Pays d’Asie lilliputien, le Bhoutan est coincé entre deux géants, l'Inde et la Chine. En 1972, le roi y instaurait le «Bonheur National Brut», privilégiant le bien-être de ses habitants à la croissance économique. Une culture toujours présente aujourd’hui, alors que la jeunesse tend à se moderniser depuis l’accès à Internet.
Mais si les Bhoutanais sont connus pour être l'un des peuples les plus heureux de la Terre, cela ne les empêche pas d’avoir des envies d’ailleurs. A l’image d’Ugyen, jeune instituteur qui rêve d’émigrer en Australie pour y poursuivre une carrière de chanteur. Seulement voilà.. Il doit encore accomplir un an de service national. Malgré ses tentatives, il ne parvient pas à échapper à ses obligations militaires et se voit contraint d’accepter un poste vacant dans l’école la plus isolée du pays et accessoirement du monde.
Non seulement l’occidentalisé Ugyen n’a pas la moindre idée de l’endroit où elle se trouve mais, perchée à 3730 mètres, elle ne se laisse pas facilement atteindre. Après un voyage d’une journée, il lui faudra encore marcher pendant huit autres dans des sentiers montagneux pour rallier Lunana, hameau de 56 âmes. Et découvrir qu’il n’y a ni électricité, ni évidemment de réseau, ni matériel scolaire. Il devra tout improviser, jusqu’au tableau noir.
Plutôt déboussolé par la rudesse de sa nouvelle vie, Ugyen va en revanche rencontrer le profond respect de la communauté. Et surtout de ses élèves dont il tient l’avenir entre ses mains. Avec leur soif de savoir, ils lui en apprendront autant qu’il leur en enseigne. C’est ce qui fait notamment le charme de cette comédie dramatique réalisée par Pawo Choyning Dorji, Les émouvants et sympathiques personnages, presque tous incarnés par des acteurs non-professionnels dont les enfants, achèvernt de nous convaincre. Rappelons que le film avait été sélectionné comme entrée bhoutanaise pour le meilleur long métrage international à la 93e cérémonie des Oscars.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis le 19 mai.