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le blog d'Edmée - Page 452

  • Cinéma: The Immigrant", premier grand rôle américain pour Marion Cotillard

    images[1].jpgNous sommes en 1921. A l‘image de millions d’autres immigrants, la jeune Ewa quitte sa Pologne natale pour New York. Elle débarque à Ellis Island avec sa sœur tuberculeuse, placée en quarantaine en attendant d’être expulsée.

    Mais l'eldorado se transforme en enfer. Prête à tous les sacrifices pour la sauver, Ewa tombe sous la coupe de Bruno, redoutable souteneur séducteur et sans scrupules (Joaquin Phoenix) qui n’hésite pas à la mettre sur le trottoir.

    Il l'oblige également à se produire dans des spectacles grivois avec ses autres filles. Le cousin du mac (Jeremy Renner), un magicien, tente de la tirer de cette pitoyable condition. 

    On attendait beaucoup de The Immigrant, signé du talentueux James Gray, notamment auteur du bouleversant Two Lovers et sélectionné en compétition lors du dernier festival de Cannes. Mais le réalisateur, qui a imaginé son intrigue en puisant dans l’histoire de sa famille d’origine ukrainienne, déçoit avec ce mélo couleur sépia peu ambitieux qui se traine, au scénario un rien bancal et à la mise en scène banale en dépit d'une assez belle reconstitution d'époque. Il est d’ailleurs logiquement reparti les mains vides.

    On a en effet du mal à croire à cette histoire en forme de fable sur la chute dramatique et l’inévitable rédemption. Avec en tête d’affiche l’incontournable Marion Cotillard, qui tient là son premier grand rôle américain. Pas le meilleur pourtant, dans celui d'une petite chose manipulée, qui avance en écarquillant les yeux et en abusant de son côté vulnérable. Mais ne nous y trompons pas. Sa fragilité cache une grande énergie… 

    C’est pour elle que James Gray a écrit la partition, trouvant qu’elle est peut-être la plus grande actrice mondiale du moment. Du moins le déclarait-il en mai sur la Croisette, vantant son visage incroyable, montrant autant d’intelligence, de sensibilité, de force, de volonté que de beauté.

    Pour l’intéressée, le plus grand défi fut de parler polonais pendant une partie du film. Modeste, elle s’est toutefois demandée si elle avait atteint la perfection. On dira non en ce qui concerne sa prestation en général...

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 décembre.

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  • Cinéma: "All Is Lost", un film intense avec un Robert Redford impressionnant

    images[1].jpgAlors qu’li traverse l’Océan Indien en solitaire, un marin est réveillé par de l’eau qui se déverse dans  la cabine. Il découvre un énorme trou dans la coque de son voilier, percé par un container à la dérive.

    En dépit de son âge avancé pour ce genre d’exercice, il tente une réparation illusoire. Avant d’être pris dans une violente tempête qui réduit ses efforts à néant et balaie presque tout sur son passage.

    Privé de matériel et de radio, il doit déployer son canot de sauvetage, tandis que son bateau, Titanic de poche, s’enfonce inexorablement dans les flots. A l’aide d’un sextant et de quelques cartes marines sauvés in extremis du naufrage, il essaye en van de se repérer.

    Se  battant contre les éléments, le soleil brûlant, menacé par une bande de requins, voyant ses réserves de nourriture s’épuiser, ignoré par des immenses paquebots marchands de passage, il es finalement forcé de se rendre et de faire face à la mort.

    All Is Lost, un titre symbolique. A travers la lutte farouche d’un homme pour sa survie, le  réalisateur J.C.Chandor fait référence à nos sociétés, au capitalisme sauvage et destructeur qui les régit, à une humanité qui ne mérite pas forcément d’être sauvée, même s’il laisse une fin ouverte.

    Il livre ainsi un film d’un rare minimalisme,  intense, rigoureux, réaliste, sans pathos, sans dialogue.  Pratiquement sans parole, sinon un gigantesque "fuck" rageur et désespéré, lancé à la face du ciel aux deux tiers d’un opus dominé par un Robert Redford à l’impressionnante présence physique. Septuagénaire défiant les années, l’acteur au mieux de sa forme trouve là l’un de ses plus beaux rôles.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès le 11 décembre.



