Cuche et Feuz: rien ne sert de partir à point... (17/03/2012)


aaaaaahirscher.jpgLe foot n’étant donc pas notre truc, évidence douloureusement renforcée par la déculottée flanquée aux malheureux Bâlois par les impitoyables footeux du Bayern de Munich, carrément une mise en bière, je vous suggérais de plutôt regarder le ski et le tennis pour éviter le blues du téléspectateur.

Mais là encore il a fallu drôlement déchanter. Nos champions n’ont en effet rien trouvé de mieux que de revisiter La Fontaine en réinterprétant le célèbre fabuliste à l’envers. Cela donne quelque chose du genre: rien ne sert de partir à point, il faut continuer de courir.

A commencer bien sûr par Cuche. Démarré en trombe, il devait tout rafler avant de tirer sa révérence. Malheureusement, il a à nouveau tout perdu pour quelques misérables points.

Cela n’avait pas empêché les grands experts des neiges de nous rebattre les oreilles en nous racontant que l’homme avait l’occasion de devenir un mythe en remportant un cinquième globe de cristal en descente lors des finales de Schladming. Ce qui lui aurait permis d’égaler le record de la légende Franz Klammer.

Mais il a fallu que le Neuchâtelois tire sur le frein à main lors de ses deux ultimes apparitions dans les épreuves de vitesse. Terminant non seulement à une mortifiante dix-septième place en descente, mais se retrouvant relégué en troisième position dans la discipline, alors qu’il visait la tête.

Incurables, les commentateurs remettaient sottement la compresse, pariant à nouveau sur ce brave Didier pour l’obtention, cette fois, d’un globe de cristal dans le super-G. C’est ce nos hitchcockiens d'opérette appellent maintenir le suspense.

Caramba, encore raté. Sans surprise, du moins en ce qui me concerne. Reste à Didier Cuche l’honneur d’avoir été élu sportif, puis Suisse de l’année. Mais il paraît qu’il n’y a que les Alémaniques pour en baver des ronds de chapeau.

La flèche des Bugnenets hors du coup, seul le jeune Beat Feuz pouvait sauver la mise de la spatule helvétique, calamiteusement dépassée de surcroît par l'Italie au classement des nations. Mais patatras, à la seconde exacte où Sa Logorrhée Jaton, toujours à la pointe de l’actualité, clamait que le prodige n’avait pas dit son dernier mot, c'était la chute! Avec l'immédiate et pénible certitude de se voir coiffé au poteau par l’as des as autrichien en slalom, Marcel Hirscher (photo).

Ce qui fut fait là encore, sans que l’intéreressé laisse planer le moindre doute  dès le premier piquet de la première manche. Sauf évidemment chez nos inénarrables de la RTS, qui avouaient être passés par tous les états d’âme en cette journée décisive.

Comme d’habitude, il faudra compter sur le king du tamis pour les émotions fortes. Mais je ne vous cache pas mon inquiétude, même si Federer, à mon intense étonnement, a terrassé Del Potro en deux coups de cuillère à pot, s’offrant le plaisir de rencontrer Nadal en demi-finale. Une rencontre de tous les dangers. A en juger par son parcours, certes un rien perturbé par son match serré contre Nalbandian, il me semble que le pitbull s’est payé un sérieux détartrage des incisives!

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