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  • Grand écran: "TKT", un film d'utilité publique qui peine à convaincre

    Réalisé par la Belge Solange Cicurel , TKT (T’inquiète) dénonce le harcèlement scolaire. Un film d’une actualité brûlante porté par la comédienne Lana de Palmaert, qui se glisse dans la peau d’Emma, une lycéenne de 16 ans on ne peut plus normale avec des copines un petit ami et qui s'amuse et fait du sport.

    Un jour pourtant, Emma est admise aux soins intensifs. et plongée dans le coma. Après des mois à avoir subi le harcèlement de ses camarades, elle a avalé une boîte de somnifères. Mais comment en est-elle arrivée là? L’adolescente ne pouvant communiquer avec ses parents en larmes à son chevet et ne se souvenant de rien, c’est son fantôme qui va enquêter sur ce qui s’est passé.

    Et c’est ainsi que la réalisatrice, revenant sur les évènements qui l'ont amenée dans un lit d’hôpital, démonte le mécanisme insidieux du harcèlement qui devient le fait d’un groupe, l’œuvre d’une amie malveillante virant petit à petit à celle du collectif. Emma comprend alors (et nous avec) que même si elle était entourée, semblait populaire, et s’éclatait dans des fêtes avec ses  potes, elle évoluait dans une ambiance malsaine, en butte aux moqueries, blagues sexistes se muant en insultes, puis en vidéos humiliantes. 

    TKT, c’est ce que répète Emma à ses parents qui justement s’inquiètent, notamment sa mère incarnée par la regrettée Emilie Dequenne, dont c’est la dernière apparition à l’écran. Mais si le film se révèle œuvre d’utilité publique à l’heure des réseaux sociaux où les victimes de harcèlement scolaire n’ont pas une seconde de répit, on n n’est en revanche pas vraiment convaincu par cette mise en scène du fantôme détective, qui pollue  l’image et nous détourne du sujet. En fait, une fausse bonne idée pour raconter à rebours, le rejet, l’exclusion, la haine qui vont mener Emma à l’isolement, à la dépression et au suicide. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 2 octobre.   

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  • Grand écran: "Un simple accident", fascinant dilemme moral doublé d'une attaque frontale contre le régime iranien

    Auteur d’une grande œuvre, visage de la résistance à la répression dans son pays, l'Iranien Jafar Panahi poursuit le portrait de la dictature iranienne. Avec "Un simple accident", tourné clandestinement, il signe un récit politique passionnant et bouleversant, couronné à Cannes en mai dernier par la Palme d’or.

    Roulant de nuit avec sa fillette et sa femme à bord, Eghbal écrase un chien par mégarde et s’arrête dans un garage proche. En l’entendant demander une boîte à outlls, Vahid, un mécanicien, se fige. Il pense identifier celui qui l’a torturé et brisé sa vie lors de son incarcération dans une prison iranienne. Déterminé à se venger, il le suit, l’enlève le lendemain et menace de l’enterrer vivant dans le désert. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement les faits, le doute s’installe chez Vahid. S’il est certain d’avoir reconnu la voix de son bourreau, il n’a jamais vu son visage. 

    Comme il se refuse à assassiner un innocent, Vahid avec lui à la recherche d’autres victimes de l‘oppression, pour s’assurer de son identité. A tour de rôle celles-ci vont grimper dans la camionnette, où git le potentiel tortionnaire assommé, bâillonné, recouvert d’un sac, prêt à être jeté dans la tombe que Vahid va creuser pour lui. L’une pense reconnaître son odeur, un autre le bruit de la jambe de bois de celui qu’on surnommait «La guibole». Mais aucune ne parvient à l’identifier formellement. Leurs hésitations sur le sort réservé au prisonnier de Vahid donnent lieu à des scènes à la fois poignantes, absurdes et non dénuées  d’humour.  

    Entre thriller et road movie, Jafar Panahi maintient le doute jusqu’à la fin. Il propose ainsi, dans cette œuvre forte et audacieuse, un fascinant dilemme moral doublé d’une attaque frontale contre le régime. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 2 octobre. 

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