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  • Grand écran: "Le sens de la fête" pour un mariage qui part en vrille...

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaasensfete.jpgIncontournable sur le front de la comédie populaire après le triomphe d’Intouchables et le succès de Nos jours heureux, le tandem Eric Toledano et OIivier Nakache (également auteur mais moins heureux de Samba) revient avec Le sens de la fête. Un film choral autour d’un somptueux mariage dans un château du 17e siècle, vu des coulisses, à travers le regard de ceux qui travaillent.

    Son organisateur c’est Max (Jean-Pierre Bacri), traiteur depuis trente ans. C’est dire s’il en a vu des mariages… Comme d’habitude, il s’occupe de la logistique supervisant les serveurs, les cuisiniers, la décoration florale l’orchestre, le DJ, le photographe. Comptant sur la discipline et la rigueur de ses troupes pour rendre l’événement inoubliable.

    Mais voilà, tout se met à aller de travers pour le malheureux maître de cérémonie, du coup stressé et complètement dépassé par une situation chaotique qu’il ne contrôle plus. Une soirée partie en vrille, un peu à l’image de ce long-métrage qui se veut une métaphore d‘une société en proie au fiasco socio-culturel, mais qui stagne, faute d’inspiration et d'invention dans les dialogues, les gags, les vannes, les gaffes.

    A l’exception de quelques moments de grâce, tout est forcé, exagéré, laborieux. Et du coup ça pêche aussi hélas du côté des comédiens. Certes Jean-Pierre Bacri , portant le film, se montre parfois irrésistible, mais toujours aussi irascible et victime de son mal-être, il ne peut s’empêcher de tomber dans sa propre caricature. A l’image de Gilles Lellouche (animateur ringard), Jean-Paul Rouve (photographe bas de plafond bouliique) ou Vincent Macaigne (ex-prof dépressif reconverti en serveur draguant la mariée).

    Cela n'empêche pas une partie de la critique française emballée de prédire aux auteurs un nouveau véritable carton et un César à Bacri. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 octobre.

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  • Grand écran: "Blade Runner 2049", défi bien relevé par Denis Villeneuve. Ryan Gosling est parfait

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarunner.jpgDébarqué dans les salles trente-cinq ans après celui de Ridley Scott, d’abord méprisé aux Etats-Unis puis devenu universellement culte, Blade Runner 2049 était le film de science-fiction le plus attendu de l’année. Entre progrès technologique et dérèglement climatique, il nous emmène pour une nouvelle balade dans un Los Angeles à la fois futuriste et crépusculaire.

    En 2049, la société toujours plus rigide et austère, est fragilisée par les  tensions entre les humains et les réplicants dociles traités comme des esclaves. L’officier K (Ryan Gosling), un Blade Runner appartenant à une force d’intervention d’élite, est chargé de trouver et de «retirer» (un euphémisme pour tuer) ceux qui n’obéissent pas aux ordres.

    Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de tout changer, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Le seul espoir de K est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner (Harrison Ford qui reprend donc son rôle) disparu depuis des décennies.

    Ce deuxième volet est signé du Québécois Denis Villeneuve, (notamment auteur du remarquable Prisoners), mais surtout légitimé à relever le défi par sa magistrale et romanesque incursion dans le genre avec Premier contact (Arrival).

    Pour cette délicate cohabitation entre l’homme et la machine, oü il se réapproprie la mythologie du romancier Philip K.Dick, Denis Villeneuve comme Ridley Scott, s’appuie autant sur la splendeur visuelle et technique que sur le ressenti et la réflexion qu'il privilégie à l'action.

    Ce qui confère au blockbuster, en dépit du gigantisme des décors et des effets spéciaux, un côté hors norme, auteuriste, contemplatif, subtil, intimiste, métaphysique. Une oeuvre mélancolique, dépressive, voire désespérée, au questionnement existentiel et politique sur l'avenir du monde.

