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Les pieds dans le plat - Page 69

  • Cuche et Feuz: rien ne sert de partir à point...


    aaaaaahirscher.jpgLe foot n’étant donc pas notre truc, évidence douloureusement renforcée par la déculottée flanquée aux malheureux Bâlois par les impitoyables footeux du Bayern de Munich, carrément une mise en bière, je vous suggérais de plutôt regarder le ski et le tennis pour éviter le blues du téléspectateur.

    Mais là encore il a fallu drôlement déchanter. Nos champions n’ont en effet rien trouvé de mieux que de revisiter La Fontaine en réinterprétant le célèbre fabuliste à l’envers. Cela donne quelque chose du genre: rien ne sert de partir à point, il faut continuer de courir.

    A commencer bien sûr par Cuche. Démarré en trombe, il devait tout rafler avant de tirer sa révérence. Malheureusement, il a à nouveau tout perdu pour quelques misérables points.

    Cela n’avait pas empêché les grands experts des neiges de nous rebattre les oreilles en nous racontant que l’homme avait l’occasion de devenir un mythe en remportant un cinquième globe de cristal en descente lors des finales de Schladming. Ce qui lui aurait permis d’égaler le record de la légende Franz Klammer.

    Mais il a fallu que le Neuchâtelois tire sur le frein à main lors de ses deux ultimes apparitions dans les épreuves de vitesse. Terminant non seulement à une mortifiante dix-septième place en descente, mais se retrouvant relégué en troisième position dans la discipline, alors qu’il visait la tête.

    Incurables, les commentateurs remettaient sottement la compresse, pariant à nouveau sur ce brave Didier pour l’obtention, cette fois, d’un globe de cristal dans le super-G. C’est ce nos hitchcockiens d'opérette appellent maintenir le suspense.

    Caramba, encore raté. Sans surprise, du moins en ce qui me concerne. Reste à Didier Cuche l’honneur d’avoir été élu sportif, puis Suisse de l’année. Mais il paraît qu’il n’y a que les Alémaniques pour en baver des ronds de chapeau.

    La flèche des Bugnenets hors du coup, seul le jeune Beat Feuz pouvait sauver la mise de la spatule helvétique, calamiteusement dépassée de surcroît par l'Italie au classement des nations. Mais patatras, à la seconde exacte où Sa Logorrhée Jaton, toujours à la pointe de l’actualité, clamait que le prodige n’avait pas dit son dernier mot, c'était la chute! Avec l'immédiate et pénible certitude de se voir coiffé au poteau par l’as des as autrichien en slalom, Marcel Hirscher (photo).

    Ce qui fut fait là encore, sans que l’intéreressé laisse planer le moindre doute  dès le premier piquet de la première manche. Sauf évidemment chez nos inénarrables de la RTS, qui avouaient être passés par tous les états d’âme en cette journée décisive.

    Comme d’habitude, il faudra compter sur le king du tamis pour les émotions fortes. Mais je ne vous cache pas mon inquiétude, même si Federer, à mon intense étonnement, a terrassé Del Potro en deux coups de cuillère à pot, s’offrant le plaisir de rencontrer Nadal en demi-finale. Une rencontre de tous les dangers. A en juger par son parcours, certes un rien perturbé par son match serré contre Nalbandian, il me semble que le pitbull s’est payé un sérieux détartrage des incisives!

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  • Une ambulance peut en cacher une autre!

    aaahugh.jpgEh bien pour ne rien vous cacher, j’ai eu drôlement chaud pendant une semaine. Comme ce n’est pas mon genre de tirer sur des corbillards, j’en voyais un se rapprocher dangereusement, rempli de malheureux Servettiens condamnés à l’enfer par la sanction d'une juge impitoyable. 

    Et puis le miracle se produisait, sous forme  d’un repreneur surprise. Apparemment certains n’avaient jamais douté du prodige.  Je lis par exemple que les grands clubs ne meurent jamais. Facile à dire après le sauvetage, certes momentané mais quand même, opéré par Hugh Quennec (photo) le ponte de la crosse du cru. 

    Parce qu’entre Dominique Warluzel se délectant de jouer au fossoyeur du foot romand sinon hevétique et les erremengts de l’ex-boss Pishyar, c’était coton pour les Genevois de tenter de surnager. Un vrai cas d'ailleurs ce brave Magic, curieusement encensé par certains sur le plateau de  l’émission Infrarouge consacrée au crampon sous perfusion. Et dont tout le monde estime la gestion tellement excellente qu’il deviendra pas moins que président d’honneur des footeux si l’équipe est encore là dans un mois.

    Franchement je me pince en rêvant sans y croire. Après tout ce que j’ai appris côté transfert foireux et autres joyeusetés genre Boulette neuchâteloise, on raconte maintenant  qu’il avait opposé une fin de non recevoir au géant Nike qui l’avait approché pour fringuer les Servettiens, et qu’il avait aussi écarté des partenaires pour apposer leur griffe sur les maillots.

