Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

le blog d'Edmée - Page 144

  • Oscars 2021: la razzia de Chloé Zhao, l'"Attila" de la pellicule, avec "Nomadland"

    Partout où elle passe, Chloé Zhao, réalisatrice  chinoise installée aux Etats-Unis, rafle le pactole et la plupart des autres prétendants n’ont que les yeux pour pleurer. Après le Lion d'Or à Venise, les Golden Globes et les Bafta, la messe était dite. Nomadland a de nouveau été plébiscité lors de la cérémonie des Oscars, qui s’est exceptionnellement déroulée cette année dans une gare historique de Los Angeles.  Notamment nommé dans les trois catégories les plus prestigieuses : meilleur film, meilleure réalisatrice et meilleure actrice, l’opus les a toutes remportées. 

    Son auteure est devenue la première cinéaste non blanche  à recevoir la récompense suprême pour ce road movie entre fiction et documentaire sur de vieux Américains victimes de la crise financière. Avant elle seule une autre femme, Kathryn Bigelow. avait été sacrée en 2010 pour  en 2010 pour Démineurs. 

    Nomadland suit une voyageuse veuve et âgée, jetée sur les routes après avoir tout perdu. Au cours de son errance, en mini-van, elle rencontre d’autres gens se déplaçant sans cesse, comme elle. Frances McDormand (photo), l'une des rares comédiennes professionnelles (la plupart des acteurs jouent leur propre rôle de trimardeurs) de ce film, a décroché la statuette  de la meilleure actrice. Le troisième de sa carrière. Elle suit de près Katherine Hepburn, qui en a reçu quatre. 

    Ce cru 2021 a par ailleurs vu un Français, Florian Zeller, récompensé par deux Oscars. Celui du meilleur scénario adapté  (de sa propre pièce) pour The Father. Anthony Hopkins y incarne un vieil homme sombrant dans la démence. Il a été oscarisé pour son interprétation de ce rôle écrit pour lui.

    D’autres longs métrages sont été récompensés par deux Oscars (moins importants) à l’image de Judas And The Black Messiah (meilleur second rôle masculin pour Danial Kayulaa et meilleure chanson), ainsi que Mank, (décor et photo), et Le Blues de Ma Rainey (costumes et maquillage). Ces deux derniers sont des films Netflix. La plateforme a par ailleurs fait un flop avec Les Sept de Chicago, grand loser de la soirée en dépit de six nominations.. 

    Un mot encore sur l’Oscar du meilleur film étranger, attribué à Drunk, du Danois Thomas Vinterberg. Il met en scène quatre professeurs de lycée un rien déprimés qui décident de mettre  en pratique une théorie selon laquelle un taux d’alcool maintenu à 0,5g par litre améliore la vie. Sauf que comme on le sait, l’abus finit par nuire à la santé... Avec un excellent Mads Mikkelsen dans cette tragi-comédie. 

    Lien permanent Catégories : Cinéfil
  • Grand écran: dans "The Nest", un courtier piégé par la folie des grandeurs. Avec Jude Law

    Parmi les nombreuses sorties de cette semaine, à découvrir The Nest, du Canadien Sean Durkin, un film que nous n’avons pas vu, mais qui a cartonné au Festival américain de Deauville, où il a raflé le Grand Prix , le Prix de la critique et celui de la Révélation. Pour certains ce succès est mérité, pour d'autres cet enthousiasme est dû à la disette cinématographique . A vous de juger.   

    Dans les années 1980, Rory, un ancien courtier devenu un ambitieux entrepreneur, persuade Allison, son épouse américaine, et leurs deux enfants de quitter le confort d’une banlieue cossue des États-Unis pour s’installer en Angleterre, son pays de naissance. 

    Convaincu d’y faire fortune, Rory loue un vieux manoir en pleine campagne où sa femme, bonne cavalière pourra continuer à pratiquer son sport. Mais l’espoir d’un lucratif nouveau départ s’évanouit rapidement et l’isolement fissure peu à peu l’équilibre familial. Et le rêve de tourner sans surprise au cauchemar. Avec Jude Law et Carie Coon.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis le mercredi  21 avril. 

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: avec "Il mio corpo", Michele Pennetta se penche sur le sort d'êtres rejetés, ignorés de tous

    Il Mio Corpo, du réalisateur italo-suisse Michele Pennetta, boucle une trilogie autour des migrants invisibles, commencée par A iucata en 2013 et Pescatori di corpi en 2016. Dans ce dernier volet, l'auteur se penche à nouveau sur le misérable sort des laissés-pour-compte, traitant son sujet de façon individuelle, avec deux êtres qui se répondent sans véritablement se rencontrer.    

    D’un côté il y a Oscar. Sous le chaud soleil de Sicile le jeune garçon récupère, avec son frère, de la ferraille dans des déchetteries sauvages et désertes, tandis que du haut du pont son père, personnage antipathique, violent, ivrogne et paresseux, exploitant  ses enfants sans vergogne, ne cesse de l’insulter, le traitant comme un moins que rien.

    De l’autre, on trouve Stanley, émigré nigérian qui a des papiers mais n'arrive pas à se défaire de son étiquette de clandestin. Ouvrier agricole trimant pour trois fois rien, , il vivote grâce aux petits travaux donnés par le prêtre de la paroisse. En apparence tout les sépare, sauf le sentiment d’être rejetés, ignorés de tous, obligés de subir, et le désir  d’une vie meilleure qui leur permettrait d’échapper à un destin choisi pour eux.  

    Dans une Sicile dont la lumière accentue la dureté, devenue une terre de migrants très isolée du continent, on est loin de la carte postale paradisiaque pour touristes. Comme le montrent la précarité d’Oscar et les siens entassés les uns sur les autres dans un taudis, subsistant au jour le jour, ainsi que les gros problèmes administratifs de Stanley, peinant à trouver un travail stable. 

    Pour autant, Michele Pennetta évite le misérabilisme et le cliché en décrivant le parcours de ces deux exclus sans pathos, complaisance ou sentimentalisme. Il y a du Ken Loach dans ce film poétique entre documentaire et fiction. Un genre hybride qui s’explique dans la mesure où les protagonistes existent vraiment et que l’auteur les a longuement suivis pour mieux s’imprégner de leur réalité. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 21 avril.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine