Le foot, ce n'est décidément pas notre truc! (02/03/2012)

aaaafeuz.jpgPas de doute, on devrait se contenter du ski et du tennis. Là au moins on peut espérer légitimement avoir de quoi se réjouir l’âme. D’abord avec nos as de la spatule, dont le bouillant Beat Feuz qui vient, même si ça ne dure pas, de prendre la tête du classement général de la Coupe du monde.

Et ensuite avec notre Guillaume Tell de la raquette, qui nous a donné quelques aperçus de la précision apparemment retrouvée de ses tirs il y a deux semaines à Rotterdam, et il y a quelques heures en atteignant la finale à Dubai. Où, juste en passant, Djokovic s’est lamentablement écrasé face à Murray dans le dernier carré. Après seulement dix victoires en 2012, ce qui laisse vaguement augurer d’une baisse de régime assez réconfortante chez le Dracula serbe.

Il reste à espérer que la belette écossaise a laissé quelques poils dans l’aventure. Dans le cas contraire, on se satisfera de la performance relative de la légende. Ce sera toujours moins frustrant que le foot, décidément pas notre truc. 

Et pas seulement parce que les choses continuent à grenouiller fâcheusement dans le crampon romand, avec ces malheureux Servettiens au bord du précipice et risquant à chaque instant de rejoindre les Neuchâtelois au fond du trou.

Non je songe à cette équipe suisse dont on n’a pas à rougir, à en croire quelques spécialistes atteints de myopie aiguë. Car si certains nourrissaient quelques vagues regrets de ne pas voir nos footeux à l’Euro polono-ukrainien, leur prestation contre l’Argentine mercredi soir à Berne a dû balayer les derniers. Et pourtant leurs adversaires sont loin de d’être sorti les tripes pour les terrasser. Ils n’ont eu qu’à balancer leur lutin en forme de missile pour que tout explose.

Ce qui n’a rien d’étonnant lorsqu'en face, il n’y a que des pétards mouillés. Une simple preuve. Quand on a un Rodrigues, eux, ils ont un... Maxi Rodrigues. Sans parler de Shaqiri, qui est notre petit Messi. Déjà que ce cher Lionel n’est pas très grand, vous voyez un peu la taille du nôtre!

Sans aller jusqu’à ces douloureuses comparaisons, il suffisait d’entendre Michel Pont lors du dernier Sport dimanche à la télé pour avoir une idée très exacte de la façon dont les choses allaient se dérouler. Nous n’avons pas de numéro dix, pas d’attaquant et pas de tactique anti-Messi, déclarait-il accablé. Autrement posé, la messe était dite.

Certes, luttant courageusement contre le désespoir qui l’habitait, l’adjoint d’Ottmar Hitzfeld ajoutait, je résume: la tête tenant un rôle énorme dans le football, nous allons jouer pour gagner du meilleur pied possible... Pour conclure en substance, l’avenir est devant nous et nous allons tout tenter pour être au top en septembre.

Le problème, quand  les Suisses sont au sommet, c’est d’une montagne à vaches, pas franchement de l’Everest. Et à mon humble avis, cela risque d'être ric-rac, même pour affronter ce qui se fait de moins bien dans le genre sur la planète, histoire d’arracher une qualification en vue du Mondial brésilien de 2014.

Il faut s’inspirer du FC Bâle, observait encore Michel  Pont. Mais c’est toute l’équipe rhénane qu’il eût fallu mettre sur le terrain. Entraîneur compris. Car pour ce qui est d’aiguillonner ses ouailles, ce brave Gottmar se montre à peu près aussi dynamique que Severin Luthi, notre capitaine d’opérette de Coupe Davis!

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