Pas de problème pour le maestro selon les optimistes qui, l'espoir comme d'habitude chevillé au corps, l'imaginaient déjà croiser la raquette avec Wawrinka en demi-finale du Masters de Shanghai. Nonobstant quelques obstacles de taille sur son chemin.
L’intéressé lui-même ne cultivait pas le doute. J’ai passé de bonnes vacances, je me suis super bien entraîné et je suis prêt, clamait-il en substance à la veille de son entrée en lice.
Et pourtant, il n’a suffi que d’un mini-écueil nommé Albert Ramos-Vinolas pour lui couper brutalement la route. Ce qui a plongé les organisateurs et les fans dans une intense désolation. Mais ne constitue même pas, dépit de ses manifestations de bonheur, un exploit pour l’Espagnol. Bien qu'il ne figure qu’au 70è rang mondial et a enfin réussi à battre un top ten après quinze tentatives.
La défaite apparaissait en effet douloureusement prévisible dès l’entame du match pour Sa Grâce qui en manquait singulièrement en l’occurrence. Errant misérablement sur le court, il se montrait le plus souvent incapable, sauf lors d’un deuxième set paradoxalement rapidement expédié, de retourner les balles de son adversaire. Sans oublier son exaspérante manie de ne pas convertir ses balles de break.
En réalité, étant donné la mollesse de Rodgeur, notamment illustrée par le fait qu’il a couru un kilomètre de moins que l’Ibère, on se serait cru devant le pitoyable match des Suisses contre l’Estonie. Sans hélas le coup de pouce du destin, qui a permis aux poussifs Helvètes de finalement l’emporter sans gloire.
L’ennui, c’est que Federer avait mille points à sauver puisqu’il avait empoché la mise l’an dernier. Un cuisant revers qui va sans doute voir Murray, à moins que la belette écossaise ne connaisse le sort de notre génie national, de se maintenir à distance respectable de son désormais poursuivant. Mais surtout de quoi laisser Djokovic s’envoler à des hauteurs stratosphériques. Le saigneur des courts n’a pourtant pas besoin d’aide si on consière son talent stupéfiant…