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La griffe du léopard - Page 50

  • Quand la morale s'en mêle

    C'est sûr que travailler à la conception des effets spéciaux pour Titanic vous pose un peu là. Malheureusement, cela ne vous donne pas pour autant des idées décoiffantes de scénario. Ce qu'ont dû aussi penser les spectateurs de la Piazza Grande, qui ne se sont pas laissé abuser par l'extraordinaire folie visuelle, sur fond de Mad Max mâtiné de James Bond, du nouveau manga concocté par le réalisateur japonais Fumihiko Sori pour la modique somme de dix millions de dollars. Ils ont ainsi apppaudi mollement les exploits pourtant fumants de l'unité spéciale Sword, aux ordres de la commandante Vexille et de son petit ami Léon. La faute à une omniprésente et pesante morale à deux balles, faussement qualifiée d'humaniste par certains.

    Mais celle-ci ne se cache pas seulement derrière une extravagante débauche d'images et de sons. On la retrouvait, toujours sur l'écran géant de la Piazza, dans "Knocked Up", comédie de Judd Apatow au titre encore plus vulgaire en français de "En cloque, mode d'emploi". Une jeune journaliste de télé ambitieuse, se découvrant enceinte huit semaines après une soirée trop arrosée, décide de garder l'enfant et le papa.

    Et voici l'attelage bancal formé de Katherine Heigl, le beau Dr Isobel "Izzie" Stevens de Grey's Anatomy et de Seth Rogen, le grassouillet comique qui monte, parti pour une galère de sept mois et quelque. Galère toute relative, car sous couvert de situations outrancières, de dialogues dévergondés et salaces, de préoccupations sociales actuelles et de délicates considérations sur l'amour et le mariage, l'auteur en profite pour évacuer en souplesse l'embarrassante question de l'avortement, sans oublier de transformer un glandeur débraillé, grossier et pété à l'herbe en père de famille modèle, soudain allergique au shoot.

    Certes plutôt efficace et rigolo, Judd Apatow. Mais quand même trop bien pensant pour nous bourrer le mou...

     

     

     

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  • Locarno et les paillettes

    Locarno se flatte de cultiver un petit côté intello, histoire de ne pas se laisser aller à trop encenser la paillette. "Les stars, ce sont les films", aime ainsi répéter Frédéric Maire, le directeur artistique. Une manière drôlement arrangeante de voir l'affaire, dans la mesure où il faut bien admettre que de leur côté les célébrités célébrissimes, à moins que la chose ne m'ait échappé, ne semblent pas vouloir absolument se précipiter en masse sur la Piazza Grande.

    Comme toujours pourtant, la chair est faible. Preuve en est la manière dont le festival ne peut s'empêcher de se lécher les babines à l'idée irrésistible d'accueillir, en son jury ou ailleurs, quelques personnalités style Irène Jacob, Bruno Todeschini, Anthony Hopkins, Christian Slater et autres Michel Piccoli. Ne dédaignant pas non plus annoncer chaque jour dans son journal, le Pardo, le débarquement de têtes connues. A l'image de Marco Bellochio ou Micheline Calmy-Rey.

    Ravie de savoir tout ce beau monde ici, je m'empresse de le préciser. Et rien de plus normal que de s'en féliciter, cela va sans dire. Mais encore mieux en le disant. Et en reconnaissant que dans le fond, les vraies stars, ce sont d'abord...les stars. 

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  • Ruée sur le buffet!

    Chaque année, Locarno démarre par un cocktail de bienvenue à 18h30. Et généralement, il y a du monde. Mais, soixantième oblige, on se bousculait ferme dans le coin, mercredi à l'heure H. Jamais vu autant de pékins pour écouter les discours de Madame le syndic, du président Solari et du directeur Maire. Enfin si on veut. A peine ces derniers en avaient-ils terminé avec leur ode émouvante aux politiques, aux sponsors et au cinéma (oui, quand même) que c'était la ruée sur le buffet.

    Et croyez-moi, à part tenter de serrer la pince de George Clooney à Cannes, il n'y a pas grand-chose d'autre qu'un buffet pour rendre l'homme à l'état sauvage. Stratégiquement placés devant les tables et tenant farouchement leur position, les premiers n'ont eu qu'à se retourner comme des fusées dans l'espace pour plonger vite fait dans les petits fours et le champagne. Bloquant l'accès aux seconds qui luttaient furieusement en sécrasant les arpions, tandis que les troisièmes se fêlaient quelques côtes en essayant courageusement d'approcher des plats.

    D'autant que les hôtes, d'ordinaire adeptes du pain-fromage pour faire rustique et pas cher, avaient prévu grand et abondant en y ajoutant de la crevette et du saumon en pagaille. Et les invités de s'empiffrer encore plus religieusement. Pas très original de se goinfrer à l'oeil pour des festivaliers, me rétorquerez-vous. Eh bien si. Cette fois, c'était franchement à croire qu'ils n'avaient rien bouffé depuis...soixante ans. Moralité, les restaurateurs ont morflé. Parce qu'avec tout ça, il n'y avait pas un rat dans les bistrots, hier soir!   

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