Roland Garros: le calice jusqu'à la lie pour le malheureux Rafa... (03/06/2015)
On a beaucoup glosé sur la défaite mortifiante du maestro en quarts de finales subie face à un Wawrinka en forme olympique. Et les spécialistes d’y aller de leur refrain sur le déclin du mythe et l’âge de ses artères, comme à chaque fois que celui-ci lâche malencontreusement un match.
A l’image de Marion Bartoli et Emilie Loit, évoquant avec commisération un pauvre Federer manquant cruellement de puissance et n’y arrivant décidément plus. Ou de Benoît Paire qui, ayant les yeux de Chimène pour son pote Stan, racontait étourdiment qu’en Suisse en général et à Genève en particulier, plus personne ne parlait de Rodgeur. Et que le numéro Un helvétique, c’était désormais Wawrinka. A se demander comment diable le Bâlois peut encore pointer à la deuxième place du classement…
Alors certes, la légende en a pris un coup sous les assauts furieux et répétés du Vaudois, qui l’a étouffé petit à petit. Dans le fond pourtant, ce n’était qu’un simple faux-pas de son adversaire grognon, dans un mauvais jour, peu inspiré et irrité par les conditions atmosphériques. Mais tout de même pas franchement ridiculisé dans une rencontre dont on n’attendait pas vraiment monts et merveilles,
Rien à voir avec le revers cinglant infligé par Djokovic à Nadal dans un match foireux que tout le monde a voulu nous faire passer pour celui de la quinzaine, la finale avant la lettre. Depuis le tirage au sort, la planète tennis s’excitait et se léchait les babines à l’idée du duel monstrueux qui allait opposer deux champions hors normes, le saigneur des courts et l’ogre de l’ocre!
Alors que la messe était dite avant l’entrée des deux as, tout montrant dès le début de la saison sur terre battue que le pitbull perdait ses crocs un à un, certains n'hésitaient pas à se livrer à de savantes analyses, selon lesquelles battre Nadal dans son fief restait extrêmement difficile et quasiment impossible au meilleur des cinq sets,
Personne n’imaginait qu’il n’y aurait nul besoin d’aller jusque là, et surtout l’ampleur du désastre. Au moins Federer s’est-il incliné au tie-break du troisième set, alors que le niveau de jeu relevait soudain de l'excellence, sur une balle plus ou moins litigieuse, donnant l’avantage à Ironstan. Tandis que là, ce 6-1 à la troisième et dernière manche pour Djokovic, qui en somme n'a pas eu à forcer son talent, insulte suprême, sonne définitivement le glas des espoirs de l’Ibère de remporter encore une foie Roland Garros. Et contrairement à Federer, ce n'est pas en principe à Wimbledon qu'il pourra éventuellement se refaire.
Bref, dire qu'il a bu le calice jusqu'à la lie est presque un euphémisme. Car le taureau de Manacor va de surcroît se retrouver à la dixième place du classement, sinon la onzième, si Wawrinka laisse filer Tsonga en finale. A Stanimal de faire le maximum pour passer l’obstacle et accessoirement éviter au malheureux Rafa l’humiliation de sortir du top 10!
22:22 | Lien permanent