    Bref, d’ici à imaginer qu’il ourdissait un plan mystérieux et qu’il n’avait racheté le club que pour mieux le couler, il n’y avait qu’un pas! Certes on me rétorquera qu’il avait amené les Grenat en Super League. Mais comme personne ne l’ignore, la vengeance est un plat qui se mange froid...

    Enfin bref. Une ambulance pouvant en cacher une autre, il a fallu que les Aigles de Mc Sornette, les ailes plus que jamais dégoulinantes de plomb se plantent misérablement en play out. Et finissent véritablement par devoir livrer la rencontre de la dernière chance. Mais comme toutes mes prédictions funestes se sont hélas réalisées jusqu’ici, je vais courageusement prétendre qu’ils vont finir par s’imposer dans la série. Sait-on jamais, ça risque demarcher. 

    Deux mots encore sur Sa Grâce qui m’inquiète un brin dans ses visées de victoire à Indian Wells, premier Masters 1000 de l’année.  Parce que se faire battre juste avant par Roddick, même en match exhibition, ça craint. A part ça, à en juger par l’extraordinaire point remporté en imitant Nadal, je me dis que si  l’Américain avait singé  le pitbull plus souvent dans les matches qui comptent, il ne végèterait peut-être pas actuellement à la 31e place du classement!

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  • Le foot, ce n'est décidément pas notre truc!

    aaaafeuz.jpgPas de doute, on devrait se contenter du ski et du tennis. Là au moins on peut espérer légitimement avoir de quoi se réjouir l’âme. D’abord avec nos as de la spatule, dont le bouillant Beat Feuz qui vient, même si ça ne dure pas, de prendre la tête du classement général de la Coupe du monde.

    Et ensuite avec notre Guillaume Tell de la raquette, qui nous a donné quelques aperçus de la précision apparemment retrouvée de ses tirs il y a deux semaines à Rotterdam, et il y a quelques heures en atteignant la finale à Dubai. Où, juste en passant, Djokovic s’est lamentablement écrasé face à Murray dans le dernier carré. Après seulement dix victoires en 2012, ce qui laisse vaguement augurer d’une baisse de régime assez réconfortante chez le Dracula serbe.

    Il reste à espérer que la belette écossaise a laissé quelques poils dans l’aventure. Dans le cas contraire, on se satisfera de la performance relative de la légende. Ce sera toujours moins frustrant que le foot, décidément pas notre truc. 

    Et pas seulement parce que les choses continuent à grenouiller fâcheusement dans le crampon romand, avec ces malheureux Servettiens au bord du précipice et risquant à chaque instant de rejoindre les Neuchâtelois au fond du trou.

    Non je songe à cette équipe suisse dont on n’a pas à rougir, à en croire quelques spécialistes atteints de myopie aiguë. Car si certains nourrissaient quelques vagues regrets de ne pas voir nos footeux à l’Euro polono-ukrainien, leur prestation contre l’Argentine mercredi soir à Berne a dû balayer les derniers. Et pourtant leurs adversaires sont loin de d’être sorti les tripes pour les terrasser. Ils n’ont eu qu’à balancer leur lutin en forme de missile pour que tout explose.

    Ce qui n’a rien d’étonnant lorsqu'en face, il n’y a que des pétards mouillés. Une simple preuve. Quand on a un Rodrigues, eux, ils ont un... Maxi Rodrigues. Sans parler de Shaqiri, qui est notre petit Messi. Déjà que ce cher Lionel n’est pas très grand, vous voyez un peu la taille du nôtre!

    Sans aller jusqu’à ces douloureuses comparaisons, il suffisait d’entendre Michel Pont lors du dernier Sport dimanche à la télé pour avoir une idée très exacte de la façon dont les choses allaient se dérouler. Nous n’avons pas de numéro dix, pas d’attaquant et pas de tactique anti-Messi, déclarait-il accablé. Autrement posé, la messe était dite.

    Certes, luttant courageusement contre le désespoir qui l’habitait, l’adjoint d’Ottmar Hitzfeld ajoutait, je résume: la tête tenant un rôle énorme dans le football, nous allons jouer pour gagner du meilleur pied possible... Pour conclure en substance, l’avenir est devant nous et nous allons tout tenter pour être au top en septembre.

    Le problème, quand  les Suisses sont au sommet, c’est d’une montagne à vaches, pas franchement de l’Everest. Et à mon humble avis, cela risque d'être ric-rac, même pour affronter ce qui se fait de moins bien dans le genre sur la planète, histoire d’arracher une qualification en vue du Mondial brésilien de 2014.

    Il faut s’inspirer du FC Bâle, observait encore Michel  Pont. Mais c’est toute l’équipe rhénane qu’il eût fallu mettre sur le terrain. Entraîneur compris. Car pour ce qui est d’aiguillonner ses ouailles, ce brave Gottmar se montre à peu près aussi dynamique que Severin Luthi, notre capitaine d’opérette de Coupe Davis!

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