Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… Alors onze, vous imaginez le désert! Car il faut le reconnaître, sans les Bleus le Mondial c’est moins drôle. En même temps, il ne fallait pas les avoir jusqu’au bout, si on voulait éviter le tsunami médiatique non seulement du siècle mais de tous ceux à venir.
C’est ainsi que les Allemands ont heureusement passé à la casserole ce coq que les Suisses auraient tant voulu plumer. Finis donc les cocoricos du volatile hexagonal. Les Tricolores ont dû boucler leurs valises. Ils ne sont pas les seuls, me rétorquerez-vous. Oui, mais pour eux c’est plus insupportable car se voyant déjà en finale, ils se jugeaient évidemment meilleurs que leurs vainqueurs.
Hélas, on sait que ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers. L’Espagne, l’Angleterre, l’Italie ou le Portugal sont sans doute de cet avis. A l’image aussi de la Suisse, qui s’imaginait pouvoir damer le pion aux Argentins en huitièmes, estimant notamment que leur Messi, alias Shaqiri, valait largement celui de la pampa.
De part et d’autre de la frontière, on cultive ainsi son intense frustration. Après avoir joué la modestie sinon l’intox en couvrant les opposants de ses ouailles de lauriers avant chaque rencontre, Didier Deschamps se lamentait en déclarant: «il ne nous manque pas grand-chose». En effet. Malheureusement, juste l’essentiel...
De leur côté, les supporters français et suisses sont tristes mais fiers, déçus mais pas amers. Trouvant également leurs footeux tellement bons. Quelque chose a même changé paraît-il dans les yeux des adversaires des Bleus. Désormais, ces derniers font peur. Je veux bien le croire, encore que je n’aie pas spécialement remarqué la trouille dans les mirettes germaniques lors du quart de finale.
Peu importe. Car à l’instar de la Nati et de son remarquable groupe hyper soudé, l’EDF va désormais faire de grandes choses avec les forces vives de son formidable collectif retrouvé. Commentateurs et consultants respectifs se sont ainsi consolés de ces mortifiantes défaites en se rabattant sur l’Euro 2016. Et vous savez quoi ? Nos deux nations partent favorites… Eh oui, le foot c’est comme la mode. Un éternel recommencement.
P.S. Non seulement le coq est plumé, mais Federer l'a emporté face à Raonic, atteignant sa neuvième finale dans son jardin de Wimbledon. Que demande le peuple (helvétique bien sûr) à part espérer voir Rodgeur battre Djokovic dimanche et peaufiner sa légende avec un 18e Grand Chelem…