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaablade.jpgEt cela à l’image de son protagoniste principal, l’officier K, en quête d’identité, de ses origines, s’interrogeant sur son enfance, incertain de la nature exacte de son existence. Un héros triste et fataliste se raccrochant à la statuette d’un cheval en bois, incarné par un Ryan Gosling si parfait qu’il y a de l’Oscar dans l’air.

    Des scènes d'anthologie

    Dans une ambiance envoûtante, oppressante, certaines scènes font déjà date. Dont la scène d’amour d’une rare originalité entre K et Joi, son ravissant hologramme sexy fusionné avec une réplicante prostituée. Prétexte à de sidérantes synchronisations et désynchronisations.

    Ou cette rencontre musclée entre K et Deckard, dans un casino déglingué de Las Vegas, sur fond holographique d’Elvis Presley chantant Can’t Help Falling In Love tandis que Sinatra fait son crooner sous une cloche de verre.

    Quasi unanimes des deux côtés de l’Atlantique, les critiques crient au chef d’œuvre, évoquant parfois même sa supériorité sur l’original. Sans aller jusque là, Blade Runner 2049, s'inscrivant bien dans la lignée de son prédécesseur, est une incontestable réussite. On lui reprochera pourtant sa longueur et les lenteurs d’une intrigue à résonance biblico-freudienne parfois inutilement tarabiscotée.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 octobre.

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  • Grand écran: Juliette Binoche en quête d'amour chez Claire Denis

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaabinoche.jpgQuatre ans après Les salauds, Claire Denis se penche avec tendresse, malice et cruauté sur les affres d’Isabelle dans Un beau soleil intérieur. Une comédie librement adaptée de Fragments d’un discours amoureux du philosophe français Roland Barthes et un scénario co-écrit avec Christine Angot, qui signe également les dialogues.

     Artiste peintre divorcée, mère d’une petite fille de dix ans, une très séduisante quinquagénaire un peu perdue veut profiter de  la seconde partie de sa vie. Comme une adolescente, Isabelle est persuadée que l’amour, le vrai, l’absolu, existe et le cherche désespérément. Mais la communication passe mal avec l’élu potentiel, ses liaisons sont chaotiques et elle va de déception en déception.

    Tocards, médiocres et cons

    Passant d’un amant à l’autre, elle ne tombe que sur des hommes plus ou moins veules et ridicules, petits salauds tocards médiocres et cons. A l’image d’un  banquier marié d’une rare goujaterie qui ne quittera pas sa femme et qui débarque fleurs à la main avec juste « une folle envie de la niquer » (elle lui demande d’ailleurs de jouir vite), d’un galeriste méprisant, d’un acteur torturé, d’un ex-mec manipulateur. Sans oublier le voisin falot et empressé qui, sans illusions, tente platement sa chance à la poissonnerie du coin.

    Une liste non exhaustive des expériences auxquelles se livre une Juliette Binoche que tous poursuivent. Ce qui n’a rien d’étonnant. Elle n’a jamais été aussi belle, rayonnante, sexy, dans ce film de femmes où les hommes, de Xavier Beauvois à Nicolas Duvauchelle en passant par Bruno Podalydès et Philippe Katerine, n’ont décidément pas le beau rôle. En revanche, ils sont tous excellents, se prêtant gracieusement au portrait rosse que fait d’eux une Claire Denis déconcertante dont le cinéma évolue là vers une forme de légèreté plutôt surprenante. 

     Gérard Depardieu irrésistible

    La réussite d’Un beau soleil intérieur tient également au texte de Christine Angot. La romancière prend apparemment un malin plaisir à multiplier  les clichés du moment, les lieux communs, les platitudes, les poncifs, les phrases toutes faites au service d’une psychologie de bazar. Une œuvre singulière, d’une drôlerie vacharde qui s’achève avec une scène où Isabelle va consulter un radiesthésiste. Un face à face d’anthologie où le grand et doux Gérard Depardieu se montre irrésistible, alignant les banalités dans l’air du temps et jouant les messies en  en lui annonçant la venue d’une nouvelle personne...

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 octobre.

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