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  • Mais qui va succéder à Frédéric Maire?

    Les films qui cassent franchement la baraque ne courant pas les salles, les journalistes se sont découvert une autre passion à Locarno cette année. En cette période olympique, leur sport favori consiste à trouver un successeur au directeur du festival. Frédéric Maire, qui présidera, on le sait, aux destinées de la Cinémathèque après l’édition de 2009.

    Inutile de dire que les potins vont bon train et que les noms les plus fantaisistes circulent. Du coup, il y a foule à piétiner au portillon. On y trouve pêle-mêle Mac Maeder, directeur de Pathé Suisse, Micha Schiwow, directeur de SwissFilms, Jean Perret, manitou de Visions du Réél, Nicolas Bideau, chef de la section Cinéma, voire Thierry Jobin, critique au Temps. Certains démentent en jouant l‘ahurissement bidon à la découverte de la chose, d’autres  se montrent, paraît-il assez sûrs de leurs chances. A l’image d’Olivier Müller, l’adjoint de Bideau, qui mènerait même un lobbying d’enfer auprès des producteurs suisses.

    Bref, pourquoi pas le concierge du Kursaal, pendant qu’on y est ? En tout cas, ces spéculations mettent en joie les décideurs. « Non seulement on découvre dans la presse qui on est censé nommer, mais  ça fait encore plus parler du festival. » Quant à Frédéric Maire, il s’amuse à en rajouter. « Moi aussi j’entends des rumeurs.. Concernant par exemple Giorgio Gosetti et Teresa Cavina, pontes du festival de Rome, ou le réalisateur vaudois Lionel Baier. Une idée pas si farfelue dans le fond, étant donné sa capacité a tout faire en même temps, diriger l’ECAL, produire ses films, tenir la caméra, jouer dedans… »

    Plus sérieusement, le patron de Locarno affirme que les discussions sur le sujet ne commenceront qu’à l’automne. En dépit de ces affirmations, ne se livrerait-il pas lui aussi à quelques supputations avec le président Solari ? « Non. Et quand bien même cela serait, je ne vous le dirais pas.» Un vrai petit farceur, ce Frédéric Maire.

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  • Les Romands cartonnent à Locarno

     

    Normal que les Alémaniques l’aient mauvaise cette année. Non seulement ils se plaignent que  les Romands raflent la mise, mais ces derniers font mouche. Jusqu’ici du moins, en proposant incontestablement ce qu’on a vu de mieux  en compétition et chez les cinéastes du présent..

    A commencer par Lionel Baier, candidat au Léopard d’Or avec son irrésistible Un autre homme, Bijou en noir et blanc, ludique, culotté, provoquant, très sexe, en forme de satire sociale sur le désir de plaire et l’envie de pouvoir.

    Ce film, qui épingle joyeusement des critiques de cinéma à l’éthique douteuse à travers la relation perverse et les jeux érotiques d’un pigiste plagiaire et d’une brillante manipulatrice dans le domaine, a été en plus tourné avec des bouts de ficelles. Sans aucun argent de l’OFC, Nicolas Bideau et ses experts ayant refusé de le soutenir. Comme le raconte sur le site des Quotidiennes l’excellente Natacha Koutchoumov, partageant l’affiche avec Robin Harsch.

    Certes, cela n’a pas grand-chose à voir, mais quand on pense que le chef de la section Cinéma a préféré mettre de l’argent dans sa saugrenue opération panini, dont la facture se monterait donc  finalement à 300.000 francs, on hallucine la moindre…

    Il reste à espérer que les spectateurs se rueront dans les salles à la sortie d’Un autre homme. Histoire d’augmenter la part de marché pour 2008 et surtout pour montrer aux responsables de la Culture à quel point ils peuvent rater la cible !

    A l’image de Baier mais dans un tout autre genre et sans les mêmes problèmes, Fernand Melgar a lui aussi mis dans le mille avec La Forteresse, un rpojet décidé à la suite du oui populaire au durcissement des lois sur l’asile. Il suit ainsi des requérants d’asile dans l’attente d’un statut de réfugiés au Centre d’enregistrement de Vallorbe, où il s’est immergé pendant deux mois avec son équipe. Montrant la détresse des demandeurs et les employés qui y sont confrontés, son documentaire est également  un objet de réflexion sur un pays moins xénophobe qu’on l’imagine, se posant des questions et doutant de son identité. Fort, émouvant et de nature à nourrir le débat politique.        

     

     

     

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  • Tant que le cinéma suisse bouge encore...

     

    Il n’y a pas que les Jeux Olympiques dans le monde. Il y a aussi l’état de la pellicule helvétique qui  a fait, comme chaque année, l’objet d’une conférence de presse très suivie à Locarno. Et à ce propos tout baigne, à en croire Jean-Frédéric Jauslin, directeur de l’ Office de la Culture, dont on pourrait résumer ainsi la satisfaction : tant que le cinéma suisse n’est pas mort, il se porte bien… Raison de ce diagnostic fort positif: la présence de plus de huit cent mille personnes dans les salles l’an dernier.

    Sauf qu’à y regarder de plus près, seul le documentaire tire relativement son épingle du jeu et que les chiffres du premier semestre de 2008 sont plutôt catastrophiques. Ce qui m’inciterait à penser que notre Monsieur Culture a une idée très personnelle de la bonne santé des choses. Invité à s’exprimer sur la question, il n’en démord pas. Tout en se défendant certes de nager dans l’optimisme béat, il estime non seulement que le trend est bon mais le potentiel énorme. Soutenu par Nicolas Bideau, chef de la section Cinéma, sentant  lui que «le film suisse existe».

    Rassurant, non ? Ca me fait songer à ce malheureux  Köbi Kuhn, vantant follement avant juin dernier les possibilités fabuleuses de nos footeux. C’est dire si les réalisateurs ont du souci à se faire au cas où leurs œuvres suivraient la même pente savonneuse que l’équipe nationale… Et si je vous cause de crampon, c’est que Bideau, surfant sur la vague de l’Euro, a eu la faussse bonne idée d’une brochure intitulée «Le cinéma suisse- film&faces », à travers laquelle l’OFC veut donner un visage à la grande famille du septième art. Et qui, surtout, fonctionne à la manière des panini. Je vous passe les détails, mais quand l’album est au complet ­–les fans du genre comprendront-  on peut gagner des prix « magnifiques».  Par exemple des entrées  à « La nuit fauve du Cinéma suisse ». C’est Byzance.

    Reste à savoir si les festivaliers seront saisis par le démon du jeu. En tout cas, il y en a un qui a catégoriquement refusé de figurer dans la plaquette. C’est le cinéaste vaudois Lionel Baier. Non qu’il rechigne à se voir assimilé au Ronaldo de l’histoire « si seulement j’avais son physique», mais parce qu’il déteste la colle!

    Au fait, vous vous demandez peut-être combien a coûté cette affaire. 45.000 francs, dont la moitié payée par La Poste, m’assure son initiateur. Une paille. Quoique. J’ai en effet appris incidemment par la suite que c’était notamment sans les frais d’impression Ce qui mettrait la facture à quelque 300.000 francs…  

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