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le blog d'Edmée - Page 219

  • Grand écran: Dubosc drague Alexandra Lamy en fauteuil roulant dans "Tout le monde debout"

    maxresdefault.jpgAprès Les Tuche et La Ch’tite famille, on pouvait craindre une nouvelle daube avec le premier passage de Frank Dubosc derrière la caméra pour Tout le monde debout. Pourtant l’un des humoristes préférés des Français parvient à nous surprendre avec une comédie plutôt bien écrite (par lui-même), où il évoque le handicap tout en surfant sur la romance.

    Hésitant longuement à se donner le premier rôle, Dubosc a fini par endosser le costume de Jocelyn, puissant dirigeant d'une entreprise de sport. Crâneur, menteur, dragueur invétéré, il multiplie les conquêtes. Jusqu'au jour où il se retrouve par hasard à séduire Julie, une jeune et jolie auxiliaire de vie, en se faisant passer pour un handicapé.

    Bientôt il est invité dans la famille de Julie, qui lui présente sa sœur Florence, vraiment paraplégique, dont il va tomber fou amoureux. Mais son faux handicap se retourne contre lui. Craignant de la perdre, Jocelyn ne sait pas trop comment lui avouer la vérité.

    Le véritable handicapé n'est pas celui qu'on pense

    A quelques exceptions près, Dubosc laisse de côté ses gros sabots et son humour beauf. Certes on ne va pas jusqu’aux escarpins vernis et à la standing ovation, mais il faut reconnaître de la délicatesse et de la pudeur dans le traitement du sujet au nouveau réalisateur. Jouant sur les sentiments, mêlant émotion et tendresse, il veut non seulement démontrer que le fauteuil n’est pas une barrière à l’amour, mais que finalement le véritable handicapé n’est pas celui qu’on pense...

    Franck Dubosc est particulièrement bien entouré par les personnages féminins. Sa partenaire, la ravissante, gaie, rayonnante et lumineuse Alexandra Lamy, se montre juste et crédible en violoniste qui joue par ailleurs au tennis. Dans le rôle secondaire d’assistante de Jocelyn, Elsa Zylberstein se révèle incroyablement douce, sensible et authentique.

    On n’en dira peut-être pas autant de Gérard Darmon et de Claude Brasseur qui viennent jouer les utilités dans un film sans prétention. Il aurait tout de même gagné à être plus court et on regrette une fin lourdingue. Mais on ne se refait pas…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 14 mars.

     

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  • Grand écran: Léa Pool explore l'univers d'une Lolita québécoise dans "Et au pire on se mariera"

    une-premiere-bande-annonce-pour-le-tres-attendu-film-et-au-pire-se-mariera-433503.pngAïcha, 14 ans, vit avec sa mère Isabelle à qui elle ne pardonne pas d’avoir viré le beau-père algérien qui abusait d’elle mais qu’elle adorait. Elle espère toujours qu’il reviendra la chercher, Solitaire, vivant dans un autre monde, elle cherche son identité, n’a pas d’amis, sauf deux prostitués travestis de son quartier miteux du Centre-Sud de Montréal.

    Un jour, dans un parc, elle rencontre Baz, un musicien nettement plus âgé qu'elle. C'est le coup de foudre. Elle s'y attache jusqu’à l’obsession. Baz tient à aider cette gamine, mais elle veut bien plus de lui et est prête à tout pour l’obtenir. Très vite elle s’empêtre dans ses mensonges, ses fantasmes, ses affabulations qui vont conduire au drame.

    Treizième long métrage de Léa Pool, Et au pire, on se mariera est une chronique intimiste qui traite des amours adolescentes, interdites et de leurs conséquences. Après La passion d’Augustine, la cinéaste d’origine vaudoise qui a choisi de vivre et de travailler au Québec il y a 25 ans, retrouve ainsi un thème qui lui est cher. Basé sur le roman monologue de Sophie Bienvenu, coauteure du scénario, le film évoque une première passion violente où le bien et le mal ne se traduisent pas simplement par le noir et le blanc, mais comportent plusieurs nuances de gris…

    Une actrice totalement investie

    Les comédiens constituent le principal atout. A commencer par l’excellente Sophie Nélisse (photo), qui porte l’opus sur ses épaules. Elle s’investit totalement dans le personnage d’Aïcha, qu'elle est plus qu'elle ne l'incarne.  D’autant qu’elle a vécu la situation de la jeune fille, étant elle-même amoureuse d’un garçon plus âgé.

    Avec Isabelle, la mère, Léa Pool retrouve Karine Vanasse qu’elle avait engagée il y a 20 ans pour Emporte-moi, son premier film. A signaler également Jean-Simon Leduc, très convaincant dans le rôle de Baz, qui semble ne pas bien comprendre ce que cherche Aïcha.

