Eh bien, nous ne nous mouchons pas du coude nous autres Helvètes. Il a suffi à Wawrinka, follement encensé urbi et orbi, d’empocher un Grand Chelem chez les kangourous et le Masters 1000 de Monte-Carlo pour que nous soyons nantis non seulement du plus grand joueur de tous les temps, mais encore du meilleur tennisman actuellement à l’œuvre sur le circuit.
Certes Wawrinka, sacré prince du Rocher et du coup à tu et à toi avec leurs Altesses Sérénissimes du cru (surtout Charlene soit dit en passant, bisée et rebisée à la suisse par nos deux roturiers de la raquette), montre de belles dispositions depuis Melbourne.
Encore que le "fantastique" parcours de Stanimal (exhibant ce surnom un poil grotesque sur son sac de sport) fut entaché par des prestations fort moyennes à Indian Wells et à Miami, où il a laborieusement atteint les huitièmes de finale pour s’en faire à chaque fois éjecter par des seconds couteaux d’Afrique du Sud et d’Ukraine. N’en déplaise à ses super fans.
Mais il est vrai que le triomphe monégasque d'Ironstan auquel figurez-vous il ne s’attendait pas du tout (à se demander pourquoi il était venu), le place pour l’heure en tête de la Race en vue des qualifications pour la finale en novembre prochain à Londres.
Il n’empêche que je mettrais une vague sourdine au tintouin ambiant suite à ce premier couronnement enivrant, vu les réjouissances à venir. A commencer par une participation impérative du nouveau diamant à la finale de Madrid s'il ne veut pas perdre de précieux points, d’autant que son dauphin Rodgeur (ça fait drôle quand même…) n’avait pas fait long feu sur le Central ibère l’an passé.
Vous me rétorquerez que cela pourrait être son année, à Stan the Man. Surtout avec Djokovic incertain côté poignet, Nadal pas trop à l’aise dans ses baskets, Federer qui ne s’est pas complètement trouvé, Murray qui se cherche encore, Ferrer privé d’un grand coup, Berdych souvent aux fraises, Del Potro ko et Tsonga raplapla…
Comme le rappelait doctement Federer à l’issue de sa défaite, un rien mortifiante quoiqu’il prétende, il est important de saisir les occasions quand elles se présentent. A cet égard d’ailleurs, je ne suis pas sûre que le Bâlois continue à se réjouir comme un enfant à l’idée de rencontrer le Vaudois. En effet, à l’image de l’ogre de l’ocre envers la mobylette Ferrer, le maestro ne peut plus trop compter sur le complexe du compatriote pour l’emporter les doigts dans le nez.