C’était malheureusement couru après les directives du Conseil fédéral interdisant les manifestations de plus de 1000 personnes jusqu’à la fin du mois d’août. Alors que Cannes espère toujours se dérouler on ne sait trop quand et que la Mostra de Venise maintient ses dates du 2 au 12 septembre, le coronavirus a eu la peau de Locarno prévu du 5 au 15 août. Certes non pris au dépourvu, son président Marco Solari l’a annoncé à son plus grand regret deux heures à peine après la conférence de presse du gouvernement.
La capitulation n’est toutefois pas totale. Etant donné l’impossibilité, en raison de la crise sanitaire, de mettre sur pied sa 73 édition sous sa forme physique habituelle, à commencer par la prestigieuse Piazza Grande pouvant accueillir 8000 personnes, le festival a décidé de se réinventer et de rebondir avec Locarno 2020 For the Future of Films.
A travers une série de projets ciblés, cette alternative à l’idée classique de festival cinématographique cherchera à apporter un soutien au cinéma d’auteur indépendant et aux salles de cinéma, en proposant au public et aux professionnels de la branche des contenus spéciaux sur diverses plateformes.
Marco Solari précise dans son communiqué que si le festival a décidé de renoncer, en principe, à toute forme de manifestation physique, il entend néanmoins confirmer sa présence aux côtés du public et de l’industrie cinématographique. Et cela « par un projet susceptible de traduire, sous une forme nouvelle, sur d’autres scènes et de plateformes, les valeurs qui caractérisent une histoire longue de plus de sept décennies».
«Nous sommes en train de travailler à la conception d’un projet cohérent, en accord avec l’histoire du festival et à l’enseigne de la solidarité qui puisse bénéficier à notre public et aux réalisateurs en difficulté", a surenchéri de son côté Lili Hinstin, la directrice artistique. Une affaire à suivre…
Pour la cinquième semaine, les Cinémas du Grütli débarquent chez vous en proposant des films en streaming. Et notamment Snowpiercer du cinéaste sud-coréen Bong Joon-ho qui, en mai dernier, triomphait à Cannes avec Parasite, remarquable, tragique et burlesque satire sur un monde d’injustice et d’inégalités.
Explorateur de réalités complexes de notre histoire passée et contemporaine depuis sa création en 1969, Visions du Réel, unique en Suisse dans le domainedu documentaire, est reconnu comme un festival majeur sur le plan international. Servant notamment de tremplin pour de jeunes talents, ce rendez-vous incontournable nyonnais réunit chaque année cinéastes et professionnels du monde entier autour d’œuvres audacieuses et singulières.
A cet égard, on citera Queens, du Suisse né au Caire Youssef Youssef. Amber la Garce et Moon, deux drag queens genevoises, se préparent pour une virée nocturne. Elles se maquillent et s’habillent en papotant. Sur la route du club, elles se disputent et sont prêtes à se battre contre une bande de garçons ivres qui les insultent. Dans une ambiance de film noir à la Cassavetes, le cinéaste réalise une étude de personnages et de genres. Queens sera visible le 29 avril dès 17 heures pendant 24 heures sur rts.ch, qui diffuse tous les documentaires de la compétition nationale.