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  • Cinéma: le grand retour d'une magnifique Clotilde Courau dans "L'ombre des femmes"

    OMB0003[2].jpgAprès son mariage en 2003 avec le prince Emmanuel-Philibert de Savoie, Clotilde Courau squattait  davantage les pages people que le haut de l’affiche. La voici enfin, magnifique et émouvante, de retour dans un grand rôle chez Philippe Garrel. Qui, avec L’ombre des femmes, signe une petite perle en noir et blanc de 73 minutes.

    Ce drame sur un couple à l’épreuve de l l’infidélité présenté en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs au dernier Festival de Cannes, revisite avec cruauté, tendresse et malice le trio ou plutôt le quatuor amoureux, en montrant que le désir est aussi puissant chez la femme que chez l’homme. (Lire  notre critique du 3 juin dernier) 

    Beaucoup d’actrices avouent qu’elles feraient n’importe quoi, réciter le bottin par exemple, pour jouer sous la direction de Jean-Luc Godard ou Woody Allen. Philippe Garrel fait cet effet-là à Clotilde Courau. "On lui dit oui sans hésiter. L’aventure dans son univers ne se refuse pas. C’était une rencontre exceptionnelle",  confie-t-elle lors d‘une interview réalisée à Genève.

    -Comment avez-vous débarqué dans son film ?

    -Grâce à Louis qui m’a présentée à son père. Philippe m’a d’abord demandé de lire le scénario, puis d'effectuer une seconde lecture avec Stanislas Merhar pour voir si notre couple était crédible.

    -Qu’est-ce qui vous fascine tant chez cet homme ?

    -Sa liberté, ses interrogations sur l'amour, sur les rapports entre l’homme et la femme.

    -Et chez Manon, le personnage principal qui vous était réservé ?

    -Ce n'est pas tellement Manon qui m'a séduite, mais surtout le fait d’être avec un cinéaste qui parle de son sujet d’une façon aussi profonde et épurée. Son enquête minutieuse du sentiment amoureux m’a beaucoup plu. En réalité, pour moi il n’y a pas de rôle, mais un metteur en scène qui filme des personnages dans l’histoire qu’il raconte. C’est un chef d’orchestre, tandis que le scénario représente une partition. Et le comédien se glisse à l’intérieur.

    -Quelle est sa manière de travailler ?

    -Une condition sine qua non, être disponible une fois par semaine et répéter pendant 14 semaines. Dès qu’on tourne, il n'y a qu'une prise. Il filme dans la chronologie et le montage s’effectue au fur et à mesure.

    -Vous êtes excellente dans "L’ombre des femmes". Une virtuose dit même son auteur. Une réaction à ce compliment particulièrement flatteur?

    -Je ferme les yeux et les oreilles. Evidemment cette appréciation me touche infiniment. En même temps, comme je suis très exigeante, je n’ai pas fini d’apprendre.

    -Vous voir chez un tel cinéaste peut paraître étonnant après ce qui s’apparente à une traversée du désert. En avez-vous souffert ?

    -C’était une période difficile mais également nécessaire et merveilleuse. Elle m’a permis de me remettre en question, de savoir ce qui était fondamental pour moi, de construire une famille et des amitiés profondes. Comme j’ai eu du temps, j’ai pu vraiment m’enrichir, approfondir ma cinéphilie, découvrir chez qui j’avais envie d’aller. Haneke, Cavalier, Godard. Ou encore le Danois Joachim Trier, dont j’ai trouvé Louder Than Bombs (réd: en compétition à Cannes) formidable.

    -Et si cela n’arrive pas?

    -Vous venez de parler de ma traversée du désert.  Eh bien aujourd’hui, je n’ai pas peur d’attendre.  Comme on dit, ce qui ne vous te pas vous rend plus fort...

    "L'ombre des femmes" est à l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 3 juin. 

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  • Roland Garros: le calice jusqu'à la lie pour le malheureux Rafa...

    CGluFoLWwAETAnR[1].jpgOn a beaucoup glosé sur la défaite mortifiante du maestro en quarts de finales subie face à un Wawrinka en forme olympique. Et les spécialistes d’y aller de leur refrain sur le déclin du mythe et l’âge de ses artères, comme à chaque fois que celui-ci lâche malencontreusement un match.