    Léa Pool, récemment rencontrée à Genève a eu l’idée d’adapter le roman de Sophie Bienvenu grâce à sa fille. « Elle l’a lu et m’a encouragée, Cela tombait bien. J’avais envie d’aller dans une structure éclatée, où je pourrais me laisser aller à une plus grande liberté créatrice. Mais surtout j’ai été bouleversée par le personnage d’Aïcha

    Qu’est-ce qui vous a tellement plu chez cette Lolita québécoise?

    Sa complexité, sa maturité, sa philosophie de la vie, son expression, sa façon de parler, son vocabulaire particulier. Par ailleurs, on ne sait jamais si elle ment ou dit la vérité. Je voulais aller dans son univers, sa poésie, sa solitude, rentrer dans sa tête, mettre des images sur ce quelle raconte.  

    Vous aimez également parler de la cellule familiale. Aïcha a des rapports très tendus avec sa mère.

    Elle lui en veut beaucoup pour avoir mis son beau-père chéri à la porte. A ma connaissance, c’est la première fois qu’un enfant montre l’absence de choc dans une relation avec un adulte. C’est toutefois une situation très délicate. Il ne faut pas oublier que c’est une petite fille qui la vit. Le roman décrit des scènes très osées et la fille a 13 ans. Mais je ne me sentais pas à l’aise avec cela et je ne suis pas allée aussi loin.

    Vos films donnent en général la parole aux femmes. De tous âges.

    Il y a eu une statistique sur les films primés aux Oscars à propos du temps pendant lequel elles parlent: 15%, contre 85% pour les hommes. Edifiant, non? Chez moi, c'est l'inverse. Et parce que je suis une femme, je choisis des sujets qui m’interpellent. J’ai été amoureuse de mes profs, et je suis fascinée par les liaisons interdites, les amours impossibles. Il y a là quelque chose qui exalte le sentiment.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 14 mars.

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  • Grand écran: "The Song Of Scorpions", une laborieuse histoire de vengeance. Avec la belle Golshifteh Faharani

    the-song-of-scorpions-1.jpgEn mai 2016, la lumineuse Golshifteh Faharani subjuguait Cannes aux côtés d’Adam Driver dans Paterson de Jim Jarmush. Fantasque, farfelue, lunaire et joyeuse, elle redécorait obsessionnellement en noir et blanc tout ce qui lui tombait sous la main

    Changement radical de style dans The Song Of Scorpions. La belle comédienne se glisse dans la peau de Nooran, chanteuse, guérisseuse, sage-femme et médecin dans la communauté Sindhi du Rajasthan. En l’entendant Aadam, marchand de chameaux (interprété par le célèbre Irrfan Khan, découvert dans Slumdog Millionnaire),en tombe fou amoureux. Econduit, il ourdit une terrible vengeance.

    Trop long, laborieux, sans rythme, l’opus, présenté à Locarno en août dernier, est signé par le réalisateur indien Anup Singh, installé depuis une quinzaine d’années à Genève. Pour son histoire d’amour tordu sur fond de traîtrise et de rédemption, il a décidé de travailler dans le désert. Un milieu dur, sec et aride à l’image du monde, selon lui, où se cache toutefois toujours une source d’eau. Il s'applique par ailleurs à dénoncer, même maladroitement, l’extrême violence notamment sexuelle, faite aux femmes en Inde.

    Nooran en est victime dans The Song Of Scorpions. "En tant que femmes nous sommes violées partout. Notre existence, le fait d'être nées dans certains pays, nous impose de ne pas pouvoir choisir", relève Golshifteh Faharani. "Le viol est une attaque horrible, affreusement humiliante. Cette scène a été pour moi un véritable défi. Mais il ne s’agit pas que de cela dans le film. Il faut continuer à repousser les limites. La vie est remplie de choses non désirées. Allons-nous nous laisser empoisonner par ces malheurs? Dans les ruines, on peut trouver un trésor. Il faut le chercher. Nooran a la rage de vivre. Elle retrouve la lumière, qui l’amène vers le pardon".

    L’autre défi pour elle, c’était la langue, l’une des choses les plus difficiles. *J’ai suivi six mois de cours pour parler de manière acceptable Cela ajoute de la pression, surtout quand on veut être authentique. Jusqu’à présent, j’ai joué en sept langues». Et il y en aura une huitième pour Golshifteh Faharani qu’on retrouvera bientôt dans Red Snake de Caroline Fourest et Le dossier Mona Lisa du réalisateur israélien Eran Riklis

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 14 mars.

     

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