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  • La voie royale pour le cannibale à Melbourne

    A deux doigts du premier Grand Chelem de l’année, les spécialistes n’en peuvent plus de se triturer les méninges, décortiquant à l’envi les atouts et faiblesses des deux rois de la raquette. La plupart d’entre eux ont pourtant tendance à miser sur Nadal pour s’imposer à Melbourne. En ce qui me concerne, le voyant jouer les Attila ces derniers temps, j’étais pour une fois prête à parier plutôt sur les chances de Federer.

    Mais j’ai pas mal déchanté en consultant le tirage au sort. Car il est loin d’être favorable au maestro, qui de surcroît a la sale habitude de traînasser sur le court au début des tournois. Une manie qu’il ferait bien de perdre dans la mesure où il affronte d’entrée de jeu Lukas Lacko. Non seulement le Slovaque est joli garçon, mais il avait créé la surprise en raflant un set au pitbull ibère à Doha il y a une semaine. Seule chose vaguement rassurante, le cannibale était en principe miné par un virus.

    En cas de victoire, le Suisse serait bien inspiré de continuer à se remuer les fesses, car il risque de trouver sur son chemin le Français Gilles Simon, qui l’a battu deux fois et vient de faire des étincelles à Sydney. Ensuite il y aurait Monfils, puis Roddick, bref l’angoisse jusqu’en quarts de finale.

    En revanche,  même convalescent, son ennemi  intime sera assez tranquille jusque là, si j’en juge par la voie quasi royale qui s’offre à lui. Ivan Lendl, qui a procédé au tirage, a eu la main lourde. Et d'autant plus injuste que le brave Rodgeur s'est  héroïquement porté au secours des victimes des terribles inondations dans le Queensland.  

    Battant le  rappel de ses potes, il a donc organisé une rencontre de charité dimanche, histoire de récolter des fonds. Comme quoi  il n’est pas aussi insensible, pingre et préoccupé de sa petite personne que les esprits chagrins le prétendent. On me rétorquera que c’est facile de se montrer généreux avec l’argent des autres. Mais quand même, Sa Grâce paie drôlement de sa personne depuis décembre.  

    Je l’admets, c’est moins douloureux pour le porte-monnaie. En réalité, la vraie noblesse des millionnaires de la raquette eût été d’offrir aux sinistrés australiens leur chèque de la quinzaine. Mais il ne faut pas rêver. Brisbane sera cent pieds sous l’eau avant qu’un tel miracle se produise…

    A propos de rêve, je doute que celui de Didier Cuche de s’imposer au Lauberhorn se réalise. J’en veux pour preuve le fait que la flèche des Bugnenets s’est montrée impériale à l’entraînement. Rien à voir, hélas, avec la course. De toutes façons, au cas où les choses tourneraient au cauchemar, le Neuchatelois ne serait pas seul en enfer. Il y croiserait les Aigles de McSornette, à nouveau tout ébouriffés en championnat après s’être lissé les plumes à la Coupe Spengler.

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  • Petit pays, grands champions, l'Helvétie pavoise!

    La fibre nationaliste frémissante, le Suisse n’était pas peu fier de ses athlètes ce week-end. Décollage enfin réussi de la fusée Gut qui s’est offert le missile Vonn, formidable victoire de Colognator le roi du fonds (rien que le regarder ça vous met sur les rotules), succès de Wawrinka en Inde (oui, bon, j’admets, ce n’est pas si mal) et évidemment triomphe de Federer à Doha.

    Evénement d’autant plus remarquable que la légende a écrasé Davydenko, tombeur valeureux de Nadal. Certes en principe diminué par un méchant virus. Qui aurait toutefois beaucoup perdu de sa virulence ensuite, dans la mesure où il n’a pas empêché l’Espagnol de remporter le double contre une redoutable paire. Je sais cela n’a pas grand-chose à voir mais quand même.

    Bref, on aura de nouveau droit à un wagon d’analyses pointues sur qui, du Bâlois ou du Majorquin, a les meilleures chances de s’imposer cette saison. Les spécialistes ne cessant toutefois de tourner leur veste, portant l’un aux nues à la moindre défaillance de l’autre et vice-versa, on n’est pas sorti de l’auberge.  

    En revanche, ils s’accordent en général à estimer que l’hégémonie des deux cracks du tamis durera un certain temps. Une déduction à la portée de n’importe quel béotien de la raquette remarquez, si on considère l’énorme avance aux points du maestro et du cannibale sur le reste de la troupe. Cela n’a pas empêché McEnroe, damant le pion à Mats Wilander dans le domaine, de nous aligner sentencieusement quelques platitudes d'une évidence crasse. 

