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La griffe du léopard - Page 49

  • L'importance de la mise en scène

     

    La politique fait toujours recette à Locarno, mais il faut bien reconnaître que ce week-end, Pascal Couchepin a battu Micheline Calmy-Rey à l'audience. Même si la présidente de la Confédération présentait un débat intitulé "Jeunesses au proche-Orient: la culture contre la logique de guerre" en principe plus important qu'une communication expresse et tronquée du ministre de la Culture sur les subventions allouées aux différents festivals. 

    Raison pour laquelle je ne résiste pas à l'envie de revenir sur la chose. Et, puisqu'on est en plein cinéma, de constater l'importance capitale de la mise en scène. En l'occurrence, Jauslin jouant les seconds couteau, celle du tandem Couchepin-Bideau. Avec un léger avantage pour Bideau. 

    Nécessité fait loi, personne ne l'ignore. Plus médiatique que son boss depuis sa prise de fonction, le grand Nicolas se devait absolument de rester en tête du box-office. Pour cela il fallait une idée phare, histoire d'attirer la foule des journalistes. L'ennui, c'est qu'il n'y avait pratiquement rien de sérieux à se mettre sous la pupille côté pellicule helvétique cette année. Mais ni vu ni connu, j't'embrouille. Couchepin surfe sans vergogne sur les succès de 2006 et Bideau nous fourgue en se léchant les babines sa nouvelle politique d'attribution des miettes fédérales. Sans même s'embarraser de citer le principal perdant de l'affaire. Celle-ci conclue par un gros gag du patron hilare: "Et maintenant, on attend la polémique!"

    Franchement, s'étriper pour 2,5 pauvres millions... Soit dit en passant et toutes choses étant relatives par ailleurs, la somme représente à peine le septième du coût de "Death At A Funeral", l'excellente farce politiquement incorrecte de Frank Oz, en vedette sur la Piazza dimanche soir. Vous me direz que 18 millions, ce n'est pas rien. Une paille pourtant! Qui en a bouché un tel coin à la critique qu'elle est restée muette d'admiration à la conférence de presse face au réalisateur américain qui a réussi un exploit pareil avec aussi peu d'argent...

     

     

     

     

     

           

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  • Merci Monsieur Bideau!

     

    "Abattu moi? Au contraire. Cela me donne de l'énergie pour continuer, avec une équipe secouée mais extrêmement motivée. Merci Monsieur Bideau"! Délesté de ses 180.000 francs, Léo Kaneman, directeur de Cinéma Tout Ecran, accuse donc le coup tout en se disant  soulagé. "C'est difficile de travailler avec des gens restant accrochés au 20e siècle, repliés sur eux-mêmes. Le principal motif de la suppression de la subvention c'est notre proximité avec la télévision, pour moi le monde du 21e siècle, ouvert sur la créativité, l'inventivité".

    Quant aux autres raisons de la punition bernoise il les balaie, arguant que la manifestation genevoise répond à tous les critères exigés pour faire partie des happy few. Reconnaissance internationale, organisation chaque année de colloques sur le cinéma et la télévision, projection d'un maximum de films suisses. "En plus, nous avons une section working progress pour promouvoir la production nationale, un marché et c'est nous qui avons initié le fonds regio il y a sept ans. Mais il y a plus cocasse. Alors que l'OFC nous coupe les vivres, nous sommes le seul festival de fiction à être soutenu par l'Union européenne à travers le plan media".

    Bref, Léo Kaneman est loin de vivre l'affaire comme une condamnation."Nous avons trouvé cette année un nouveau sponsor à hauteur de 150.000 francs, et j'ai bon espoir d'en décrocher d'autres". Cela ne l'empêche pas de garder un chien de sa chienne à Nicolas Bideau. "En novembre dernier, à Léman Bleu, il déclarait que Cinéma Tout Ecran était un festival courageux et l'un des plus importants de Suisse après Locarno et Nyon. Je me demande donc ce qui a bien pu se passer entretemps..."

    Affaire à suivre car apparemment, rien n'est irrémédiable. Convaincu que Genève a besoin d'un grand festival, Monsieur Cinéma demeure ouvert à des projets ponctuels et n'exclut pas une restructuration, une meilleure exploitation de la réflexion ciné-télé.  Rendez-vous dans trois ans.  

     

     

     

     

     

     

     

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  • Festivals: l'impact national

     

    Grande foule à Locarno pour l'une des stars du jour, Pascal Couchepin, venu avec ses deux chevaliers de l'Office fédéral de la Culture, dont Monsieur Cinéma alias Nicolas Bideau, dévoiler la nouvelle politique de subvention des festivals. Forme olympique du big boss très farceur, qui allume le président Solari, "ce soleil lançant ses rayons vers le petit peuple dont je suis aujourd'hui..."

    Et pourtant l'heure est grave. Du moins pour certains. Car si Locarno et Nyon se taillent fort logiquement la part du lion, raflant avec Soleure (nettement moins bien loti et qui en conçoit quelque humeur) les 80% des malheureux 2,5 millions alloués, neuf sur la vingtaine aspirant à la manne fédérale se retrouvent carrément à poil. Et notamment le Genevois Cinéma Tout Ecran, grand perdant de l'affaire, qui se voit dépouillé de ses 180.000 francs, finalement acquis au fil de douze ans d'existence.

    Les raisons de ce désamour? Monsieur Cinéma en dénombre quatre qui peuvent s'énoncer ainsi: une programmation peu claire, une organisation déficiente, une gestion peu transparente et un ancrage trop local. Autrement posé, pas "d'impact national".

    Un dernier critère aussi farfelu que folklorique dans la mesure où, à part Locarno et Nyon (même Soleure est out), on cherche vainement "l'impact national" des  rendez-vous cinématographiques retenus, qu'il s'agisse d'animation à Baden, de fantastique à Neuchâtel ou de court-métrage à Winterthur. Sans compter, même si cela nous rend très heureux, Black Movie, l'autre festival genevois distingué lui par les experts. Si  l'on peut dire, vu qu'il perçoit une malheureuse aumône de 25.000 francs.

    Mais il paraît que c'est le geste qui compte et non le montant du cadeau. Reste que dans l'histoire, la pellicule trinque à Genève avec une perte de 155.000 francs. Tandis qu'elle se goberge au Tessin, en Vaud et à Zurich. Enfin se goberger est un grand mot. Avec l'extraordinaire générosité évoquée plus haut de nos responsables culturels, personne ne risque vraiment de devenir obèse! 

     

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