Avec son compagnon Alex, écolo radical, Pauline a construit une vie autosuffisante en accord avec la nature, dans une ferme isolée du Jura. Liés par leur travail, leur amour et leur idéal, ils veulent, pour parachever leur autonomie, produire leur propre électricité. C’est alors que débarque Samuel, ingénieur insouciant, venu équiper la propriété d’une éolienne, le grand projet de Pierre. Pauline est immédiatement attirée par lui. Sa vie de couple et sa vision du monde vont s’en trouver chamboulées,
Notamment auteure de la comédie à succès Les mamies ne font pas dans la dentelle (2006), Bettina Oberli, qui s’est entourée de la jolie Mélanie Thierry et du séduisant Pierre Deladonchamps, coqueluche du cinéma français, veut traiter à la fois d’émancipation féminine, d’amour, de séparation, d’écologie, notamment à travers une prise de position mitigée face aux éoliennes. Avec en ligne de mire la fragilité de la vie, de la nature, des sentiments et des relations.
Posant des questions philosophico-existentielles sur la façon de mener sa vie en sachant qu’on va vers l’Apocalypse, l’histoire est vue à travers le regard de Pauline. «Ce qui m’intéressait, nous dit la réalisatrice, c’était sa volonté de s’affranchir d’une situation qui au départ n’est pas mauvaise, au contraire. Elle est amoureuse d’Alex, elle est d’accord avec ses choix, partage ses idées, mais pourtant quelque chose ne va pas. En fait ils sont écologiquement compatibles jusqu’à l’arrivée de Samuel. Elle est séduite par ce personnage à l’opposé de ce qu’elle vit. Il est léger, content, ne demande rien, voyage beaucoup».
Le contraire d’Alex en somme: «En effet. Personnage central, il est censé amener l’indépendance, mais il a aussi un côté destructeur. J’admire les gens qui croient, qui ont des convictions. Trop radical pourtant, il perd sa compagne. Si on veut sauver la planète, le meilleur chemin n’est sans doute pas de s’enfermer dans son lopin de terre, à l’écart des autres».
Avec Le vent tourne, son premier film en français, la réalisatrice se sentait comme une page blanche. Elle avait une grande envie d’ouvrir son horizon, de quitter sa zone de confort. Malheureusement, ce drame sentimental rural manque singulièrement d’intensité dans la mesure où Bettina Oberli en reste trop aux intentions sur le fond. Par ailleurs, ses personnages peinent à exister, même si Pierre Deladonchamps vient d’une famille de paysans et que le rôle de Pauline a été écrit pour Mélanie Thierry. Restent quelques beaux paysages montagneux…
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 19 septembre.