     

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  • Cinéma: "La jaula de oro", dramatique odyssée d'ados clandestins vers les Etats-Unis. Un film coup de poing

    la-jaula-de-oro[1].jpgLes Etats-Unis c’est l’eldorado pour Juan, Sara et Samuel, 15 ans, qui décident de fuir leur Guatemala natal pour tenter de le rejoindre. Contre l’avis de l'égoïste Juan, mais avec l’approbation de la compatissante Sara, Chauk, un indien tzotzil qui ne parle pas espagnol, se joint à eux pour un dramatique voyage de 3000 kilomètres.  

    L’immigration clandestine des latino-américains juchés sur les toits des trains, n’est ni un thème inédit ni une image nouvelle. Mais pour son premier long-métrage, La jaula de oro, (Rêves d'or) le réalisateur espagnol Diego Quemada-Diez, 43 ans, fait preuve d’originalité en se concentrant sur ce passage obligé qu’est le Mexique, théâtre tout entier d’un vaste flux migratoire.

    Cette odyssée représente une épreuve presque insurmontable pour les migrants en provenance du Guatemala, du Nicaragua, du Salvador ou du Honduras. C’est ce que vont découvrir les quatre adolescents, très vite réduits à trois en traversant ce pays hostile, plein de pièges et de menaces, bien avant d’atteindre la frontière américaine.

    En évoquant le rêve qui se transforme en cauchemar, le danger permanent annonçant ce qui les attend aux Etats-Unis, le racisme et la violence dont ses jeunes héros sont l’objet, les terribles sacrifices auxquels ils doivent consentir, Diego Quemada-Diez aurait pu se contenter de faire pleurer dans les chaumières. Il livre au contraire un film coup de poing, qui nous immerge au cœur d’une situation extrême, proche de la guerre, sans pathos ni aucune complaisance. Certaines scènes, d'une rare brutalité, font même froid dans le dos. En même temps, cette épopée est teintée de poésie. 

    Cinéphile déjà au berceau!

    L'exploit n'est pas très étonnant pour le talentueux Diego, tombé dans la pellicule au berceau. "A six ans, j’étais déjà cinéphile", nous dit-il lors d’une rencontre à Genève. C’est à trente ans, à la mort de sa mère, qu’il  part pour les Etats-Unis.  Il suit une école de cinéma et réalise trois films courts. Assistant de pointures comme Ken Loach, Oliver Stone ou Spike Lee, il a attendu longtemps avant d’oser s’attaquer à un long-métrage. Par respect pour ses maîtres.

    Son projet lui a bien pris dix ans.  "En 2003, je suis devenu copain avec un chauffeur de taxi à Mexico, qui habitait à juste à côté d’une voie ferrée. Les migrants descendaient des trains et  venaient chez lui pour demander à boire et à manger". Il découvre alors à quel point le sujet le passionne. "Tout en travaillant à côté, je me suis alors mis à interviewer des clandestins. Environ 6000".

    En 2007, il décide que cela suffit, décline toute proposition de collaboration qui le détournerait  de son objectif sur lequel il se fixe désormais. "Mais j’ai mis un temps fou à trouver de l’argent, car je voulais de vrais trains, des décors naturels et des acteurs non professionnels, capables d’improviser au fur et à mesure. Tout le monde pensait que j’étais cinglé".

    Des héros qui découvrent l’amitié et la solidarité

    Pour trouver ses protagonistes, Diego a auditionné 600 enfants guatémaltèques pendant sept mois. Amateurs, ils ne sont pas moins artistes. Brandon Lopez (Juan) est un danseur hip hop, Rodolfo  Dominguez (Chauk) un musicien et Karen Martinez (Sara) étudie l’art de la scène.

    Dans cet opus qu’il décrit lui-même comme un film politique d’aventure en forme de récit initiatique et de poème épique, l’auteur en fait certes des héros, mais surtout des êtres humains qui changent et mûrissent, à l’image de Juan, en découvrant  la force de l’amitié et de la solidarité. Tous excellents, ils avaient reçu le prix Un certain talent dans la section cannoise d’Un certain regard en mai dernier.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 décembre.

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