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Mes pronostics: la Palme d'or à Michael Hanele

haneke460.jpgA quelques heures de la distribution des prix, les prétendants à la Palme d’or doivent piaffer d’impatience.  D’autant que cette fois, il y aura de grands cinéastes sur le carreau. On l’a dit et répété sur tous les tons dans tous les médias,  Cannes 2009 est un supercru. D’où la difficulté de nommer le gagnant à coup sûr.  Certains d’ailleurs ne s’y risquent pas. Audacieux mais pas téméraires. Ce n’est pas comme à Roland-Garros, où Nadal  est tellement favori qu’à la limite, je me demande s’il est bien nécessaire de faire jouer le tournoi.

Une chose semble pourtant certaine. Contrairement à la cuvée précédente où Laurent Cantet, ultime candidat  à se présenter sur la ligne de départ avait dépassé en souplesse tous ses rivaux avec  « Entre les murs »,  le dernier opus en lice, « Visage » du Taïwanais Tsai Ming-Liang, n’est pas à mon avis taillé pour la victoire finale. Parce qu’à part la médaille de l’ennui…

Je cesse de tergiverser  et je me lance en vous livrant mon préféré.


C’est « Le ruban blanc » de Michael Haneke. Ce  film en noir et blanc se déroule en 1913 dans un village du nord de l’Allemagne. Les rapports  entre les aristocrates et les paysans sont quasiment féodaux et une soumission inconditionnelle est exigée des enfants sous peine de durs et humiliants châtiments corporels. Au moment de la moisson, une série de crimes sème la panique chez les habitants. Michael Haneke en profite pour  dénoncer les dérives du protestantisme, sa rigueur et sa sévérité source de frustrations et de pulsions meurtrières. C’est le genre de film qui vous scotche au fauteuil. Intrigue haletante, personnages fascinants, mise en scène rigoureuse, acteurs bluffants, dont des enfants d’une rare beauté.

Remarquez que si Jacques Audiard décrochait l’or pour son « Prophète »,  je n’en ferais pas vraiment une maladie. Le film est excellent, même si le thème de la prison n’est pas d’une originalité folle.  J’ai aussi un gros faible pour Pedro Almodovar et ses « Etreintes brisées », pour  Alain Resnais et ses « Herbes folles »,  pour Ang Lee et son « Taking Woodstock »…   La critique française et internationale plébiscite plus ou moins les mêmes, avec une préférence marquée pour Audiard, qui caracole en tête  depuis le début de la compétition. On y trouve aussi une variante Jane Campion ( « Bright Star »), Ken Loach ( « Looking For Eric »), voire Quentin Tarantino  (« Inglourious Basterds »).  Le seul de la liste qui me paraît aussi peu méritant que papable.

Mais allez savoir. Il se pourrait qu’Isabelle Huppert et ses complices nous priment un Lars von Trier (« Antichrist »)  ou un Brillante Mendoza (« Kinatay »), massacrés par la plupart des média. Rien que pour prouver leur indépendance. Car si les journalistes proposent, le jury dispose. Plébiscité pour « Tout sur ma mère » il y a dix ans, Almodovar  en avait fait la cruelle expérience.

 

 

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