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  • Grand écran: la guerre des sexes dans "L'économie du couple". Lafossse tape juste!

    akahnbejo.jpgIl y a des films qui vous attrapent dès la première image. Comme L’économie du couple, Il suffit de voir Marie rentrer à la maison et y découvrir, très contrariée, Boris qui ne devait pas s’y trouver ce jour-là, pour savoir que le réalisateur belge Joachim Lafosse ne nous lâchera plus. Tant il a tapé juste tout au long de son étude de comportement aussi intelligente que subtile.

    Après 15 ans de vie commune, c’est le désamour. Marie et Boris ont décidé de se séparer. Problème, c’est elle qui a payé la maison et lui qui l’a rénovée. Dans l’impossibilité de se loger ailleurs faute de moyens financiers, Boris est obligé de cohabiter avec son ex-compagne et leurs jumelles. Mais Marie ne le supporte plus et veut qu’il parte. Elle déteste tout chez lui et se demande comment elle a pu l’aimer.

    Sous les yeux des deux fillettes qui évidemment en souffrent, c’est alors l’heure des reproches acrimonieux, des engueulades monstres et des règlements de compte impitoyables. Tout tourne autour de l’argent, de qui a amené quoi, payé quoi.
    Pour Joachim Lafosse, reconnaissant le côté autobiographique de l’œuvre où il parle aussi de sa génération, celle des quadras, l’argent dans un couple c’est souvent plus un symptôme qu’une cause permettant et justifiant la dispute. Un symptôme qui cache aussi des choses émouvantes, tristes, la manière dont on est reconnu ou pas pour ce qu’on a fait ou pas.

    L’économie du couple  est une vraie réussite à laquelle les acteurs, étonnants de sobriété et de réalisme contribuent largement. Dans cette guerre des sexes où Lafosse joue à la fois au psy et à l’ethnologue, Cédric Kahn, généralement plus connu comme cinéaste et scénariste, se révèle formidable. A l‘image de la lumineuse Bérénice Bejo (photo).

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 21 septembre.

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  • Grand écran: Xavier Dolan bouleverse, fascine et exaspère dans "Juste la fin du monde"

    axavierd.jpgPour son septième film, qui a décroché le Grand Prix du jury en mai dernier à Cannes, le réalisateur québecois a choisi d’adapter une pièce de Jean-Luc Lagarce, dont il apprécie la beauté du texte et de la langue. Jeune auteur à succès, homosexuel intello plein de douceur, Louis n’a pas revu sa mère, sa sœur et son frère depuis 12 ans. Gravement malade, il revient chez les siens pour leur annoncer sa mort prochaine. Et ne cessera de chercher le bon moment pour le faire. Mais très sensible à l’extrême tension que sa visite provoque, il recule à chaque fois face à ces gens qui le noient sous les reproches, l’accablent de leur amertume et de leur rancœur. De leur amour aussi.

    Juste la fin du monde est un huis-clos théâtral familial asphyxiant, à la fois bouleversant et exaspérant, où tout le monde a envie de déballer ce qu’il a sur le cœur, mais où chacun crie, pleure, s’engueule, balance des vannes, ment, pour éviter, dans une fuite en avant logorrhéique, de parler de l’essentiel. A savoir de la raison du retour de Louis qui les tourmente.

    Xavier Dolan propose une mise en scène virtuose privilégiant les gros plans pour se rapprocher des visages de manière à en saisir les expressions les plus révélatrices. L’histoire passe en effet aussi par les silences, les regards, le moindre mouvement d’une bouche exprimant les non-dits. Les comédiens sont ainsi placés sous une sorte de microscope, la caméra jouant avec eux dans une tentative de capter le moindre souffle.

    Gaspard Ulliel se révèle excellent dans le rôle de Louis. L’opus est porté par quatre autres stars françaises aux prestations en revanche inégales. Nathalie Baye (la mère Martine), perruque noire et maquillage outrancier et Vincent Cassel (son frère Antoine) en font des tonnes dans une hystérie galopante. Lea Seydoux (sa sœur Suzanne qu’il n’a pas vu grandir) n’est pas moins irritante.

    En revanche, à l'image d'Ulliel, Marion Cotillard (sa belle-sœur Catherine que Louis ne connaissait pas) séduit. Dans ses hésitations, son bégaiement, sa gentillesse et sa compassion à l’égard de Louis dont elle a tout de suite compris le secret, on l’a rarement vue aussi bonne et aussi différente.

