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  • Festival de Cannes: parmi les 22 films pour une Palme d'or, ceux qui font beaucoup papoter sur la Croisette

    Jusqu’au 24 mai, Cannes accueille la 78e édition de son prestigieux festival, avec son habituel défilé de stars, notamment Tom Cruise venu présenter le dernier Mission impossible, Robert De Niro, qui recevra une Palme d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, Scarlett Johansson et Kirsten Stewart pour la première fois derrière la caméra…Vingt-deux films chassent la très convoitée Palme d’or, qui sera décernée cette année par la présidente du jury Juliette Binoche. En attendant ce soir la cérémonie d’ouverture  suivie, choix pour le moins curieux, de Partir un jour, comédie dramatique de la débutante française Amélie Bonnin, tour d’horizon des oeuvres qui font beaucoup papoter sur la Croisette. 

    Alpha, de Julia Ducournau
     
    Palme d'or en 2021 avec Titane, elle est évidemment attendue au tournant .Adepte du gore et des métamorphoses du corps, la  Française Julia Ducournau s'aligne à nouveau avec Alpha. Adolescente agitée de 13 ans vivant seule avec sa mère, Alpha rentre un jour de l’école avec un tatouage sur le bras. Leur monde s'écroule et la tension monte. Son auteure annonce elle-même ce troisième long métrage comme son œuvre la plus personnelle et la plus profonde. On trouve également la cinéaste parmi les seize prétendants à la Queer Palm, qui fête cette année ses dix ans et dont le jury est présidé par le cinéaste, scénariste et dramaturge français Christoph Honoré. 

    Dossier 137, de Dominik Moll
     
    Après le gros succès de La nuit du douze, récompensé par six Césars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur, le Français  Dominik Moll reste dans le monde policier. Changeant de registre, ils nous plonge, avec Dossier 137, dans une enquête interne sous haute tension pendant la fameuse crise des Gilets jaunes. Avec Léa Drucker. .
     
    Resurrection, de Bi Gan
     
    Viendra, viendra pas, le suspense était à son comble. Finalement, le prodige chinois Bi Gan, sélectionné dans Un certain regard en 2028 avec Un grand voyage vers la nuit, traque cette fois la Palme d’or avec Resurrection, film policier de science-fiction. Après une intervention chirurgicale, une une femme en quête de vérité, dont la conscience tombe dans le fuseau horaire éternel, fait de nombreux rêves. Excitant, non ?
     
    Nouvelle Vague, de Richard Linklater
     
    Grand cinéphile, amoureux de la Nouvelle Vague pendant ses années de fac au Texas,  l’Américain Richard Linklater a décidé de rendre hommage à Jean-Luc Godard et ses compères avec sa propre Nouvelle Vague. Filmé en noir et blanc dans un Paris des années 1960, son film raconte le tournage d’A bout de souffle. De jeunes inconnus jouent Godard et Belmonde.
     
    Eddington, d’Ari Aster
     
    Pour l’instant, cela reste plutôt secret, mais sa mission est de secouer le concours si jamais il s’endormait. En tout cas, le New Yorkais Ari Aster, maître contemporain de l’horreur, n’a pas lésiné sur le casting (Joaquin Phoenix Emma Stone, Austin Butler, Pedro Pascal) pour Eddington, western horrifique se déroulant en pleine pandémie de Covid 19. On évoquera enfin les Dardenne, qui visent une troisième Palme d'or avec Jeunes mères. Les frères belges suivent cinq adolescentes hébergées dans une maison maternelle, espérant une meilleure vie pour elles et leur enfant. 

    Mais il n’y a pas que la compétition qui fait parler. On citera quelques autres œuvres attendues dans les sections parallèles.:
     
    Première derrière la caméra pour Scarlett Johansson et Kirsten Stewart
     
    À l’affiche de The Phoenician Scheme, de Wes Anderson, présenté en concours, la star américaine fait parallèlement ses débuts de réalisatrice. Sélectionné à Un certain regard, Eleanor the Great met en scène une vieille dame qui quitte Miami pour New York après la mort de sa meilleure amie, une Juive polonaise rescapée des camps. Elle tente alors de reconstruire sa vie. se lie avec une étudiante et questionne la transmission de la Shoah. Premier passage également derrière la caméra de Kirsten Stewart avec The Chronology of Water, proposé dans la même section. Il raconte l'histoire tourmentée de Lidia Yuknavitch, enseignante et écrivaine américaine.
     
