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Grand écran: avec "Petite maman", Céline Sciamma livre un conte onirique, fantastique et déroutant

Son sublime  Portrait d’une jeune fille en feu  lui avait valu le prix du scénario et la Queer Palme à Cannes en  2019.  Céline Sciamma, cinéaste de l’enfance et de l’adolescence  (La naissance des pieuvres, Tomboy , Bande de filles), revient aux sources avec son cinquième long métrage  Petite maman, où une fillette de 8 ans devient l’amie de sa propre mère, Marion, quand elle avait son âge.

Cette gamine, c’est Nelly. Après être passée de chambre en chambre pour dire adieu aux pensionnaires de la maison de retraite où sa grand-mère adorée vient de mourir, elle part ranger les affaires et  vider la demeure de la disparue avec son père et sa mère. Cette dernière a passé dans cet endroit chargé d’émotion et de souvenirs, les moments sans doute les plus beaux et insouciants de sa vie. Elle a aussi construit une cabane au pied d’un arbre pour s’y réfugier.  

Nelly voudrait tellement qu’on lui raconte tout cela.  Mais sa mère, poussée par la tristesse, s’en va brusquement. L’enfant restée seule avec son père qui ne se souvient de rien, part explorer la forêt environnante, découvre la cabane et rencontre une petite fille comme elle, qui s’appelle Marion... comme sa mère et se transforme en sa petite maman. Quelques mots échangés et le courant passe immédiatement entre elles. Elles courent dans les bois, racontent et inventent des histoires et mangent des crêpes chez Marion, qui habite une maison étrangement  identique à celle de la grand-mère de Nelly. 

Ce film épuré, intimiste, bascule alors vers le surnaturel, le rêve et l’imaginaire. Céline Sciamma,, nous perdant parfois en jouant d’allers et retours avec cette relation fille-mère inversée, nous emmène pour un voyage de 72 minutes dans le temps, sans machine ni effets spéciaux pour le remonter. Tout en évoquant avec finesse et sobriété de grands thèmes comme le deuil, la reconstruction, la transmission, elle livre un conte délicat,  réaliste, fantastique, onirique, poétique, touchant et troublant. Surfant sur le double, il est joliment porté par deux sœurs jumelles Gabrielle et Joséphine Sanz. Sans oublier Nina Meurisse, dans le rôle de Marion adulte,

Fable à la fois ambitieuse et minimaliste, Petite maman est largement plébiscitée par les critiques français, certains voyant même Céline Sciamma à son tout meilleur. Elle n'atteint pourtant au bouleversement provoqué par Portait d’une jeune fille en feu, film fascinant et envoûtant sur le regard, les sentiments et le désir.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 juin

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