    "C'est mon meilleur film"

    A l’issue de la projection cannoise pour les journalistes, Xavier Dolan s’était montré un peu blessé par les critiques négatives, mais disait son bonheur d'être sur la Croisette. "je suis fier de mon film. J’estime que c’est mon meilleur", avouait-t-il à la conférence de presse. De leur côté, ses comédiens ne tarissaient pas d’éloges sur leur réalisateur, s’accordant à évoquer une rencontre passionnante avec un homme hors norme, proche d’eux, les mettant sous un microscope, jouant avec eux, donnant tout, essayant de capter le moindre souffle.

    Xavier Dolan aime la prolixité des personnages qui parlent de tout sauf de ce qu’ils savent. "Louis réagit à la nervosité, à l’ambiance. On s’évade à travers lui, grâce aux regards échangés avec Catherine. Il est en escapade perpétuelle dans une maison où sa famille le noie sous les reproches. Le plus attrayant, c’est son côté désagréable. Dans la vie on pleure, on explose, on ment. Je suis content d’avoir pu travailler avec des acteurs que j’admire pour exprimer cette imperfection humaine".

    Le réalisateur s’explique aussi sur l’utilisation des gros plan quasi constants. "Pour moi, c’était une nécessité de me rapprocher des visages qui reflètent la tension. L’histoire passe par les silences, les regards, le moindre mouvement d’une bouche exprimant les non-dits".

    A 'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 21 septembre.

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  • Coupe Davis: les Suisses trouvent la clé, mais les Français la perdent. Alors, qui pour remplacer Noah?

    asuisses.jpgPierre-Alain Dupuis, plus insupportable perruche que jamais n'a cessé de le claironner au cours de ce match de barrage, les Suisses avaient les clés. Mais le moins qu’on puisse remarquer, c’est qu’ils ont mis du temps à trouver la serrure pour ouvrir une porte ouzbek pourtant fermée avec un loquet branlant.

    Enfin, l’essentiel est ce maintien dans l’élite mondiale, me rétorquerez-vous. En principe. Car si les Fedrinka s’obstinent à jouer les patriotes à la noix, voilà qui ne servira pas à grand-chose. Nos valeureux mais seconds couteaux n'auront pas une nouvelle chance insigne de batailler contre  
    de besogneuses troisièmes lames.

    A moins qu’ils tombent sur les…Français lors du tirage au sort! Parce que vu le cuisant revers des Bleus contre les Croates dans le dernier carré, cela laisse carrément un espoir pour les Rouges de les battre, même privés de leurs deux éminences starissimes.

    abellier.jpgCertes, à l’instar des Helvètes qui ont dû se débrouiller avec Laaksonen, Bossel et Bellier, l'ultime sauveur (photos), les Tricolores ont dû évoluer sans leurs leaders Tsonga et Monfils qui, on se pince, s’était prétendument blessé à un genou… en rentrant à son hôtel!

    Qu’à cela ne tienne cependant. Si la Monf’ a, c’est le cas de le dire, fait faux bond à la dernière minute, il y avait un mousquetaire de rab en la personne de Richard la Gasquouille, sans oublier Poupouille, l'étoile née à l'US Open. 

    Filante, l'étoile en l'occurrence. Mais bref, au départ, il y avait de quoi rallier la finale en trois coups de cuillère à pot selon le prétentieux capitaine Noah, qui allait jusqu’à se féliciter de l’absence de Gaël et se réjouissait de se faire hurler dessus par un public hostile. J’adore relevait-il en substance. Cela va nous servir pour être plus motivé, pour avoir la rage. Et d’ajouter en substance, vendant sottement la peau de l'ours: on est tellement prêts… Qu’est-ce que ça va être bon dimanche quand on aura gagné…

    anoah.jpgCaramba, les Français n’ont pas seulement perdu, mais ils se sont carrément laissé ratatiner par les Croates emmenés par un invincible Cilic, à l’image du malheureux Gasquet. En réalité ils n’étaient absolument pas "prêts", simplement "près". Eh oui hélas, si près, si loin les pauvres. En tout cas une chose est sûre, le pontifiant gourou a drôlement perdu de sa superbe. Le quotidien L’Equipe s’était d’ailleurs un peu méfié en titrant "Esprit Noah es-tu là ?"

    Il y en a un qui doit ricaner sous cape, c’est Arnaud Clément, largué comme un malpropre suite à l’échec hexagonal à Lille en 2014. Au moins avait-il lui conduit ses troupes jusqu’en finale. Alors qui pour remplacer Noah touché au coeur? Bon, je ne vais pas lui mettre l’entier de cette mortifiante défaite sur le dos. Bien qu’il le clamât haut et fort, il ne disposait pas vraiment de la main d’œuvre idoine pour l’emporter. Comme dirait un chirurgien esthétique, on ne réussira jamais à transformer un buffet campagnard en commode Louis XV…

     

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