Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Bertrand Tavernier, la mort d'un maître fou de cinéma

C’est une perte colossale pour le cinéma français dont il était la mémoire numéro un, a réagi Claude Lelouch en apprenant la mort de Bertrand Tavernier. Le réalisateur, scénariste, producteur et écrivain s'est éteint jeudi 25 mars à son domicile de Sainte-Maxime dans le Var. Il aurait eu 80 ans le 25 avril. 

C'était un fou de cinéma, le plus cinéphile de la profession, un vorace qui allait tout voir, un historien qui connaissait tout du septième art, qu’il a découvert à six ans dans un sanatorium. Fils de résistant, ce cinéaste militant qui appelait à l’occasion à la désobéissance civile, a débuté en tant qu’assistant-réalisateur, attaché de presse et critique. 

Il se lance dans la mise en scène et tourne, en 1974, L’horloger de Saint-Paul où Philippe Noiret tient le rôle principal. Ce film, qui a connu immédiatement un gros succès, est à l’origine d’une longue collaboration avec le comédien, comme il en a eu ensuite avec Philippe Torreton et plus tard avec Jacques Gamblin.   
 
A la tête d’une trentaine de films en tant que réalisateur pour le cinéma et autant en tant que scénariste, Bertrand Tavernier a remporté cinq Césars, dont celui de la réalisation en 1976 pour Que la fête commence et pour Capitaine Conan en 1997. 

Il a également reçu le prix de  la mise en scène à Cannes en 1984 pour Un dimanche à la campagne, l’Ours d’or à Berlin pour L’appât en 1995. En 2015, il décrochait le Lion d’or à la Mostra de Venise pour l’ensemble de sa carrière. Une carrière où il dénonce notamment l’injustice, le racisme, la peine de mort, la violence, le chômage et toutes les misères physiques liées à notre époque, la drogue, le sida ...

Particulièrement éclectique, jamais en concurrence avec personne, excellent narrateur, Bertrand Tavernier, également fasciné par la culture nord-américaine, a touché à tous les genres. On lui doit ainsi Le juge et l’assassin, film dramatique historique,  L627, un polar, La mort en direct, opus futuriste, Coup de torchon, comédie féroce sur la colonisation, Dans la brume électrique, policier franco-américain où un tueur en série s’attaque à de très jeunes femmes, Autour de minuit, drame musical. Ou encore La princesse de Montpensier, film en costumes où il a fait confiance à une jeune génération d’acteurs comme Mélanie Thierry ou Gaspard Ulliel.

Ce grand amoureux de la pellicule, auteur de nombreux livres,  nous invitait en 2016 à partager son Voyage à travers le cinéma français, un documentaire palpitant de trois heures,  fourmillant d’extraits, d’analyses, d’archives et d’anecdotes savoureuses. Il revisite, de 1930 à 1970, les films, leurs  auteurs et leurs acteurs qui ont marqué sa vie  Un travail de titan qui nous offre une promenade subjective et personnelle, pleine de vie, d’humour, de générosité et de malice. 

Tout le milieu a rendu à l’un de ses maîtres un bel hommage, qui va se poursuivre à la télévision. Arte diffuse ce soir  La princesse de Montpensier. Dimanche, C8 propose L’horloger de Saint-Paul et France 2 une soirée spéciale avec Quai d’Orsay et L627. Sur France 5 lundi, Coup de torchon.  

Lien permanent Catégories : Cinéfil

Les commentaires sont fermés.