    L’Intérêt d’Adam, de Laura Wandel
     
    Premier long métrage de la réalisatrice belge, présenté en ouverture de la Semaine de la critique, L'intérêt d'Adam nous emmène à l’hôpital, où une infirmière en chef (Léa Drucker) prend en charge un enfant de 4 ans victime de malnutrition, tout en désirant aider sa mère en détresse (Anamaria Vartolomei).

    Enzo, de Robert Campillo
     
    Cinquième long métrage de l’auteur, Enzo a été écrit en collaboration avec le cinéaste Laurent Cantet, Décédé en avril 2024, ce dernier avait prévu à l’origine de réaliser lui-même le projet, évoquant Enzo, seize ans, apprenti maçon à la Ciotat. Alors que son père le voyait faire des études supérieures, le jeune homme cherche une alternative au confort bourgeois, au cadre étouffant de la villa familiale. C’est sur les chantiers, au contact de Vlad, un collègue ukrainien, qu’il va entrevoir un autre avenir. Sélectionné à la Quinzaine des cinéastes. Enzo fait aussi partie des candidats à la Queer Palm. 

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  • Grand écran: "Home is the Ocean", un film étonnant pour un projet de vie hors du commun

    Depuis 25 ans, Dario Schwörer, guide de montagne et climatologue, sa femme Sabine, infirmière, sillonnent les mers, accompagnés de leurs six enfants. Au fil  de cette mission  écologiste, ils sont tous nés dans un différent coin du globe, d’Australie en Islande, en passant par le Chili. Menant des études sur le terrain dans les régions les plus reculées du globe, les Schwörer récoltent de échantillons pour des centres de recherche. Leur objectif: rapprocher les gens de la nature et les sensibiliser à la protection de l'environnement. 

    Les parents et leurs rejetons vivent ainsi vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, sur leur voilier propulsé à la force du poignet et aux énergies renouvelables, dans un espace de… vingt mètres carrés. Pour que les choses fonctionnent, chacun joue un rôle important dans cette équipe où la coordination et la discipline sont impératives. Jusqu’aux plus jeunes, bien encadrés, chacun est investi de grosses responsabilités, comme par exemple les veilles de nuit. 

    Un portrait intime et touchant

    On découvre tout  cela dans Home is the Ocean, le film étonnant que la cinéaste saint-galloise  Livia Vonaesch a consacré à cette famille hors du commun. Avec la volonté de transmettre le vécu d’une extraordinaire aventure, elle livre dans ce voyage vers l’inconnu un portrait intime et touchant de ses héros. Au-delà du documentaire , elle observe surtout leur façon de vivre, qui remet en question les normes sociales conventionnelles. Jusqu'à un événement qui les a obligés à repenser les choses différemment et vu les deux aînés quitter le bateau pour étudier en Suisse…

    Récemment rencontrée à Genève Livia Vonaesh nous en dit plus sur les raisons qui l’ont poussée à accompagner  les Schwörer pendant sept ans, avec divers séjours plus ou moins longs entre 2017 et 2024.  «J’ai entendu parler de ces êtres atypiques  qui se sentent mieux sur l‘eau que sur terre. Je les ai contactés, on s’est rencontré. Ils sont accueillants, ouverts. J’ai pu embarquer le soir de Noël en 2016, à la condition de me comporter comme un membre de l’équipage et donc de partager les diverses tâches qui incombent à tous».

    Vous avez dû vous familiariser avec l’inhabituel.

    J’étais très intriguée par ce mode d’existence unique. Il en découle de nombreuses questions sur la structure sociale, l’éducation, l’instruction. Tout de suite j’ai été fascinée par ces enfants, la manière dont ils mènent cette vie particulière, ne fréquentant l’école à terre qu’occasionnellement, et brièvement. J’ai suivi leur développement, remarqué leurs compétences, leur connexion extraordinaire avec la nature, loin d’internet et des écrans.  

    Comment se sont établis les rapports entre vous? 

    Facilement. On a été rapidement proches. J’ai cherché à capter leurs émotions, leurs désirs. Ils sont très différents des gosses à terre. Curieux, mature, responsables, avides d’apprendre. Ils sont calmes, s’adaptent à toutes les situations, trouvent toujours des solutions aux défis souvent posés. 

     Avez-vous pu filmer comme vous vouliez et ce que vous vouliez?

    II m’était juste interdit de montrer les enfants nus. Et il y avait des moments où il valait mieux m’abstenir en raison des conditions météorologiques. Sinon, je leur demandais quand ils ne voulaient pas être filmés et ça ne posait pas de problème. Eux-mêmes sont tout le temps en train de braquer leur caméra dans le cadre de leurs expéditions. Ils y sont habitués et ont oublié la mienne. Ils me voulaient près d’eux. Comme un membre de la familIle.

