Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Séduisant comédien aux deux Césars, Gaspard Ulliel meurt à 37 ans dans un accident de ski

    Gaspard Ulliel est mort mercredi 19 janvier après avoir été admis la veille aux urgences du CHU de Grenoble. Le comédien français de 37 ans avait été grièvement blessé dans un accident sur une piste du domaine de la Rosière, en Savoie, où il était entré en collision avec un skieur. Le drame a évidemment provoqué une vive émotion et les témoignages ont afflué de partout, du monde culturel et politique, à commencer par celui du premier ministre Jean Castex. .

    Fils de stylistes, en couple avec le mannequin Gaëlle Pietri, père d'un petit Orso de 6 ans, le séduisant Gaspard était élégant, nonchalant, magnétique et mystérieux. Jeune premier à la gueule d’ange et aux yeux azur. césarisé pour Juste la fin du monde de Xavier Dolan, il restera inoubliable dans Saint Laurent de Bertrand Bonello, sans doute le rôle de sa vie. C’est Michel Blanc qui le révèle en 2002 en l’engageant pour la comédie Embrassez qui vous voudrez.  Puis il incarne le garçon sauvage qui traverse les routes de la France occupée avec Emmanuelle Béart dans Les égarés. d'André Téchiné.

    Ces deux prestations lui valent chacune une nomination au César du meilleur espoir masculin en 2003 et en 2004. Mais c'est l’année d’après qu’il décroche la  statuette grâce à Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet, dans lequel il est fiancé à Audrey Tautou.

    Désormais tête d’affiche, Gaspard Ulliel est très demandé. Il se glisse dans la peau de Jacquou le Croquant en 2005, avant d'interpréter le redoutable serial killer Hannibal Lecter dans ses jeunes années et, en 2009, le fils d'Isabelle Huppert dans Un barrage contre le Pacifique, adaptation du roman de Marguerite Duras par Rithy Panh. En  2010, on le retrouve en compétition à Cannes dans La princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier, avec Mélanie Thierry, Lambert Wilson et Grégoire Leprince-Ringuet. 

    Deux performances remarquables

    En 2014 Bertrand Bonello lui offre le costume de Saint Laurent qui lui va mieux qu’un gant. Il excelle en donnant la réplique à Jérémie Renier et Léa Seydoux et se voit nominé au César du meilleur acteur pour sa performance. Il est finalement sacré en 2017 pour son interprétation bouleversante, dans Juste la fin du monde, d’un écrivain mutique revenu après une longue absence, annoncer sa mort prochaine à sa famille... .En 2018, il succombe  au charme d’une femme fatale (Isabelle Huppert) dans Eva, de Benoît Jacquot.

    Acteur trouble dans Sybil de Justine Triet en 2019, il intègre le casting de la série Marvel Moon Knight deux ans plus tard. Aux côtés d'Oscar Isaac et d Ethan Hawke, il campe Ânton Mogart, alias Midnight Man. Avec La bête (2021), film de science–fiction de Bonello, ce sont les deux dernières productions dans lesquelles on le verra. 

    Gaspard Ulliel était aussi connu pour ses spots publicitaires, et notamment l’homme Bleu de Chanel, dont il était l’égérie depuis 12 ans. Il fréquentait par ailleurs régulièrement les défilés parisiens de la Fashion Week. Avec Kate Moss il a participé à la campagne des sacs Longchamp. 

     

    Lien permanent Catégories : Cinéfil
  • Grand écran: "Les leçons persanes" sous haute tension. Avec de formidables comédiens

    1942, France occupée: Arrêté, Gilles doit être déporté en Allemagne. Entassé avec d’autres juifs dans un camion qui les conduit vers la mort, il offre un sandwich à un prisonnier contre un livre écrit en farsi  Le fourgon s’arrête dans les bois. Des officiers nazis ordonnent aux occupants de sortir et font feu sans sommation. Echappant miraculeusement à la fusillade sauvage Gilles, montrant le livre aux soldats, leur jure qu’il n’est pas juif mais persan. 

