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le blog d'Edmée - Page 170

  • Festival de Locarno: "Diego Maradona", gloire et décadence du roi de Naples

    image.jpgDeuxième perle de Cannes au menu de la Piazza Grande, Diego Maradona. Quatre ans après Amy, où il raconte la vie sulfureuse de la chanteuse fauchée à 27 ans, Asif Kapadia, qui a également retracé le destin exceptionnel du champion de F1 Ayrton Senna, se penche cette fois sur celui, hors norme, tumultueux, du footballeur le plus mythique de la planète. 

    Pour mieux brosser le portrait de ce fils d'un bidonville de Buenos Aires qui n’a cessé d'alimenter la chronique avec son talent et ses triomphes, de faire le buzz entre provocations, excès et scandales, le réalisateur se concentre plus particulièrement sur la folle période napolitaine du surdoué du ballon rond. Elle va de 1984, date à laquelle à Naples, et 1991, début de la décadence.

    Asif Kapadia évoque les rapports passionnels de Maradona avec des gens qui le vénéraient comme un dieu. Pas difficile d'en imaginer la raison. Pendant sept ans, le numéro 10 met le feu au terrain, menant son club, le SSC Napoli, en tête du championnat pour la première fois de son histoire. Sauvant ainsi l’honneur de cette ville pauvre et méprisée. Les tifosi chavirent, la fête dure et dure encore.

    Sexe, drogue et mafia

    Car le miracle se reproduit pour le nouveau roi de Naples qui, tant qu’il en accomplissait, pouvait tout se permettre. Mais s’il a connu l'apothéose, il a aussi vécu $l'inverse, passant du statut de messie à celui de brebis galeuse, entretenant des relations troubles avec la mafia qui le fournit en filles et en drogue. Une addiction qui sera l’une des causes de la descente aux enfers de Diego, piégé par le starsystem.

    Bientôt tous se détournent de lui. La ville, le club, les tifosi et même la Camorra pour qui il devient gênant. Sans compter l’humiliation suprême infligée par le mythe, En 1990, l’équipe argentine emmenée par Maradona gagne contre l’Italie en demi-finale de la Coupe du monde. Un match programmé au stade San Paolo de Naples qui l’avait sacré six ans plus tôt. L’affront ne lui sera jamais pardonné.

    Oscillant entre le génie de Maradona, sa fantastique science du jeu, evt les fêlures de Diego, le documentaire réalisé à partir de plus de 500 heures d’images inédites issues des archives personnelles du footballeur, est fascinant. Comme il sait si bien le faire, Asif Kapadia rend hommage à l’une des légendes vivantes du sport, à son parcours extraordinaire, en le montrant de l’intérieur. Un voyage propre à passionner tout le monde. Les connaisseurs, même s’ils ne découvriront pas la lune, et les autres.

    Le film sortira dans les salles le mercredi 21 août.

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  • Festival de Locarno: Tarantino revisite l'âge d'or du cinéma. Avec Brad Pitt et Leonardo DiCaprio au top

    3228a6a88a3b99970589f684c67ca982-dans-once-upon-time-hollywood-de-tarantino-le-portrait-fait-de-bruce-lee-provoque-la-colere-de-sa.jpgLa Piazza Grande après la Croisette où, en mai dernier, Quentin Tarantino était carrément attendu comme le Messie. Malheureusement pour lui, Once Upon A Time… In Hollywood, événement le plus médiatique et le plus populaire du Festival de Cannes, ne lui avait pas permis de toucher au miracle, vingt-cinq ans après Pulp Fiction qui lui avait valu la Palme d’or.

    Le réalisateur revisite une période mythique, en rendant un vibrant hommage à l’âge d’or de la pellicule. Il aborde cette époque révolue en compagnie de Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), cow-boy star de la télévision qui a du mal à trouver sa place avec la nouvelle ère qui s'ouvre dans la Mecque du cinéma, et de sa doublure de toujours, le cascadeur Cliff Booth (Brad Pitt), qui lui sert aussi d’homme à tout faire.

    Perdu, déprimé dans un monde qui change et annonce son déclin, le premier lutte pour avoir un rôle de plus, mais doit se contenter de partitions secondaires, tandis que le second, cool, qui vit à ses crochets, affiche une belle décontraction et se sent en paix avec lui-même. Au top, les deux comédiens ont eu beaucoup de plaisir à travailler ensemble, comme ils l’avaient d’ailleurs déclaré lors de la conférence de presse, Pitt le séducteur s’amusant à voler la vedette à DiCaprio.

    Fasciné par l’assassinat de Sharon Tate

    Ce l(trop) long film (2h45), ambitieux, triste, drôle, entre lettre d'amour, voyage nostalgique, western, comédie et analyse sommaire, voire paresseuse, de la prise de pouvoir du petit écran sur le grand, réserve des moments éblouissants mais aussi de grands tunnels, d'où son côté un peu décevant.

    L’intrigue se déroule en 1969, l'année de la mort de Sharon Tate (Margot Robbie), starlette montante et femme enceinte de Roman Polanski, assassinée par la secte Manson, dont Tarantino esquisse la vie avec une visite au ranch de la famille maudite.

