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  • Festival de Locarno: Charlize Theron assure en "Atomic Blonde"

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaatomic.jpgNous sommes à la veille de la chute du mur de Berlin, édifié 28 ans auparavant par l’Allemagne de l’Est. Sa construction avait contribué à la création d’un véritable nid d’espions dans un Berlin coupé en deux. En automne 1989, la ville en pleine révolution est au bord de l’explosion.

    Agent d’élite du MI6, Lorraine Broughton, une sulfureuse blonde sulpturale, brutale, sexy, sans état d’âme quand il s’agit de sauver sa peau, est envoyée seule dans cette poudrière, pour démasquer un réseau responsable de l’assassinat d’un agent allié infiltré.

    Repérée dès son arrivée, elle échappe à une exécution et doit s’associer avec David Percival, le chef de station local d’une rare fourberie. Un jeu de dupes meurtrier commence alors pour mettre la main sur un officier des services secrets est-allemands, la tristement célèbre Stasi. Il détient une liste des identités de tous les agents infiltrés dans le coin. .

    Autrement dit mission impossible. Sauf évidemment pour l’espionne la plus redoutable de Sa Majesté britannique. Dure au mal, marquée dans sa chair par des combats sanglants (photo), la dame de fer ne tarde pas à nous faire l’étalage de ses talents multiples dans l’art de buter impitoyablement son ennemi (James Bond peut se rhabiller, il ne fait pas le poids), ou de se laisser aller, avec une consoeur française fascinée par sa beauté glaciale, à quelques ébats qu’on voit toutefois venir à des kilomètres...

    Le fantasme racoleur de la blonde et de la brune... Dommage car pour le reste ça dépote! Carrément nuclèaire, Charlize Théron assure dans ce film d’action musclé signé David Leitch qui tient la route, divertissant avec son côté coloré rocky-punky-punchy. Ne se prenant pas au sérieux en assumant comiquement les capacités outrancières de sa superhéroïne, il est basé sur la bande dessinée The Coldest City (2002), écrite par Anthony Johnston et illustrée par Sam Hart. A noter aussi une bande originale qui va ravir les fans de la musique de l’époque.

    Bref de quoi réveiller un peu la programmation languissante de la Piazza Grande. On regrette également celle, très moyenne, de la compétition où on peine à dénicher un incontestable Léopard d’or parmi les dix-papables. On aura l’occasion de faire le bilan de cette 70e édition après le verdict du jury, attendu demain.

    Atomic Blonde sera à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 août.

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  • Festival de Locarno: la lumineuse Golshifteh Faharani dans "The Song Of Scorpions"

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaagol.jpgL'année dernière, la belle Golshifteh Faharani subjuguait Cannes aux côtés d’Adam Driver dans Paterson de Jim Jarmush. Fantasque, farfelue, lunaire et joyeuse, elle redécorait obsessionnellement en noir et blanc tout ce qui lui tombait sous la main

    La lumineuse comédienne a également fait tourner les têtes à Locarno où elle venait présenter sur la Piazza Grande The Song of Scorpions. Changement radical de style pour Golshifteh. Elle se glisse dans la peau de Nooran, chanteuse, guérisseuse, sage-femme et médecin dans la communauté Sindhi du Rajasthan (photo). En l’entendant Aadam, marchand de chameaux (interprété par le célèbre Irrfan Khan, découvert dans (Slumdog Millionnaire),en  tombe fou amoureux. Econduit, il ourdit une terrible vengeance.

    Trop long, laborieux et manquant du coup de rythme, l’opus est signé par le réalisateur indien Anup Singh, installé depuis une quinzaine d’années à Genève. Pour son histoire d’amour tordu, sur fond de traîtrise, de vengeance et de rédemption, il a décidé de travailler dans le désert. Pour lui un milieu dur, sec et aride à l’image du monde, où se cache toutefois toujours une source d’eau. Il ne dénonce pas moins, même maladroitement, l’extrême violence notamment sexuelle, faite aux femmes en Inde. 

    De gros défis à relever pour la comédienne

    Nooran en est victime dans The Song Of Scorpions. "En tant que femmes nous sommes violées partout. Notre existence, le fait d’être nées en Iran nous impose de ne pas pouvoir choisir", relève Golshfteh Faharani. "Le viol est une attaque horrible, affreusement humiliante. Cette scène a été pour moi un véritable défi. Mais il ne s’agit pas que de cela dans le film. Il faut continuer à repousser les limites. La vie est remplie de choses non désirées. Allons-nous nous laisser empoisonner par ces malheurs? Dans les ruines, on peut trouver un trésor. Il faut le chercher. Nooran a la rage de vivre. Elle retrouve la lumière, qui l’amène vers le pardon".

    L’autre défi c’était la langue, l’une des choses les plus difficiles. *J’ai suivi six mois de cours pour parler de manière acceptable Jusqu’à présent, j’ai joué en sept langues. Et il y en aura une huitième. Cela ajoute de la pression, surtout quand on veut être authentique".

