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  • Festival de Locarno: Edward Norton, un créatif qui aime prendre des risques

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    Foule des grands jours et applaudissements frénétiques évidemment au Spazio Cinema pour accueillir Edward Norton. Acteur culte, réalisateur et producteur, féru d’art dramatique et d’écriture, couronné sur la Piazza Grande d’un Excellence Award pour l’ensemble de sa carrière, il s’est prêté au hit locarnais, soit la traditionnelle conversation des stars avec le public.

    Enfin conversation est un grand mot dans la mesure où le pékin de base n’a pas trop le loisir de papoter avec l’élu, l’exercice étant principalement réservé au meneur de jeu. En l’occurrence c'était aussi bien Edward Norton, 45 ans, n’est pas toujours des plus commodes. Quelques photographes indisciplinés, mouchés par l’intéressé pour leur compétence relative en ont fait les frais...

    Comédien, Edward Norton l’est devenu après s’être nourri de Disney et de Guerre des étoiles. Puis il tombe sous le charme de Woody Allen, de sa façon si personnelle de raconter des histoires et avec qui tournera en 1996 Everybody Says I love You.

    Mais c’est avec Peur primale de Gregory Hoblit, où il incarne un schizophrène bègue à personnalité multiple aux côtés de Richard Gere qu’il gagnera cette année-là une célébrité mondiale. Ainsi qu’une nomination à l’Oscar du meilleur second rôle. Il prétend ensuite à l’Oscar pour American History X, puis se trouve à nouveau récemment en lice pour une deuxième meilleure prestation dans Birdman  de Gonzalès Inarritu. Il ne sera jamais sacré.

    Apparemment il n’en a cure. «Je n'ai pas choisi d'être comédien pour gagner des prix, mais pour m’engager dans des projets, relever des défis, pendre des risques. "J’ai parfois la sensation que je ne suis pas la personne idéale, mais c’est justement là qu’il faut que je le fasse. C’est ce sentiment d’insécurité qui me pousse à m’investir dans des rôles".

    1291_4bc91193017a3c57fe00677b_1293130964[1].jpgEt c’est ainsi que la vedette de Peur primale (photo) se voit confier des personnages fascinants, dealer chez Spike Lee dans La 25e Heure, néonazi violé et repenti dans American History X de Tony Kaye, roi épreux dans Kingdom Of Heaven de Ridley Scott, méchant dsns The Bourne Legacy de Tony Gilroy. Ou encore narrateur expert en assurances, cherchant une façon de s'évader de son existence monotone.dans Fight Club de David Fincher. Un homme dont il est fan et pour qui il aurait fait n’importe quoi.

    Cet intello de la pellicule habitué des rôles à plusieurs facettes mais privilégiant une grande variété et les métrages sollicitant l'intelligence, prône l’entente avec le réalisateur. "Elle est primordiale. C’est un exercice de coopération qui contribue largement à la valeur d’un film. Il faut connaître son œuvre, son langage, son style, sa tonalité. Le contraire est irresponsable". 

    Avec Spike Lee par exemple dont il avait tellement aimé Do The Right Thing qu’il s’était racheté un billet à la sortie pour le revoir immédiatement, il y avait une telle complicité que La 25e Heure s'est faite en 28 jours. "Lorsque la confiance fonctionne on est plus disponible". Concernant Wes Anderson (Moonrise Kingdom et The Grand Budapest Hotel), c’est plus facile. "Il envoie des séquences animées en faisant  les dialogues. Nous sommes des marionnettes entre ses mains ".

    4031582056_The_Score_edward_norton_147559_1024_768_answer_1_xlarge[1].jpgEdward Norton raconte aussi ses collaborations avec des monstres sacrés, dont Robert De Niro. "On les admire tellement que cela peut devenir un piège. Dans The Score, je ne regardais pas son jeu sur le moment. J’attendais quelque chose avec une idée en tête, qui n'est bien sûr pas venu, et cela m’a dérouté. ll faut être présent".

    Le comédien évoque enfin sa propre expérience de metteur en scène, qu’il a menée en 2000 avec Au  nom d’Anna. "Je n’étais pas prêt à diriger. J'ai compris le travail, le temps, l‘attention que cela exige. Mais ma carrière est basée sur l’envie d’être un créatif et j’y ai pris beaucoup de plaisir".
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  • Festival de Locarno: Meryl Streep se déchaîne en rockeuse fauchée et déjantée

    streepbar640[1].jpgL’an dernier Luc Besson, fasciné par le pouvoir infini de nos petites cellules grises, avait malencontreusement négligé de se servir des siennes et nous fourguait du grand n’importe quoi avec Lucy. Et ce n’était pas la première fois que Locarno ratait le départ. La, le festival a réussi son ouverture grâce à Ricki And The Flash signé Jonathan Demme.

    De bon augure en vue de la suite? Un peu tôt pour le dire, même si la compétition a elle aussi plutôt bien démarré avec le film de Josh Mond James White, explorant la perte à travers une très forte entre une mère et son fils.

    Mais revenons à Ricki And The Flash où on retrouve une Meryl Streep au mieux de sa forme. Un rien braque et maman indigne, elle a abandonné son mari, ses enfants, sa belle maison pour vivre son rêve de devenir une rock star. Elle se produit dans les bars de Los Angeles et, fauchée, travaille comme caissière de supermarché pour arrondir ses fins de mois.