    Ce fait divers tragique, marquant pour toute une génération et qui constitue la deuxième partie de l’opus, fascine Quentin Tarantino, qui nous emmène jusqu’à cette nuit fatale. «J'ai entrepris beaucoup de recherches. Mais plus on en lit sur le sujet, moins on comprend comment un tel acte a pu se produire. D'où mon attirance.», explique-t-il. On n'en reste pas moins dubitatif, sinon plus, en ce qui concerne le final, climax explosif cher à Tarantino, qui néglige la véracité du drame.

    La version cinéma ne serait toutefois pas la vision finale de l’auteur. Il proposerait un montage plus long, comprenant des scènes coupées. Le tout diffusé en épisodes sur Netflix.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse dès mercredi 14 août.

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  • Festival de Locarno: la Piazza Grande entre enfance, procès et catastrophe aérienne

    magar-francesca-fago.jpgAnnoncée, la pluie menaçait de gâcher les projections sur la très convoitée Piazza Grande, Mais suite à des débordements torrentiels, le ciel se faisait plus clément et permettait mercredi soir, l’ouverture du festival sous les étoiles avec Magari, premier long-métrage de la réalisatrice italienne Ginevra Elkann.

    Une présentation entre les gouttes qui avait de quoi combler la nouvelle directrice Lili Hinstin à la tête de la 72e édition, qui a privilégié sa propre approche sur la fameuse place en laissant se succéder cinéma d’auteur et grand public.

    Ginevra Elkann, petite-fille du grand Gianni Agnelli, retrace l’enfance, dans les années 80, de deux frères et une sœur, enfants de parents divorcés qui vivent à Paris avec leur mère (Céline Sallette). Fatiguée par une quatrième grossesse, elle les envoie passer Noël en Italie chez leur père Carlo (Riccardo Scamario), un séducteur qui remanie inlassablement son scénario dont le producteur ne veut pas, en compagnie de son amie du moment Benedetta (Alba Rohrwacher)

    Alma, 9 ans, jean, 12 ans et Sebastien 14 ans, unis par le même désir d’être une famille, débarquent ainsi à Rome en tenue de ski. Mais au lieu de les emmener à la neige comme prévu Carlo, plutôt fauché, les embarque dans une villa au bord de mer. Et voici la smala partie pour une bien étrange semaine de vacances, où les tensions remontent.

    Entre non-dits et futur incertain idéalisé

    Avec ses comédiens rompus au jeu qui se confrontent à trois débutants, la réalisatrice analyse des non-dits, une difficulté à communiquer, un futur incertain idéalisé. Tout en observant avec finesse les états d’âme de ses protagonistes, elle livre une oeuvre pleine de grâce, de douceur, d’émotion et de poésie où se mêlent les différences de langues, de culture, de religion.

    En fait partie le titre Magari (Si seulement en français), illustrant l’espoir que les parents redeviennent un couple. Un mot très éloquent qui n’existe qu’en italien, évoquant à la fois le bonheur, la mélancolie, le désir.

    maxresdefault.jpgLa fille au bracelet

    Le Français Stéphane Demoustier a lui aussi profité de la bienveillance céleste pour La fille au bracelet. Lise, 18 ans, vit dans un quartier résidentiel sans histoire et vient d'avoir son bac. Mais depuis deux ans, elle porte un bracelet car elle est accusée d'avoir assassiné sa meilleure amie. Le film s’inspire du scénario d’Acusada un film dramatique argentin de Gonzalo Tobal réalisé à partir d’un fait divers, en compétition à la dernière Mostra et sorti en 2018. 

    La comparaison s’arrête là. Au spectaculaire et aux effets de manches, Stephane Demoustier privilégie l’épure, les joutes verbales en forme de duels, tout en faisant du spectateur un juré. Par ailleurs, contrairement à son collègue sud-américain, il adopte le point de vue de ceux qui entourent l’accusé et ses proches. Dans ce film à procès, en gros celui de la jeunesse et du fossé des générations où la vie secrète de Lise est dévoilée, on tente de discerner ou non la révélation d’une vérité.

    En dépit de quelques incohérences scénaristiques, les comédiens portent bien le film. Pour incarner l’adolescente, Stéphane Demoustier a choisi la jeune Mélissa Guers, à la fois intense, mystérieuse et mutique. Ses parents sont incarnés par Roschdy Zem (qui ne cesse de se bonifier) et Chiara Mastroianni. La sœur du réalisateur, Anaïs Demoustier, au jeu un rien raide, a elle enfilé le costume de l’avocat général.

    7500, tous dans le cockpit

    L’Allemand Patrick Vollrath, à son tour béni des cieux, a tenté la catastrophe dans 7500, son premier long métrage et nous enferme, claustrophobes s’abstenir, dans l'étroit cockpit d’un Airbus A319 avec le copilote Tobias Ellis, alias Joseph Gordon-Levitt.

    Menacé par un groupe de terroristes, il va tenter de faire atterrir l’appareil détourné en sauvant un maximum de passagers dont certains sont sauvagement assassinés par les attaquants. Le comédien séduit, le suspense s’amorce, mais ne dure malheureusement pas, le métrage ne tardant pas à se traîner pour virer dangereusement au ridicule. Et comme on sait, il tue.

    Pour terminer, un petit mot de la compétition qui promet d’intéressantes découvertes. Mais on aura l’occasion d’en reparler.

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