Voix virtuelle dont Joaquin Phoenix tombait fou amoureux dans Her, puis féline Veuve noire dans Captain America-le soldat de l’hiver, Scarlett Johansson se mue en une sorte de mante religieuse dans Under The Skin, le troisième film du Britannique Jonathan Glazer, adapté du premier roman éponyme de l’écrivain australien Michel Faber.
Entre science fiction atypique. thriller fantastique hors norme et film d’horreur sur fond d’expérience sensorielle, visuelle et sonore, le réalisateur nous entraîne à la suite d’une alien débarquée sur terre pour tenter de découvrir le monde des humains, leurs sensations, leurs émotions, leurs relations.
Se glissant dans les vêtements d’une morte, elle se retrouve au volant d’une camionnette et part, sur les routes d’Ecosse, à la recherche d’hommes solitaires qu’elle séduit avant de les faire disparaître dans une étrange eau noire où ils s’enfoncent, inéluctablement.
Un véritable ovni à la fois hypnotique, organique, sensuel, glaçant et qui, sur un scénario minimaliste et très répétitif, raconte une histoire énigmatique, inquiétante, dérangeante. Sous couvert de fable clinique et ténébreuse, l’auteur de Sexy Beast et Birth prétend soulever des questions existentielles fondamentales sur notre comportement ici-bas. Sans pour autant apporter de réponses.
Expérimental, esthétisant , ce sombre et déroutant voyage anxiogène doit énormément à l’interprétation de Scarlett Johansson. Sulfureuse et pulpeuse créature au visage pâle et aux cheveux noirs, elle se révèle étonnante dans son rôle de troublante, envoûtante et insensible chasseresse.
Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 juillet.