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  • Grand écran: "First Man", intimiste conquête de la lune avec un formidable Ryan Gosling

    first-man-le-premier-homme-sur-la-lune-5b89007de875e.jpgLa conquête spatiale. Apollo XI. Une épopée triomphante, des images vues et revues, un thème mille fois traité. Raconter quelque chose de nouveau sur l’un des enjeux les plus célèbres de l’histoire du 20e siècle relevait de l’exploit. Damien Chazelle, qui nous avait bluffé avec Whiplash, enchanté avec La La Land, l'a réalisé avec First Man, odyssée humaine aux accents kubrickiens. 

    Evitant le côté spectaculaire et cliché de la grosse machine hollywoodienne célébrant le mythe planétaire, le réalisateur franco-américain oscarisé a audacieusement choisi l’approche intimiste en se penchant sur le destin hors norme de Neil Armstrong. Adaptant la biographie de James R.Hansen, à laquelle le héros a participé, il se focalise davantage sur l’homme, ses déchirements, ses joies, ses espoirs, ses sacrifices que sur les moments incontournables de cette vertigineuse balade lunaire.

    First-Man-ces-trois-choses-que-l-on-a-aimees-dans-le-film-de-Damien-Chazelle.jpgPilote jugé « un peu distrait » par ses supérieurs en 1961, l’astronaute passionné sera le premier homme à marcher sur la lune le 21 juillet 1969. Durant huit ans, il subit un entraînement de plus en plus difficile et exigeant, assumant les risques d’un voyage vers l’inconnu total. Traumatisé par le décès de la petite fille de trois ans d’un cancer cérébral, il tente d’être un mari aimant mais moins présent qu’il le voudrait auprès d’une femme (Claire Foy, excellente) qui l’avait épousé en espérant une relation moins tumultueuse.

    Neil Armstrong ne nous apparaît ne pas comme un surhomme, mais comme un père de famille taiseux, dont on apprend beaucoup sur la face cachée. Pour la deuxième fois, Chazelle a fait appel à Ryan Gosling. Un choix idéal que ce comédien habitué aux personnages mutiques. Il est parfait en écorché vif, livrant un jeu minimaliste, subtil, intense, laissant apparaître les fêlures d’un papa meurtri, viscéralement hanté par la mort, tout en exprimant la concentration extrême, la passion, le bouillonnement intérieur de l’astronaute.

    Entre dimension existentielle et thriller sous haute tension

    Mais si Chazelle privilégie le drame intime, la dimension existentielle, psychologique, métaphysique, immersive de la fabuleuse aventure, il n’en néglige pas pour autant le côté thriller sous haute tension

    Deux scènes d’un réalisme extraordinaire nous collent plus particulièrement au fauteuil, avec l’impression du ressenti physique des protagonistes: le décollage assourdissant d'Apollo XI dans un déluge de feu et l’alunissage hallucinant du LEM dans la mer de la Tranquillité. On a des papillons dans le ventre en voyant carrément le vrai  Armstrong descendre l’échelle et poser sa «moon boot» sur la poussière grise avant de prononcer le fameux «Un petit pas pour l’homme, un pas de géant pour l’humanité». Bref, on y est, comme lors de la retransmission télévisée en direct, ce fameux 21 juillet 1969.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 octobre.

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  • Grand écran: avec "Capharnaüm", Nadine Labaki veut plaire à tout le monde. Sans succès

    capharnaum_a.jpgZain, 12 ans, dont on apprend qu’il a poignardé un homme, arrive au tribunal les mains menottées dans le dos. Au juge qui lui demande d’expliquer sa présence il répond: "Je souhaite porter plainte contre mes parents pour m’avoir donné la vie".

    Un démarrage on ne peut plus original, avec cette attaque contre ses géniteurs, prometteuse d’un passionnant questionnement moral sur le fait d’engendrer un enfant sans avoir les moyens de lui assurer une existence décente. Mais hélas, la réalisatrice libanaise Nadine Labaki qui veut plaire à tout le monde, laisse tomber ce sujet en or pour bifurquer sans attendre vers un banal flash back, pétri de bons sentiments.

    Avec ce film tourné caméra à l’épaule dans l’effervescence des rues de Beyrouth et des taudis des faubourgs, on suit le parcours chaotique de Zain, beau comme un ange et bluffant dans son propre rôle. Livré à lui-même, le gamin issu d'une famille très pauvre, qui se bat pour sauver sa petite sœur vendue à un homme plus âgé, va d’abord dormir dans un parc d’attractions. Puis il est recueilli par une immigrée clandestine et s’occupe de son bébé avant de se retrouver à la rue pour mendier et voler.

    La réalisatrice brasse ainsi sans subtilité toutes les thématiques sociales du moment: enfants maltraités, précarité, misère , sans papiers, migrants, destin inexorable des femmes dans un monde patriarcal. Alors certes, Capharnaüm (qui mérite vraiment son titre) nous montre une terrible et douloureuse réalité. Mais on n’en a pas moins droit, avec grosse sortie de violons et happy end discutable à l’appui, à un mélo tire-larmes, convenu et moraliste.

    En compétition à Cannes, l'opus était donné gagnant par beaucoup. En témoignait notamment l’interminable ovation qui avait suivi la projection publique. Elle n’avait heureusement pas réussi à convaincre Cate Blanchett et ses camarades qui, au lieu de la Palme d’or annoncée, se sont contentés de lui décerner le Prix du jury.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 octobre.

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  • Grand écran: "Voyez comme on danse", laborieuse comédie familiale misant sur un casting étoilé

    voyez_comme_on_danse.jpgFilm choral aux intrigues et personnages multiples, Voyez comme on danse est une sorte de suite, 16 ans après, d' Embrassez qui vous voudrez, Adaptant un roman de Joseph Connolly, Michel Blanc remet donc le couvert avec une partie de ses personnages d’avant et quelques nouveaux venus.

    On a Véro, une mère de famille célibataire hystérique et pauvre (Karin Viard), dont la fille Eva étudiante à Nantes lui annonce qu’elle est enceinte. Le père (William Lebghil) est le fils de Lucie (Carole Bouquet) une de ses amies vegan mariée à Julien (Jean-Paule Rouve), un loser complètement parano qui sent en permanence une présence hostile dans son dos. Et qui trompe sa femme. Au bord de la rupture, Véro finit par faire le ménage chez une autre amie Elizabeth (Charlotte Rampling) une grande bourgeoise style potiche anglaise, dont le mari (Jacques Dutronc) est en prison pour évasion fiscale...

    Dans ce méli-mélo aux allures de téléfilm à l’humour potache, Michel Blanc donne de la place aux femmes mais peine à trouver un regard neuf pour exploiter des thèmes recuits. Pratiquement pas de mise en scène, un scénario poussif, des dialogues artificiels, des situations vues et revues et des gags lourdingues à de rares exceptions.

    Bref pas grand-chose à sauver dans cette comédie familiale maladroite et assez pathétique. Le film ne mise que sur la notoriété de comédiens plus ou moins en roue libre, contents d’être entre eux qui surjouent, cabotinent et se font plaisir sans se fouler. Du coup le spectateur se moque bien de ce qui peut leur arriver.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 octobre.

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