    A cet égard n’est-pas un peu fou de faire autant de gosses dans un habitat aussi petit ?

    Peut-être pour vous et moi. Mais ils ne se sentent pas confinés. Leur toit, c’est le ciel, leur maison l’océan, comme l’indique le titre. Et même hyper restreint, ils ont chacun leur espace. Ils se sentent beaucoup plus à l’étroit dans les villes. Et quand ils sont à quai, ils veulent dormir sur le bateau.

    Et qu’en était-il pour vous? En tant que réalisatrice et passagère.

    J’avoue qu’avoir si peu de place pour tourner, pour bouger, était un sacré challenge.  Avec de surcroît un équipement réduit et des difficultés à planifier les choses vu les changements de temps. Par ailleurs, je n’étais pas habituée à la vie sur un bateau. Je n’avais jamais eu de telles i s responsabilités. Je ne savais pas naviguer. J’ai dû apprendre. Et puis il y avait cette impossibilité de  m’échapper. Parfois, je me disais que je n’étais pas la personne pour faire ça.

    Et pourtant, en dépit d’un redoutable mal de mer au début, son pire souvenir, Livia Vonaesh n’en garde que les meilleurs. Par-dessus tout la naissance du sixième enfant de Sabine et le sentiment dingue de la nature autour d’elle.

    "Home is the Ocean", à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 mai.

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  • Grand écran: entre obscurité et lumière, "Berlin, été 42" sublime des héros ordinaires

    1942. C’est l’été. Alors que la guerre fait rage, ce que l'on ne verra pas, la Berlinoise Hilde Coppi (Liv Lisa Fries), 33 ans, rencontre Hans (Johannes Hegemann) de sept ans son cadet, et tombe follement amoureuse de lui. Avec leurs amis communistes , ils s’engagent dans un combat contre les nazis en intégrant l’Orchestre rouge, célèbre réseau soutenu par l’URSS.  

    Toutefois, ils ne réalisent pas pleinement le danger et les terribles conséquences que représente leur lutte clandestine. Hilde est enceinte. Mais bientôt, elle et Hans finissent par être arrêtés par la Gestapo, jetés en prison et  exécutés pour trahison et espionnage,  tout comme dix autres membres du groupe. 

    L'ombre froide de la prison et le chaud soleil de l'été

    Andreas Dresen raconte ainsi les derniers jours du couple, tout en se concentrant plus particulièrement sur Hilde, figure connue dans son pays.. L’intrigue débute en septembre 1942 avec l’arrestation de la jeune femme et se termine onze mois plus tard, le 5 août 1943, par sa décapitation. Son exécution  a été reportée pour qu’elle puisse allaiter son bébé, Hans Coppi Jr. Aujoud’hui âgé de 81 ans, il livrera une information  qui  nous brise le cœur… 

    Bouleversant, dépouillé, profond, humaniste, le récit oscille entre la noirceur et la lumière. Il alterne en effet avec la rude détention de Hilde dans une sombre prison sordide et des flashbacks évoquant les heureux souvenirs solaires de ce fameux été où les deux amoureux, (photo)  tout à leur bonheur et à leur exaltation, prêts à mourir pour leur idéal, commencent leurs actions subversives. 

    De remarquables interprètes 

    S’affranchissant de l’iconographie nazie, on verra un seul Heil Hitler, qui fait un flop de surcroît, mettant la  guerre à l’écart, on n‘entendra  pas un seul coup de feu, Andreas Dresen livre un film au visuel presque contemporain. Il est dominé par l’humain, représenté par des héros ordinaires et quotidiens, manifestant leurs préoccupations, leurs joies, leurs souffrances, leurs peurs. Mais qui se découvrent une force insoupçonnée. L'oeuvre est également traversée par l’importance donnée aux résistantes allemandes .

    Ce long métrage doit aussi sa réussite à ses remarquables interprètes. A commencer par la principale, Liv Lisa Fries, saisissante de naturel et de vérité. Très attachant lui aussi, Johannes Hegemann s’élève à sa hauteur. Excellent directeur, Andreas Dresen soigne pareillement ses personnages secondaires. Il le montre notamment dans l’évolution de celui, intéressant,  de Lia Wagner,  redoutable gardienne de prison, qui commence à s’adoucir un peu au contact de Hilde et de son bébé.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 30 avril. 

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