    Manifestant une connaissance du tennis qui m’explose les neurones, l’ombrageux Newyorkais a d’abord expliqué à la télé hongkongaise, en marge d’une exhibition, que la rivalité entre l’Helvète et l’Ibère continuerait encore un an ou deux avant qu’une nouvelle tête ne se pointe sur les courts. Puis il a affirmé que si Djokovic et Murray espéraient pouvoir briser la domination de Sa Grâce et du pitbull, ils devraient s’améliorer et ajouter quelque chose à leur jeu. Bestiaux les scoops, non ?

    Söderling, qui vient de terrasser Roddick à Brisbane, n’est pourtant absolument pas de cet avis. Pour le Suédois la distance est au contraire minime entre les deux grands et leurs poursuivants. Selon lui, ceux-ci sont entre dix et quinze capables de les battre les doigts dans le nez, et donc de gagner des Grands Chelems ou des Masters. Inutile de préciser que Robin s’imagine en tête de meute.  

    C’est sans doute la raison pour laquelle le Suisse, sans doute vexé par les déclarations un poil irrespectueuses du vorace Viking, l’a consciencieusement oublié dans sa liste d'outsiders, dont Juan Del Potro et Davydenko, prêts à le faire trébucher.

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  • Nadal terrassé par un microbe russe!

    A croire que c’était le Russe qui avait inoculé à l’Espagnol, le virus apparemment responsable de ses piètres prestations à Doha. A moins qu'il ne jouât la comédie, j'admets qu’il n’avait pas l’air superbien, le pauvre Rafa. Cela pourrait notamment expliquer la calamiteuse roue de vélo que lui a infligée au second tour le Slovaque Lukas Lacko, très mignon mais quasiment inconnu au bataillon.

    Toujours est-il que la poignée de main de Nadal à Davydenko, son bourreau de jour, fut sibérienne. Battu à plate couture par son adversaire au sommet de sa forme, le cannibale ahanant comme une rosse au bout du rouleau, ne ralliera donc pas la finale pour un énième duel  avec Federer, plus fringant qu’un poney face à Tsonga, qu’il a également balayé en trois coups de cuillère à pot. Nonobstant le commentateur d’Eurosport, qui nous a bassinés à longueur d’échanges avec la force herculéenne de l’impressionnant Jo-Wilfried.

    Cela dit, je ne vous raconte pas si la légende devra drôlement se méfier du Poutine des courts. Tellement véloce qu’à côté de lui un guépard ferait penser à une tortue centenaire. D’autant que le Suisse a démarré au diesel frelaté. A l’instar de son meilleur ennemi, il a lamentablement peiné dans ses deux premiers matches pour se débarrasser de cinquièmes couteaux au-delà de la centième place, dont son pote bâlois Chiudinelli.

    Mais le tennis cette semaine louchait plutôt côté people. Bien que l’info datât de quelques mois, la vie privée de Wawrinka a enflammé le web et les médias, lorsqu’on a appris qu’il avait déserté le domicile conjugal au retour de la pitoyable défaite des Suisses en Coupe Davis,  le 22 septembre dernier. Encore que le feu soit peu ou prou circonscrit à l’Helvétie. Je doute en effet qu’on s’intéresse des masses aux déboires conjugaux d’Ilham Vuilloud très au-delà de nos frontières. Il y a quand même loin de son mari à Tiger Woods…

    En attendant, je crains fort que Stan ne se fasse de douces illusions. Ce n’est pas parce qu’il a brutalement  abandonné femme et enfant pour se consacrer entièrement, paraît-il, à sa carrière tennistique que la petite balle jaune va soudain s’offrir complaisamment à lui. Au contraire, il lui faudra cravacher dur. 

    En effet, son parcours gagnant à l’Open indien de Chennai, chichement doté notamment en participants, ne change pas grand-chose au fait qu’à 25 ans, il ne compte que trois victoires dans ce genre de tournois de campagne et six participations à des finales aussi peu relevantes ou presque.

    Voilà qui n’empêche pourtant pas la Banque Cantonale Vaudoise de continuer à miser imprudemment sur le poulain du cru et sa formidable capacité à tenir ses engagements jour après jour. L‘établissement, estimant par ailleurs qu’il est carrément un exemple à suivre (Ilham et Alexia lui disent merci…), trouve qu’il a pris une nouvelle dimension suite à sa décision d’engager l’entraîneur Peter Lundgren, l’ex- de Federer.

    Mais notre besogneuse chrysalide a beau tenter d’imiter désespérément Sa Grâce,  ce n’est pas demain la veille qu’elle se muera en papillon aérien. Comme expliquerait embarrassé  un chirurgien esthétique à un boudin avide de ressembler à une bombe, c’est coton de transformer un buffet campagnard en commode Louis XV…

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