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le blog d'Edmée - Page 442

  • Cinéma: Benoît Poelvoorde en rajoute dans "Les rayures du zèbre"

    photo-Les-Rayures-du-zebre-2013-1[1].jpgAgent de footballeurs vulgaire, gouailleur, raciste et mafieux sur les bords, José se rend régulièrement en Afrique pour recruter des joueurs prometteurs. Dans une mauvaise passe financière lors de son dernier déplacement, il repère Yaya, un surdoué du crampon qui devrait lui permettre de se refaire.

    Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Les rayures du zèbre n’est pas un film pour fans de foot. S'il en est question, c'est avant tout pour en relever le côté business. Il met l'accent sur l'argent facile, propre à attirer de jeunes Noirs démunis et prêts à tout dans l’espoir de quitter leurs bidonvilles sordides pour évoluer dans des clubs prestigieux.
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    Le ballon rond sert également de prétexte au réalisateur pour creuser dans ce contexte les difficiles rapports entre l’Europe et le continent africain. L'opus se veut ainsi grinçant, sinon brutal et féroce dans ce qui s’apparente à du maquignonnage néocolonialiste. L’ensemble est porté par un Benoît Poelvoorde plus beauf que jamais, exhibant son gros bide et sa chaîne en or, se payant de grands hôtels pour y baiser des pute et forçant outrageusement sur l’accent belge. Tout en cherchant à se rendre sympathique.

    Malheureusement le but n’est qu’à moitié atteint par Benoît Mariage. Virant au lourdingue et à la caricature, sa tragicomédie est non seulement parasitée par des scènes totalement inutiles qui la font traîner en longueur, mais tombe dans le mélodrame laborieusement appuyé lorsque Yaya réalise enfin son rêve en débarquant chez les Zèbres de Charleroi. Les vrais en plus.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 5 février.

     

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  • Cinéma: "Jack et la mécanique du coeur", avec la voix d'Olivia Ruiz

    top_home_image[1].jpgIl a fallu six ans pour que ce film d’animation, coréalisé par Stéphane Berla et Mathias Malzieu, le leader du groupe Dionysos, arrive sur grand écran. Il raconte l’histoire de Jack, né le jour le plus froid du monde à Edimbourg en 1874, avec un cœur gelé, remplacé par une horloge mécanique.

    Ce bricolage magique lui permet de vivre s’il respecte impérativement trois conditions. Ne pas toucher à ses aiguilles, maîtriser sa colère et ne jamais tomber amoureux.

    Sauf que le coeur  a ses raisons… Tout se passe bien jusqu’au jour où il rencontre Mis Acacia, une jolie chanteuse de rue. C’est le coup de foudre. Mais Miss Acacia s’en va. Ignorant l’affolement de ses aiguilles, Jack est prêt à tout pour la retrouver. Sa quête le mènera de l’Ecosse en Andalousie en passant par Paris.

    Mêlant nouvelles technologies et côté artisanal, Jack et la mécanique du cœur, inspiré du livre éponyme de Mathias Malzieu et de l’album de Dionysos dont toutes les chansons sont extraites, révèle un univers poétique rappelant celui de Tim Burton. Avec des références à Méliès, pionnier des effets spéciaux. Outre la musique, on relèvera surtout l’aspect visuel soigné de cette fable fantaisiste. Bien que simpliste, elle touche néanmoins en abordant des thèmes comme l’amour, la différence, le harcèlement, la séparation ou la mort.

    A côté de Grand Corps Malade, Jean Rochefort, Mathias Malzieu (Jack), son ex-compagne Olivia Ruiz prête sa voix à Miss Acacia, qui n’est autre que son double fictif. Et pour cause. Le réalisateur a puisé dans leur relation pour donner vie à son personnage. Olivia a aussi influencé son look, sa gestuelle et, comme elle, n’y  voit pas à deux mètres. Mais ce n’était pas gagné pour autant. Alors qu’elle attendait des indications, Mathias lui a seulement dit d’être elle-même. Une situation des plus difficile à affronter... 

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 février.

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  • Cinéma: "Viva la Liberta" ravive la comédie politique à l'italienne

    viva-la-libertà-poster[1].pngAvec cette comédie à l’italienne mêlée de satire politique, l’écrivain et réalisateur Roberto Ando porte à l‘écran son roman Le trône vide qui a connu un gros succès lors de sa publication en 2012. Il raconte les aventures d'Enrico Oliveri, secrétaire général de l’opposition qui s'inquiète des sondages le donnant perdant.

    Dépressif, il disparaît en laissant une note laconique qui provoque la panique au sein du parti. Il faut absolument trouver une solution. Elle passe par son jumeau Giovanni, philosophe excentrique et bipolaire qui prendra sa place. Dans les deux rôles on découvre l’irrésistible Toni Servillo. Il a largement contribué à la réussite du film, très bien reçu en Italie et qui a glané de nombreux prix dans les festivals. A noter également la présence de Valeria Bruni Tedeschi.

    Roberto Ando, qui s’amuse autour du thème classique du double, confronte l’animal politique enfermé dans des propos vides et stéréotypés à l’orateur farfelu qui sait galvaniser les foules par son côté brillamment novateur. Improvisant des discours aussi originaux que spontanés, il redonne ainsi de l’’espoir à l’électorat.

    Mais au-delà d’un comique souvent jubilatoire où les jumeaux représentent la réalité et la fiction, le réalisateur, tout en ravivant un genre moribond, prends le pouls de la situation en Italie et hors les murs. Il dresse un constat navrant de l’état des différents partis dans nos démocraties, flanqués de leaders incompétents, incapables de mobiliser les gens en l’absence de projets fédérateurs.

    Roberto%20Ando[1].jpgDe passage à Genève, Roberto Ando évoque le côté schizophrène entre la littérature et le cinéma qui la trahit forcément. Mais surtout il nous en dit plus sur sa volonté d’ausculter le monde italien en donnant à son film une tournure qui correspond à "quelque chose de romanesque chez l’homme d’état d’aujourd’hui".

    Par ailleurs pour lui, rien de nouveau sous le soleil, la politique qui a découvert qu’elle n’avait plus le pouvoir, vit une évidente crise d’identité. "Elle se manifeste davantage au sein de la gauche, dans la mesure où la droite reste liée à des  valeurs qui n’ont pas changé. Mais il existe aussi une crise du langage qui est en principe un antidote à la démagogie. Le problème de la politique, c’est une parole privée de vérité. Et Giovanni le philosophe est honnête avec les mots, d’où son succès lors de ses apparitions en public, contrairement à son frère".

    Roberto Ando parle bien sûr de Toni Servillo qui, pour la troisième fois, enfile le costume d’un politicien italien à l’écran. Dont Giulio Andreotti (sept fois président du Conseil) dans Il Divo. Viva la liberta ne se serait pas fait sans le comédien qui squatte actuellement pratiquement tous les films avec des personnages entre 50 et 70 ans.

    "Avoir l’acteur est lié à la réalisation du film. Raison pour laquelle Toni Servillo était incontournable avec son intelligence et sa rigueur. Il a amené un visage et une façon de jouer d’une dimension réaliste tout en nous emmenant dans un territoire mental". 

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 février.


     

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