Ancien médecin généraliste passé derrière la caméra, Thomas Litli opérait, avec Hippocrate, une plongée particulièrement réussie dans les coulisses de l’univers hospitalier. Donnant de surcroît à Vincent Lacoste l’un de ses meilleurs rôles.
Dans Médecin de campagne, il poursuit sur sa lancée en suivant le docteur Jean-Pierre Werner qui, ne comptant pas ses heures, sillonne inlassablement sept jours sur sept les petites routes, s’arrêtant dans des fermes perdues pour soigner les gens.
Jean-Pierre est passionné par son métier, servant à la fois de conseiller et de confident à ses patients qui ne jurent que par lui. De là à s’imaginer irremplaçable! Sauf qu’il n’est pas à l’abri. Gravement malade à son tour, il est forcé d’accepter de se laisser seconder par Nathalie, venue de l’hôpital, et qui à terme devrait le remplacer. Ours un rien mal léché, Jean-Pierre commence par lui mener la vie dure…
Le réalisateur, qui a lui-même effectué des remplacements en Normandie et dans les Cévennes alors qu’il était interne, a voulu rendre hommage à ces héros en voie d’extinction jouant un rôle social majeur dans les déserts médicaux que deviennent les campagnes. Se précipitant sans relâche au chevet de leurs habitants dont certains n’ont qu’eux pour lutter contre leur isolement et leur solitude.
Les bons sentiments dominent ainsi dans ce film engagé, honorable et méritant, mais assez banal dans son propos et sa mise en scène, même si à l’évidence l’auteur sait de quoi il parle. Correctement interprété sans plus par François Cluzet et Marianne Denicourt, ce Médecin de campagne se traîne un peu entre les petites misères d’une humanité souffrante. Si quelques scènes sont émaillées d’un certain humour, il manque de l’originalité, de la drôlerie, de la tension et du rythme qui faisaient tout le sel d’Hippocrate.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 mars.