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Grand écran: "Room", l'amour salvateur d'une mère captive au centre d'un thriller psychologique

room[1].jpgUn espace confiné, étouffant, sordide. Entre captivité et évasion, Room, signé de Lenny Abrahamson et adapté du best-seller d’Emma Donoghue, par ailleurs auteur du scénario, raconte l'histoire de Joy "Ma" Newsome. La jeune femme de 24 ans est retenue prisonnière depuis sept ans par "Old Nick" dans une petite chambre avec son fils Jack, 5 ans, né de son viol par son ravisseur.

Pour le garçonnet, tout commence et s’arrête aux murs de cette pièce, le seul endroit qu’il ait jamais connu et dont "Old Nick", rythmant le quotidien de ses redoutables visites perverses, détient l’inaccessible code d’accès.  

Joy s’applique à donner à son fils l'illusion d’un monde normal. Elle joue avec lui, rit, plaisante, lui fait faire de l'exercice, de la lecture, prendre des vitamines, invente une réalité. En même temps elle mijote un plan d’évasion pour lui offrir une chance de découvrir l’extérieur. Lorsque tous deux retrouvent la liberté, ils affrontent une nouvelle épreuve avec la (ré)adaptation à la vraie vie.

Thriller psychologique où on se demande avec angoisse comment les otages vont réussir à s'échapper, Room évoque aussi un amour maternel inconditionnel sans céder, c’est un exploit, à la complaisance, au glauque, au sentimentalisme, au pathos. Se concentrant sur l'humain, le réalisateur irlandais livre un film bouleversant, la caméra passant du regard à la fois candide, émerveillé, rageur de l’enfant à celui de la mère, à la limite de la rupture.  

Des acteurs parfaits

La réussite de ce huis-clos tient également à la performance de ses comédiens. Jacob Tremblay se montre particulièrement convaincant dans le rôle de Jack, tout comme Brie Larson, qui a passé six mois à étudier l'impact des agressions sexuelles et à lire des témoignages sur les prisonniers en isolement. Elle est parfaite en jeune femme sous contrôle, à bout, terrorisée mais prête à risquer le pire pour tromper la vigilance de son ravisseur-violeur. Elle a logiquement raflé l’Oscar de la meilleure actrice après avoir décroché un Golden Globe, et un BAFTA décerné par le cinéma britannique

Pour mémoire, Emma Donoghue a écrit son roman après avoir entendu parler de Felix, 5 ans, dans l'affaire Fritzl: Elisabeth Fitzl a été emprisonnée dans un sous-sol en Autriche pendant 24 ans, violée par son père qui lui a fait sept enfants.

Poursuivant ses recherches, l’auteure a découvert l’histoire de Jaycee Lee Dugard, enlevée sous les yeux de son beau-père en 1991. Séquestrée par un couple pendant dix-huit ans dans un cabanon de jardin derrière la maison, elle a été violée par son kidnappeur et donné naissance à deux filles à 14 et à 17 ans. Le film s'inspire enfin de l'affaire Natascha Kampusch, détenue pendant huit ans.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande, dès mercredi 9 mars.

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