    A l’image de Marion Bartoli et Emilie Loit, évoquant avec commisération un pauvre Federer manquant cruellement de puissance et n’y arrivant décidément plus. Ou de Benoît Paire qui, ayant les yeux de Chimène pour son pote Stan, racontait étourdiment qu’en Suisse en général et à Genève en particulier, plus personne ne parlait de Rodgeur. Et que le numéro Un helvétique, c’était désormais Wawrinka. A se demander comment diable le Bâlois peut encore pointer à la deuxième place du classement…

    Alors certes, la légende en a pris un coup sous les assauts furieux et répétés du Vaudois, qui l’a étouffé petit à petit. Dans le fond pourtant, ce n’était qu’un simple faux-pas de son adversaire grognon, dans un mauvais jour, peu inspiré et irrité par les conditions atmosphériques. Mais tout de même pas franchement ridiculisé dans une rencontre dont on n’attendait pas vraiment monts et merveilles,

    Rien à voir avec le revers cinglant infligé par Djokovic à Nadal dans un match foireux que tout le monde a voulu nous faire passer pour celui de la quinzaine, la finale avant la lettre. Depuis le tirage au sort, la planète tennis s’excitait et se léchait les babines à l’idée du duel monstrueux qui allait opposer deux champions hors normes, le saigneur des courts et l’ogre de l’ocre!

    Alors que la messe était dite avant l’entrée des deux as, tout montrant dès le début de la saison sur terre battue que le pitbull perdait ses crocs un à un, certains n'hésitaient pas à se livrer à de savantes analyses, selon lesquelles battre Nadal dans son fief restait extrêmement difficile et quasiment impossible au meilleur des cinq sets,

    Personne n’imaginait qu’il n’y aurait nul besoin d’aller jusque là, et surtout l’ampleur du désastre. Au moins Federer s’est-il incliné au tie-break du troisième set, alors que le niveau de jeu relevait soudain de l'excellence, sur une balle plus ou moins litigieuse, donnant l’avantage à Ironstan. Tandis que là, ce 6-1 à la troisième et dernière manche pour Djokovic, qui en somme n'a pas eu à forcer son talent, insulte suprême, sonne définitivement le glas des espoirs de l’Ibère de remporter encore une foie Roland Garros. Et contrairement à Federer, ce n'est pas en principe à Wimbledon qu'il pourra éventuellement se refaire.

    Bref, dire qu'il a bu le calice jusqu'à la lie est presque un euphémisme. Car le taureau de Manacor  va de surcroît se retrouver à la dixième place du classement, sinon la onzième, si Wawrinka laisse filer Tsonga en finale. A Stanimal de faire le maximum pour passer l’obstacle et accessoirement éviter au malheureux Rafa l’humiliation de sortir du top 10!

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  • Grand écran: Philippe Garrel nous emmène à "L'ombre des femmes"

    468907[1].jpgManon et Pierre sont pauvres, mais ils s'aiment. Un couple d’artistes unis face à la précarité et vivant dans un vieil appartement délabré. Ils ont en outre une passion commune pour les documentaires qu'ils réalisent avec des bouts de ficelle et qui leur rapportent des clopinettes. En l’occurrence, ils travaillent à un métrage sur la Résistance. Inséparables dans la vie comme dans le travail pense leur entourage.

    Mais un jour Pierre trompe Manon avec Elisabeth, une jeune stagiaire. Un besoin purement physique pour lui. Sauf que la jeune femme veut plus. De son côté, Manon commence à se douter de quelque chose. Elle ne dit rien, mais se  sentant délaissée, elle prend un amant.

    Par hasard, Elisabeth le découvre. Elle hésite à le dire à Pierre, se demandant si c'est dans son intérêt. Mais frustrée de n’être qu’une amantei, elle finit par craquer. En macho blessé pour qui l'infidélité est le privilège des hommes, ce dernier en mal d’exclusivité et d’une parfaite mauvaise foi ne supporte pas la révélation. Alors Manon décide de se sacrifier… 

    Avec L’ombre des femmes, du Philippe Garrel pur sucre, l'auteur propose une variation sur l’amour, ses arrangements petits-bourgeois que ses héros méprisent pourtant, ses faux-fuyants, ses petites et grandes trahisons sur fond de lâcheté masculine et de lucidité féminine. Revisitant une situation pourtant rebattue sur un mode vaudevillesque en mettant un couple à l’épreuve d’un double adultère, il livre une comédie humaine espiègle en noir et blanc, au charme aussi inédit que singulier. Avec en off la voix de Louis Garrel.

    Le film est porté par d'excellents comédiens dont Stanislas Merhar (Pierre), Lena Paugam (Elisabeth) et surtout Clotilde Courau (Manon). Magnifique, la comédienne opère ainsi un retour très réussi au cinéma. On aura l’occasion d’en reparler lors de son interview. (Photo de gauche à droite Lena Paugam, Stanislas Merhar, Clotilde Courau)

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le mercredi 3 juin.

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