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  • Grand écran: "Les Tuche 3", une calamité d'une vulgarité abyssale

    b66ac95a851278a8b900121a760a2.jpegDevenu maire, Jeff Tuche se réjouit de l’arrivée du TGV dans son bled de Bouzolles. Malheureusement, le rapide ne fait que passer. Furieux, il tente de joindre le chef de l'Etat. Sans réponse, il ne voit qu’une solution pour que ça change : se présenter à la présidentielle. Elu contre toute attente, Jeff s’installe à l’Elysée avec sa smala de dégénérés.

    Cette pseudo-relecture de l’actualité est calamiteuse. Un scénario d’une bêtise crasse, des personnages caricaturaux à l’extrême, des dialogues d’une vulgarité abyssale et des gags répétitifs d’une lourdeur affligeante.

    Pour plagier l’un des rares articles négatifs de la presse française, «on tuche le fond » dans cette abomination. Où les gens d’en bas se délectent à étaler leur horreur de l’intelligence, histoire de fustiger une élite politique coupée du peuple.

    Olivier Baroux prétend faire faire rire avec le président en bermuda qui tond lui-même la pelouse de Elysée tandis que sa femme Cathy se rend au Conseil des ministres munie de son panier à linge, en demandant s’ils ont quelque chose à laver vu qu’elle va faire une machine de blanc. Sans oublier le débat plus que rance d’entre les deux tours et le dîner avec Angela Merkel sur fond de match France-Allemagne...

    Cela n’empêche pas Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty et les autres d’être très contents d’eux et de le clamer sur les plateaux de télévision. Ils auraient tort de se gêner tant on leur sert complaisamment la soupe. En plus le film va sans doute cartonner à l’image du précédent.

    Mais le pire, c'est qu'il y aura les Tuche 4!!!

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 31 janvier. 

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  • Grand écran: "L'intrusa" évoque la résistance dans une société gangrénée par la Mafia

    lintrusa_cinelapsus.jpgTravailleuse sociale combative de 60 ans, Giovanna fait face à une criminalité omniprésente. Elle gère un centre dans un quartier populaire de Naples qui s’occupe, en dehors des heures de classe, de gosses défavorisés et d’orphelins victimes de la pègre, offrant ainsi une alternative à la domination mafieuse de la ville.

    Un jour Maria, l’épouse en cavale d’un tueur qui vient de commettre un meurtre en se trompant de cible, se réfugie dans ce centre avec ses deux enfants. Bien qu'elle lui ait menti, Giovanna lui permet de rester dans un petit appartement d’accueil, mais se retrouve du coup confrontée à un dilemme car elle met en péril la cohésion de la petite communauté.

    Comme la jeune femme a fait partie de l’organisation criminelle qui a détruit leurs foyers, elle est en effet rejetée, jugée et condamnée par les parents qui craignent pour leur progéniture. Ils ne veulent pas d’elle, de l’autre, étrangère suspecte.

    Ils font d'elle une paria et lui dénient le droit d’être là, redoutant qu’elle n’amène la mort dans ce havre de paix où ils se sentaient jusque là à l’abri. D’où un sentiment de danger désormais permanent, Même si la Camorra est hors champ, il ne s’agit pas d’un film sur elle, mais sur des gens qui vivent à côté d’elle, elle reste présente. Y compris dans des scènes où il ne se passe rien. Par exemple celles où Giovanna rentre seule le soir chez elle. .

    Poussée par sa générosité, sa tolérance, sa foi en de meilleurs rapports humains, Giovanna se retrouve dans une position de plus en plus difficile, la peur des familles le disputant à sa volonté farouche de protéger la jeune femme.

    Formidables conédiens

    Le réalisateur Leonardo Di Costanzo pose un regard sensible, intelligent et grave sur la complexité de cette société gangrenée par la Mafia, sur ces banlieues où s’entassent les laissés pour compte, sur les limites du désir utopique de Giovanna de tenter la conciliation. 

    Le réussite de L’intrusa tient aussi à ses comédiens en majorité non professionnels. Les enfants sont formidables, à l’image de Valentina Vannino dans le rôle de Maria. Et surtout de Giovanna, interprétée par la danseuse et chorégraphe Raffaella Giordano (photo). Elégante, le regard intense, elle porte le film de bout en bout, incarnant magnifiquement un idéal de résistance dans un monde impitoyable.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis le 31 janvier.

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