    Les bourreaux n’y croient pas trop, mais ce mensonge sauve momentanément le jeune homme puisque l’un des chefs du camp où on l’emmène, rêvant d’ouvrir un restaurant à Téhéran après la guerre, souhaite apprendre le farsi. Risquant la mort à chaque instant,  Gilles (désormais Reza) invente des centaines mots la nuit, pour les enseigner au capitaine Koch le lendemain. Une idée dingue qui lui permettra d’échapper à son destin.

    A cet égard Les leçons persanes n’est pas qu’un film de plus sur un épisode tragique. Au-delà de la barbarie nazie dans les camps de concentration. le nouveau long métrage du réalisateur russo-américain Vadim Perelman, adapté d’une nouvelle de l’écrivain allemand Wolfgang Kohlhaase, évoque les efforts et les moyens inimaginables déployés par l’être humain pour sauver sa peau 

    Une tâche des plus ardue

    A l’image de Gilles fabriquant un langage le plus souvent construit à partir des prénoms des prisonniers. Une tâche des plus difficile, rendue encore plus ardue dans la mesure où il  doit évidemment se rappeler chaque mot, Non seulement Koch, tout de même méfiant, note absolument tout, mais la relation particulière qu’il entretient avec son « prof » de farsi, qui parvient à prendre un petit ascendant sur son « élève », provoque la suspicion et la jalousie de ses subordonnés. Ils n’attendent qu’un faux pas du prétendu Reza pour se venger.  

    Un bémol toutefois en ce qui concerne la mise en scène d’une telle relation. On a en effet un peu de mal à croire qu’un nazi, assassinant des milliers de gens sans le moindre état d’âme, puisse se montrer aussi accommodant avec Gilles. Même si, à une occasion dramatique, il entre dans une rage folle qui eût pu être fatale à l’imposteur.  

    Reste qu’on est pris par cette oeuvre sous haute tension qui nous laisse constamment craindre pour la vie de Gilles. Sans oublier l’interprétation des deux comédiens principaux. A la fois fragile et fort, l’Argentin Nahuel Pérez Biscayart, César du meilleur espoir masculin en 2018 pour sa prestation dans 120 battements par minute, se montre impressionnant dans le  rôle de ce survivant courageux, aussi astucieux que roublard. De son côté Lars Edinger se révèle également virtuose en officier allemand cruel, pervers, mais qui... Mystère. Pour connaître le fin mot de l’histoire, il faut aller voir le film. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 janvier.    

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: Dans "Ouistreham", Juliette Binoche peine à convaincre en femme de ménage

    Avec ce film social, Emmanuel Carrère adapte librement un récit de Florence Aubenas qui a choisi de s’immerger dans le quotidien de personnes précaires pour témoigner de la dureté de leur sort. A l’instar du livre, le film veut témoigner de l’intérieur de la précarité et de l’invisibilité d’une catégorie de la population française, en l’occurrence les femmes de ménage.

    Très impliquée, Juliette Binoche tient le rôle de Marianna Winckler, journaliste et écrivaine qui se glisse dans la peau de l’une de ces travailleuses de l’ombre, sans formation ou expérience professionnelle. Comme elle ne sait rien  faire, l’ANPE l’oriente vers un  poste d’agente  d’entretien. 

    Avec elle on est censé éprouver la fragilité économique des ouvrières, les cadences infernales qui leur sont imposées. Entre campings et ferries, Marianne  récure les toilettes, nettoie les chambres et doit changer les draps d’une cabine en quelques minutes chrono. Elle ne va jamais assez vite, mais quand elle proteste elle se fait rembarrer vivement par son employeur. Dans la foulée de ses journées harassantes, elle prend des notes...

    Juliette Binoche fait de son mieux. Pourtant, même sans maquillage. on a du mal à y croire face à la prestation de comédiennes non  professionnelles auxquelles Emmanuel  Carrère a fait appel. On reste également assez perplexe devant certaines péripéties improbables du scénario, l’auteur expliquant qu’il a pris des libertés avec l'ouvrage de Florence Aubenas.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 janvier.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine