Federer n’a pas ajouté beaucoup d’amis à sa liste en déclarant qu’en France les médias voient leurs joueurs trop grands trop tôt. «Et ils deviennent, je n’ai pas envie de dire gâtés, mais un peu trop contents d’eux trop vite au lieu de terminer leur développement étape par étape».
Gazouillements divers sur la toile on s’en doute suite à ce tacle inattendu de la part du gendre idéal, certains étant d’accord avec lui, d’autres se demandant pour qui il se prend. Pourtant notre gloire nationale n’a fait qu’énoncer une banalité rare. N’ayant rien ou presque à se mettre sous la dent depuis la victoire de Yannick Noah à Roland Garros en…1983, normal que les experts tricolores portent aux nues le moindre succès de leurs compatriotes.
J’en veux pour preuve les commentaires délirants à propos de «l’immense» Caroline Garcia, qui a réussi le «monumental exploit» de se hisser à la huitième place de la race. Faute de grives, on mange du merle c’est bien connu.
Pour en revenir à Rodger, il s’est également montré un peu surpris de la forme extraordinaire de Nadal. Je dirais même plus. A ce propos il a du souci à se faire. Et beaucoup. Je ne fais évidemment pas allusion à sa place de numéro un, déjà très improbable, en dépit des espoirs déments des fans, suite à sa défaite face à Del Potro en quarts de finale de l’US Open.
Et quasi définitivement cuite malgré son remake, victorieux cette fois, en demi à Shanghai. D’autant qu’il faudra encore battre l’Ibère en finale. Pas une mince affaire au vu des performances du pitbull, qui ne se démentent pas depuis New York, bien au contraire, hélas!
C’est justement ce qui m’inquiète. Plus redoutable que jamais, le boulimique ne cesse non seulement d’engranger des points qui risquent de le rendre inaccessible pour un bout de temps. Mais pire, s’il continue sur sa formidable lancée il fera de sacrés dégâts la saison prochaine. De quoi lui laisser miroiter plus tôt que prévu le titre enviable de meilleur joueur de tous les temps.
Car du temps il en a, Rafa, contrairement à la légende qui va devoir cravacher drôlement ferme pour tenter de le maintenir à distance en ce qui concerne les Grands Chelems. Et elle risque hélas déjà de se réduire en janvier prochain à Melbourne…
Le peintre, son œuvre et sa vie n’ont cessé d’inspirer les cinéastes, de Minnelli à Altman en passant par Pialat et on en oublie. Ils sont aujourd’hui l’objet du premier film d’animation peint à la main, La passion Van Gogh, réalisé par la Polonaise Dorota Kobiela et le Britannique Hugh Welchman. Un couple fasciné par cet homme qui n’a commencé à peindre qu’à 28 ans et qui, mort à 37 ans, a signé quelque 800 toiles et révolutionné l’histoire de l’art en seulement neuf ans.
Après Démineurs, évoquant l’addiction à l’adrénaline d’un GI ( qui lui a valu l’Oscar du meilleur réalisateur en 2010), et Zéro Dark Thirty sur la longue traque de Ben Laden par la CIA) Kathryn Bigelow, toujours aussi impressionnante, confronte à nouveau l’Amérique à ses démons. Avec une redoutable immersion au cœur des émeutes qui ont secoué Detroit au cours de l’été 1967.
Emmenés par le jeune Krauss (Will Poulter parfait dans le rôle ingrat de ce raciste fou de la gâchette contaminé par le virus de la haine, révulsé à la simple idée d’une relation mixte), ils vont, pendant des heures, rechercher un coupable et une arme. Sans les trouver. Dans le même temps, bafouant toute procédure, faisant preuve d’une rare cruauté physique et psychologique, ils violentent et torturent les «suspects», à majorité black, pour leur extorquer des aveux, finissant par en tuer trois à bout portant.