,  passent de jolis moments. en dépit de l’exiguïté et de l’inconfort de ce nouveau foyer. Doucement, l’espoir renaît...
     
    Explorant l’Amérique profonde, Rebuilding, second long-métrage de Max Walker-Silverman est inspiré de la propre vie du réalisateur, qui a vu la maison de sa grand-mère détruite par un feu de forêt. C’est un film magnifique, dense, simple, émouvant mais sans pathos, parfois déchirant mais sans misérabilisme. A la fois triste et optimiste, il est porté de bout en bout par Josh O’Connor, excellent dans le rôle de Dusty, fermier taiseux, solitaire, pudique, réservé. Il bouleverse en père attendrissant avec sa volonté de se reconstruire, de retrouver un foyer, de redonner un sens à sa vie

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 17 décembre.

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  • Grand écran: le destin hors du commun de "Lady Nazca", folle du désert. Avec Guillaume Gallienne. Rencontre

    Une jeune femme découvre un exceptionnel vestige et va en faire l’ouvre de sa vie. Il s’agit de l’étude et la sauvegarde des «Lignes de Nazca», mystérieux géoglyphes géants tracés il y a environ 1 500 ans dans le désert du même nom, au sud du Pérou. Cette femme c’est Maria Reiche, figure légendaire de l’archéologie mondiale.

    Damien Dorsaz, acteur et réalisateur suisse l'a rencontrée en 1996, deux ans avant sa mort, lors de son premier voyage au Pérou, où il a vécu deux ans. En 2006, il lui a consacré un documentaire, et l’année suivante a commencé l'écriture d'un long-métrage. Dix-huit ans plus tard, s’inspirant librement de l'histoire de l'archéologue, il nous emmène au Pérou et lève le voile sur ces dessins marqués au sol, visibles uniquement du ciel et représentant lézards, oiseaux et autres animaux.

    Nous sommes à Lima en 1936, où l’Allemande Maria Reiche (Devrim Lingnau), travaille comme prof de maths. Elle partage un appartement avec son amie anglaise Amy. Celle-ci l’entraîne dans des réceptions internationales qu’elle déteste. Sauf ce soir-là, fête du 14 juillet, Maria y fait la connaissance d’un archéologue français, Paul d’Harcourt (Guillaume Gallienne), qui va changer sa vie.

    Il cherche une traductrice et elle accepte de l’accompagner au sud du Pérou, près de Nazca, pour exploiter les notes laissées par le chercheur précédent, un Allemand. Et lorsque Paul l’emmène sur le terrain désertique pour voir ce qu’il pense être de mystérieuses rigoles d’irrigation, Maria comprend d’instinct qu’elle est face à autre chose. Un vrai coup de cœur et le prélude à l’ésnorme  combat qu'elle va mener, pour faire reconnaître l’intérêt historique et culturel du lieu, devenu l’un des sites le plus impressionnant et mystérieux de la planète.

    Avec simplicité, tendresse et sensibilité, Damien Dorsaz brosse le portrait de sa singulière, opiniâtre et émouvante héroïne, que beaucoup prenaient pour une folle. Pendant 50 ans, seule dans le désert, elle a inlassablement balayé ces lignes extraordinaires, qui ont fait l’objet de toutes sortes d’interprétations, de la plus sérieuse à la plus fantaisiste.    

    Une longue et grande aventure cinématographique

    Rencontré à Genève, Guillaume Gallienne, ami d’enfance du cinéaste, évoque la longue aventure cinématographique de Lady Nazca, un projet dans lequel il s’est beaucoup investi. «Je connaissais Maria Reiche grâce à Damien qui m’en a beaucoup parlé. Il a eu du mal à financer son film car le sujet ne touchait pas les gens. Et du coup, a mis18 ans à le monter».

    «On peut même dire, ajoute l’acteur, qu’il a balayé son propre désert pendant 30 ans, après sa rencontre avec Maria Reiche qui l’a profondément marqué. Damien avait 22 ans et depuis n’a cessé d’y penser. Son but était de raconter comment cette femme s’est découvert une passion qui fait lien avec le monde.  Il ne s’agit pas d’un biopic dans la mesure où on la comprend plus qu’on ne la connaît. Mais d’une quête initiatique, intime, d’un personnage au destin hors du commun qui a trouvé sa place».

    Deux approches opposées

    Aux côtés de la vibrante et attachante Devrim Lingnau, qui porte principalement l’œuvre entièrement filmée en lumière naturelle, Guillaune Gallienne joue l’archéologue qui l’a emmenée au Pérou. «Damien a pensé à moi en l’écrivant. C’est un rôle intéressant qui permet une approche opposée à celle de Maria. D’un côté un Français assez arrogant, très professionnel, qui pratique plutôt sa science pour gagner de l’argent et donc enclin au pillage. De l’autre une jeune Allemande qui découvre l'archéologie par hasard, et en fait sa raison  d’exister. En empathie immédiate avec les peuples autochtones, elle est décidée à redécouvrir le passé, témoignage d’une vie ancienne qu’elle leur laisse. Adorée des Péruviens pour sa dévotion à protéger les célèbres géoglyphes, elle a même son image sur des billets de banque».

    Guillaume Gallienne, infatigable bosseur, a par ailleurs une actualité chargée entre théâtre, télévision et cinéma. Il va notamment jouer Hamlet à l’Odéon, reprend le rôle d'Argan dans Le malade imaginaire, vient de terminer une mini-série consacrée à Charles Dickens et tourne un film avec le réalisateur russe Andrei Serebrennikov.

    «Lady Nazca», à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 décembre. 

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