Lion d’or à la dernière Mostra de Venise pour Somewhere, Sofia Coppola revient avec The Bling Ring, son cinquième long-métrage qui avait ouvert en mai dernier la section d’Un Certain Regard à Cannes. Le thème a de quoi intéresser. Inspiré de faits réels qui se sont déroulés entre 2008 et 2009, le film raconte les cambriolages répétés, chez les stars de Beverly Hills, d’un gang de cinq ados, quatre filles et un garçon, surnommé par les médias "The Bling Ring".
Issus d’un quartier résidentiel, ces gosses de riches fascinés par les peoplle, dingues de fringues et d’accessoires de marque, traquent l’agenda des vedettes sur le net et profitent de leur absence pour s’introduire dans leurs somptueuses résidences. Dans la réalité, ils ont dans raflé un butin estimé à plus de trois millions de dollars, qui les a conduits devant la justice.
Très attirant dans sa représentation prometteuse d’une société obsédée par la célébrité, de teen-agers biberonnés à Facebook, Twitter et la téléréalité, The Bling Ring, mêlant Emma Watson à des débutants, a hélas tendance à se perdre au fil de l’intrigue. Sofia Coppola tourne rapidement en rond, sans porter de véritable regard, se contentant en gros de multiplier les scènes de cambriolage.
Notamment chez la fameuse héritière Paris Hilton, qui mettait simplement la clé… sous le paillasson avant de s’en aller, et où on découvre un amoncellement inouï, indécent et hors de prix composé de vêtements, de sacs, de chaussures, de bijoux, de lunettes de soleil de coussins brodés à son effigie, ainsi qu’un night-club au sous-sol. A côté la caverne d’Ali Baba passerait pour un souk minable.
"Tout est vrai, nous n’avons rien changé, » explique Sofia Coppola rencontrée à Cannes. «J’avoue que l’univers de Paris est excitant et incroyablement exotique… " A noter que c’est la seule villas où la cinéaste américaine a été autorisée à poser sa caméra. Les autres, comme celles de Lindsay Lohan ou de Megan Fox ont été imaginées.
Sofia Coppola a eu l’idée du film en découvrant un article dans Vanity Fair. "Plus j’en apprenais et plus j’étais passionnée par cette histoire d’ados proches du monde hollywoodien glamour et qui tournent mal en voulant en faire partie. J’ai rencontré l’auteur du papier, la journaliste Nancy Joe Sales. Nous avons longuement discuté et elle m’a beaucoup aidée. J’ai lu d’autres récits de journaux, des rapports de police, consulté des avocats. J’ai aussi vu deux de ces teen-agers incriminés. Ils ne pensaient pas avoir mal agi et ne s’intéressaient qu’à la gloire que les vols leur avaient apportée."Observatrice du phénomène, tout en se plaçant d’abord du côté de ses protagonistes, la réalisatrice ne juge ni n’excuse.
"Je suis plutôt dans la mise en garde. Pour moi cette affaire est révélatrice de l’inculture qui se répand aux Etats.Unis, excerçant son influence sur une jeunesse dorée et superficielle. Mon film est une expérience et j’aimerais qu’on le voie ainsi."
Fim à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 12 juin.