    Un jour, téléphone de son ex (Kevin Kline), qui a trouvé une autre femme pour s’occuper de lui et de ses trois gosses. A sa demande, elle revient au bercail avec mission d’aider sa fille (en l’occurrence la sienne propre Mamie Gummer) qui traverse une période difficile. Evidemment, tout n’ira pas comme sur des roulettes. A l'image de la deuxième partie du film en quelque sorte. Avant de se terminer heureusement sur une jubilatoire scène de mariage propre à la réconciliation familiale, c’est en effet à partir du retour de Ricki que les choses péclotent un peu.

    Mais qu’importe. En hard rockeuse vieillissante, émotive, fantasque, désarmante avec son look cuir aussi toc que ses bijoux, l'actrice assure comme une bête aux côtés du chanteur australien Rick Springfield, Contrairement à l’avis du New York Post estimant qu'elle perd son talent dans un opus plus ou moins à la limite du calamiteux, Meryl Streep, aussi déjantée que déchaînée, prouve une fois encore qu’elle peut tout faire.

    Quant à Jonathan Demme, il a concocté un musical qui, tout en misant principalement sur le divertissement, se révèle plus profond qu’il n’y paraît. Entre un brin de cynisme et un fond de satire, il donne une image joyeusement critique d’une société américaine bourgeoise, ridiculement corsetée dans son moralisme et ses principes. A voir en Suisse romande dès le 2 septembre..

     

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  • Grand écran: "La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil" rate sa cible...

    la-dame-dans-l-a111111111111uto-avec-des-lunettes-et-un-fusil[1].jpgQuarante-cinq ans après Anatole Litvak, le bédéiste Joann Sfar auteur du biopic sur Gainsbourg et du film d’animation Le chat du rabbin, s’est lancé dans l’adaptation du polar de Sébastien Japrisot paru en 1966.

    La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil c’est Dany Longo, secrétaire dans une agence de pub. Timide, assez insignifiante en dépit de sa beauté, elle mène une vie solitaire sans véritables attaches, sinon une amitié de jeunesse pour la femme de son patron,

    Celui-ci m’a pas de peine à la manipuler après lui avoir demandé de venir chez lui pour terminer un travail urgent, puis de le conduire à l’aéroport et de ramener la voiture, une superbe Thunderbird décapotable, à son domicile.

    Mais Dany na jamais vu la mer. Et sur un coup de tête, décide de ne pas obéir aux ordres en prenant la route du Sud. Un voyage qui tourne rapidement au cauchemar. Elle se fait attaquer dans une station-service et plusieurs personnes soutiennent l'avoir déjà vue la veille dans la même voiture. Suffisant pour croire qu’elle sombre dans la folie et de se le répéter sans cesse dans un dialogue angoissant avec elle-même.

    Une intrigue qui se veut perverse mais qui ne tient pas ses promesses dans ce thriller à l’esthétique des années 60/70. Doublé d’un road-movie parano flirtant avec le fantastique, le film vire à l’exercice de style prétentieux dans une sorte de jeu de rôles sur un scénario inutilement tarabiscoté.

    Dommage pour les acteurs dont la révélation Freya Mayor (photo), francophone d’origine écossaise connue pour son rôle dans la série britannique Skins et l’Italien Elio Germano, qui avait décroché le prix d‘interprétation masculin à Cannes en 2010 pour La nostra vita. A noter aussi, mais pas pour le mieux, la présence de Benjamin Bioley dans le rôle improbable de l’inquiétant patron ourdissant une sombre machination.

    ted-2-ted-jessica-barth-01-636-380[1].jpgTed 2, le retour calamiteux de l’ourson érotomane 

    Le premier métrage avait fait un tel carton que Seth McFarlane n’a pas résisté à l’appât du gain. C’est ainsi qu’on a malheureusement droit à une suite des aventures de Ted, l’ourson graveleux et érotomane.

    Marié, il souhaite devenir papa et demande à son pote John d’être le donneur en vue d’une insémination artificielle. Cependant, s’il veut avoir la garde de l’enfant, Ted va devoir prouver devant un tribunal qu’il est véritablement humain.

    Sous prétexte de lutte pour les droits civiques en défendant les minorités assaisonnée d’une ode à la différence, le réalisateur nous fourgue une comédie à prétention effrontée, osée et irrévérencieuse, mais qui se révèle juste calamiteusement outrancière.

    D’une beaufitude qui le dispute à la vulgarité crasse, elle dégouline de cet humour gras pipi-caca qu’affectionnent les Américains. Ou du moins les fans de l’auteur. Certains se demandent comment Mark Wahlberg peut se commettre dans de telles inepties..A l’entendre, il trouve lui aussi l’exercice très marrant. Sans oublier surtout que ça en rapporte, des pépètes,,,….

    Les 4 Fantastiques usurpent leur nom

    Les versions de 2005 et 2007 n’ayant pas franchement convaincu, on repart sur de nouvelles bases. Avec une resucée signée Josh Trank, qui s’est fait remonter les bretelles par la prodution pour son comportement imprévisible. Ce qui lui aurait valu ensuite d’être viré du spin off de Star Wars…..

    Mais bref. Quatre jeunes scientifiques se téléportent donc dans un univers parallèle dangereux qui fera subir à leurs corps des transformations étonnantes, l’un d’eux pouvant par exemple allonger et déformer ses membres à volonté ou une autre se rendre invisible et générer des champs de force.

    Du coup leur vie est à jamais transformée. Ils devront apprendre à maîtriser leurs nouvelles capacités, tout en travaillant de conserve afin de sauver la Terre d'un ancien ami devenu ennemi. Résultat, la Terrienne que je suis fatiguée de cette sempiternelle option scénaristique, s’est copieusement ennuyée dans l’histoire.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 août.

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