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Cinéma: "Dans la cour" avec Catherine Deneuve au bord de la déprime

cour[1].jpgUn film avec Catherine Deneuve en tête d’affiche ne laisse jamais indifférent. Après avoir joué la fugueuse sexagénaire dynamique et avide de liberté chez Emmanuelle Bercot dans Elle s’en va, la voici vedette de Dans la cour, une comédie sur la dépression et la solitude signée Pierre Salvadori.

Elle apparaît en femme fragile qui perd gentiment les pédales. Un rôle auquel elle ne nous avait pas habitués. Mais après cinquante ans de carrière, elle n’a pas peur de casser son image, ainsi qu’elle l’a confié dans une interview au Téléjournal. Pour autant qu’elle l’ait redouté un jour.

Face à elle, Gustave Kervern, réalisateur débarqué de Groland. C’est un attelage peu commun, voire contre-nature qu’a formé là Pierre Salvadori. Dun côté elle, comédienne hors-norme, phénomène de longévité qui ne se voit pas arrêter de tourner, "icône à 70 ans" a récemment titré le New York Times Magazine comme le rappelle Télérama. De l'autre lui, acteur bourru à la barbe broussailleuse, aux cheveux même rares en bataille, à la tête d’ours et au physique ingrat.

Là il incarne Antoine, la quarantaine bien tapée, musicien au bout du rouleau qui met brusquement fin à sa carrière. Après quelques jours à errer et à chercher un boulot, il décroche celui de concierge dans un vieil immeuble de l’est parisien. C’est là qu’habite Mathilde, fraîchement retraitée, impliquée dans la vie associative et attentive à ses voisins.

Mais la fantasque et déraisonnable Mathilde est très stressée par les nouvelles qu’elle lit dans les journaux. Et quand elle découvre une fissure dans le mur de son salon, son inquiétude latente vire à l’angoisse proche de la panique à l’idée que la maison pourrait s’effondrer. Antoine, qui s’était immédiatement senti des affinités avec  cette femme rencontrée en prenant ses fonctions, développe un sentiment d’amitié. Dépressif lui-même, animal blessé accro à la drogue, il craint de la voir sombrer dans la folie.

Cette fissure qui s’agrandit est évidemment symbolique de l’état de ces deux personnages cabossés, mais pas seulement. La cour de l’immeuble, où s’agite une brochette de fêlés est aussi le reflet d’une société française soignant sa déprime, son anxiété et son mal-être à grands coups d’antidépresseurs.  

Tout cela donne une comédie à la fois drôle, noire, mélancolique, oscillant entre légèreté et gravité. A l’image de ses deux personnages principaux attachants et touchants, elle donne souvent dans le burlesque, antidote à la réelle détresse ambiante.

Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 23 avril.

 

 

 

 

 

 

 

 

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