Toute la journée, les médias ont fait monter la pression. Le pays s’y est mis également, plus particulièrement les politiques qui ont insisté sur l’importance de la victoire, priant avec ferveur pour qu’elle arrive. Histoire de mettre un peu de baume sur les blessures de cette pauvre France en crise.
Surtout le président Hollande, qui voyait éventuellement là un moyen de freiner sa vertigineuse dégringolade dans les sondages, sinon de gagner quelques points. En tout cas, il ne s'est pas fait prier pour jouer au commentateur sportif avisé à la fin du match. Car voyez-vous, il y a des moments où le foot, c'est plus que le foot.
Bref, les incantations nationales ont payé. Les Bleus "une grande équipe, bien davantage qu’une sélection" ont composté, sans la main de surcroît... leur billet pour le Brésil et l’Hexagone est sur un nuage. A croire que ses joueurs ont remporté la finale du côté de Rio…
Autrement posé, impossible n’est donc décidément pas français. Surtout en affrontant des footeux non seulement mauvais comme des cochons, mais réduits à dix au début de la seconde mi-temps suite à un geste suspect contre Ribéry, qui y a mis du sien pour faire expulser le coupable. Pas un prix de beauté ce Franck, ni un super crack (dire qu'il figure parmi les favoris au Ballon d'or!), mais un excellent comédien. Pas rancuniers, les Ukrainiens sont allés jusqu'à l'auto-goal pour envoyer définitivement leurs adversaires chez les Cariocas.
Ne vous y trompez pas toutefois, je suis absolument ravie de l’issue de cet affrontement sous tension. Un Mondial sans l’EDF eût singulièrement manqué de jus. Pas uniquement pour leur talent, vous imaginez bien. On est d'ailleurs déjà en plein délire. Et pour cause. Figurez-vous que les Français sont les seuls Européens à être parvenus à se qualifier pour une phase finale de Coupe du monde, alors qu’ils étaient menés aux barrages.
Face à cet exploit historique, c'est sûr qu'on va en prendre pour cent ans côté cocoricos! Vous me rétorquerez que cela nous nous changera de la condamnation à perpète suite à la victoire de Noah à Roland Garros il y a 30 ans!
Grand retour à l’écran d’Yves Yersin, l’auteur adulé de Les Petites fugues en 1979. Après tout ce temps onaurait pu craindre qu'il ait perdu la main. Il prouve le contraire avec cette remarquable chronique scolaire à Derrière-Pertuis, un hameau perché sur les crêtes du Jura, dans le Val-de Ruz.
Avec ce premier film adapté de sa pièce de théâtre éponyme, Guillaume Galienne signe une comédie jubilatoire, désopilante et pétillante, qui avait fait un triomphe en mai dernier à Cannes lors de sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs.
Dans son one-man-show, Guillaume Galienne interprétait tous les rôles, lui, sa mère, son père, ses frères, ses tantes. Dans ce film en forme d'objet théâtral dont le fil conducteur est une représentation, il se contente d'incarner lui-même et sa mère (photo). Une oeuvre qui est aussi une grande déclaration d’amour à cette femme vénérée, à l’origine de sa vocation de comédien. Découverte grâce à cette confusion initiale alimentée par son comportement ambigu.
"Je voulais simplement faire une comédie sur la différence. A un moment, nous sommes tous enfermés dans des cases".