Alors que le festival misait plus particulièrement l’an dernier sur la superposition, l’échange et le partage, le fil rouge de cette 68e édition sera la maison. Un fil rouge traité de différentes manières selon son directeur artistique Carlo Chatrian, avec des projections qui mettront en scène le foyer. Coup d’envoi demain du millésime tessinois 2015 qui, comme d’habitude, s’annonce sur le papier plutôt riche et éclectique.
A commencer par les seize longs métrages de la fameuse Piazza Grande. C’est Jonathan Demme qui fera l’ouverture sur l’écran géant, l‘un des plus grands d’Europe, avec Ricki And The Flash. Il raconte l’histoire d’une mère avide d’indépendance, qui quitte sa luxueuse villa pour un appartement modeste et y revient pour faire face à une situation de crise.
Parmi les films projetés sous les étoiles, on trouve trois autres opus américains dont Southpaw d’Antoine Fuqua avec Jake Gyllenhaal et The Deer Hunter de Michael Cimino, ainsi que trois français, dont La belle saison de Catherine Corsini avec Cécile de France et Floride de Philippe Leguay avec Jean Rochefort et Sandrine Kiberlain.
Deux productions franco-suisses sont par ailleurs attendues: Amnesia de Barbet Schroeder avec Marthe Keller, La vanité de Lionel Baier avec Patrick Lapp et Carmen Maura. Sans oublier Erlkönig de Geoges Switzgebel. En clôture de festival, le Brésilien Sergio Machado propose Heliopolis où on constate que la musique adoucit véritablement les moeurs…
Les films en compétition et les Suisses
Cette année 18 films s’alignent dans la chasse au Léopard d’or. Se présentant sous diverses formes, de la fiction traditionnelle au documentaire en passant par la biographie, ils viennent d’Iran, des Etats-Unis (deux premières œuvres) de Grèce, de Russie, d’Espagne, du Sri Lanka, de Corée du Sud, du Japon, d’Italie, de Belgique ou de France.
Toujours en concours, on découvre une co-production germano-suisse Heimatland. Cette œuvre collective rassemblant le meilleur de la nouvelle génération suisse devrait faire date d’après Carlo Chatrian.
Outre les sections Léopards de demain et Panorama Suisse dédiée à la création cinématographique helvétique actuelle, trois autres films du cru figurent dans d’autres sections du festival. Hors concours on pourra voir Fragments du paradis de Stéphane Goël, et Yes No Maybe de Kaspar Kasics. Quant au volet Cinéastes du présent, il montrera Keeper de Guillaume Senez, avec Kacey Mottet Klein, qu’on avait notamment vu dans Home et L’enfant d’en Haut d’Ursula Meier.
Rétrospective Sam Peckinpah
L’un des piliers de la manifestation locarnaise c‘est bien sûr la rétrospective. Réalisée par le programmateur et historien du cinéma Roberto Turigliatto, elle est consacrée cette année à Sam Peckinpah. Une intégrale composée de plusieurs œuvres restaurée, de séries TV, de collaborations et de films qu’il a interprétés.
Considéré comme le rebelle de Hollywood, le célèbre réalisateur américain mort en 1984 a laissé des oeuvres marquantes comme Pat Garrett& Billy The Kid, Major Dundee, La Horde sauvage, Guet-apens, le Convoi ou Les chiens de paille.
Récompenses, hommages et stars
Comme chaque année, il y aura distribution de Léopards d’honneur. Ils seront remis à l'Italien Marco Bellochio et à l’Américain Michael Cimino. Des prix seront également décernés à la Française Bulle Ogier pour l’ensemble de sa carrière (à l’image d’Anna Karina et de Jean-Pierre Léaud ces deux dernières années) ainsi qu’aux acteurs américains Andy Garcia et Edward Norton.
Outre les élus, seront notamment présents à Locarno Chantal Akerman, Sabine Azéma, Lionel Baier, Clotilde Coureau, Cécile de France, Marthe Keller, Carmen Maura, Melvil Poupaud, Jerry Schatzberg, Barber Schroeder.
Locarno, du 5 au 15 août. A noter pour les amateurs, une soirée gratuite sur la Piazza Grande avec la présentation ce soir 4 août dès 21h30 de E la nave va de Federico Fellini.