    Cap sur Hollywood grâce à Ridley Sscott

    C’est l’occasion d’un petit retour sur sa carrière prolifique. A 34 ans, elle en a déjà passé vingt an devant la caméra. C’est en effet à 14 ans que Golshifteh Faharani, née en Iran d’un acteur et metteur en scène lâche le piano, qu’elle pratiquait en virtuose depuis l’âge de cinq ans, pour le cinéma. Elle tourne une vingtaine de longs métrages au Moyen-Orient, avant de camper, en 2008, une infirmière jordanienne dans Mensonges d’Etat de Ridley Scott, avec Leonardo Di Caprio.

    Devenue la première star iranienne à tourner dans une production américaine depuis la révolution islamique en 1979, elle irrite le pouvoir qui, dès son retour, lui interdit temporairement de quitter le territoire et lui confisque son passeport. Profitant d’une autorisation de sortie de vingt-quatre heures, elle s'enfuit et s’exile en France.

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaelly.jpgUn an plus tard sort son dernier film tourné en Iran A propos d'Elly d'Asghar Farhadi, lauréat de l’Ours d’argent au Festival de Berlin. Elle y incarne une jeune femme mariée libre d’esprit (photo) qui invite Elly, une institutrice de Téhéran à venir passer un week-end au bord de la mer. Un personnage dans lequel elle se reconnaît.

    Il y aura ensuite Poulet aux prunes, Pierre de patience, Just Like A Woman. En 2014 l’actrice alors en couple avec Louis Garrel, qu’elle quittera pour épouser un Australien, joue dans Les deux amis, dans le western engagé My Sweet Pepper Land d’Hiner Saleem, et à nouveau sous la direction de Ridley Scott dans le péplum biblique Exodus: Gods And Kings. Cette année, on la retrouve également dans le cinquième épisode de Pirates des Caraïbes.

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  • Grand écran: Fanny Ardant en "Lola Pater", une évidence pour le réalisateur Nadir Moknèche

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaafanettew.jpgFils d’immigrés algériens, Zino a grandi persuadé que Farid, son père, les a abandonnés, sa mère et lui. A la mort de cette dernière, il apprend que Farid n’est pas retourné en Algérie, mais qu’il vit en Camargue. Zino part alors à sa recherche dans le sud de la France et rencontre Lola, professeure de danse orientale. Elle finit par lui avouer qu’elle est Farid. Zino a de la peine à l’accepter. Toujours prête à tout, Fanny Ardant n’a pas hésité à se couler dans le rôle de Lola, donnant la réplique à Tewfik Jallab (photo

    Nadir Moknèche s'est attaqué à un thème délicat qu'il traite avec subtilité et sensibilité, évitant la caricature et le cliché. "L’idée du film vient de loin. Dans les années 80, j‘habitais Pigalle et j’avais deux voisines transsexuelles qui se prostituaient en bas de chez moi. Le 11 mai 1987, alors qu’Antenne 2 retransmettait l’ouverture du procès de Klaus Barbie l’une d’elles m’a demandé si elle pouvait venir voir la télévision chez moi. J’ai d’abord pris un air condescendant du haut de mes 22 ans. Ensuite nous avons sympathisé Avec le temps, je suis entré dans ce monde et j’ai découvert une autre vie".

    Pourquoi avoir choisi Fanny Ardant.

    Je l’avais vue dans Vivement dimanche et j’avais cru alors qu’elle était italienne. Je suis dingue des actrices italiennes. Et puis, lors d’un déjeuner chez ma mère, on parlait du scénario, du personnage. Tout à coup, elle m’a dit comme un oracle  "Ne cherche pas, il y a une seule actrice qui peut jouer ce rôle. Fanny Ardant". On s’est rencontré et tout s’est enchaîné.

    On pourrait vous reprocher de ne pas avoir choisi une vraie transsexuelle, comme l’a fait par exemple Sebastian Lelio pour "Una mujer fantastica".

    Le cinéma est un métier et j’aime travailler avec les acteurs. Actuellement il n’y a pas de comédienne transsexuelle. Peut-être sera-ce le cas dans vingt ans. mais j’espère qu’elles ne seront pas cantonnées à ce genre de rôle. Le choix de Fanny Ardant s’est imposé de lui-même. Elle et moi nous sommes investis corps et âme dans ce personnage de Lola. (C’est aussi l’avis de l’intéressée. Voir notre interview de Fanny Ardant du 4 août dernier).

    Si vous vous mettez dans la situation du fils, comment auriez-vous réagi ?

    J’aurais également été dans le rejet a priori. Et puis j’aurais essayé de comprendre pourquoi c’est si douloureux d’être dans le mauvais corps. Personnellement je n’ai pas connu mon père. Il est mort alors que j’avais trois ans. Plus tard je me suis demandé comment je me serais entendu avec lui. Et je me suis aussi dit, si le cas s’était présenté, qu’il était préférable d’avoir un père vivant, en femme ,qu’un père mort, en homme.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 août.

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