La Croisette frémit avant les encombrements, le Palais est encore en chantier, les touristes commencent à prendre position aux abords des célèbres marches, les photographes campent déjà devant le Majestic tous objectifs dehors. Et sur la terrasse du cinq étoiles, il faut se délester de 25 euros sans le pourboire pour une coupe de champagne. L’un des signes les plus tangibles que le 64e Festival de Cannes est lancé. Dans les restos de luxe du genre, la courgette atteint le prix du caviar. Quand au caviar, mieux vaut ne pas y penser…
Côté pellicule, l’impatience croit en vue d’un cru 2011 qui s’annonce des plus relevés. Particulièrement en compétition avec les plus grands auteurs actuels comme Nanni Moretti, Pedro Almodovar, Terrence Malick, les frères Dardenne, Lars von Trier, Alain Cavalier ou Aki Kaurismäki. Sans oublier le record historique de quatre réalisatrices en lice pour la Palme d’Or.
Le tout est évidemment assaisonné d’une pluie de stars planétaires à voir devant la caméra et sur tapis rouge. A commencer par le président du jury Robert De Niro. Et bien sûr Woody Allen qui va faire l’ouverture avec le fameux et ô combien mystérieux Minuit à Paris. Car en principe personne ne l’a vu. Et les spectateurs de Genève à Londres en passant par Berlin pourront se croire à Cannes mercredi soir, puisqu’ils le découvriront en même temps que les festivaliers dans le plus prestigieux des auditoriums.
A en juger par le dossier de presse, ce film est une déclaration d‘amour à la capitale française, qui a séduit le grand réalisateur à l’époque du tournage de Quoi de neuf Pussycat en 1965. Il considère même qu’elle est la plus belle ville du monde, à égalité avec New York. Et celui qui a longtemps rechigné à quitter son nid, a été jusqu’à déclarer que s’il n’habitait pas Big Apple, il vivrait à Paris.
L’histoire évoque deux jeunes Américains, Gil un scénariste hollywoodien et sa fiancée Inez qui doivent se marier en automne. Avant de convoler, ils se rendent pour quelques jours dans la Ville-lumière.La magie ne tarde pas à opérer sur l’écrivain, qui aspire à une autre vie que la sienne.
L’opus sera-t-il à la hauteur de l’attente fébrile? A juger sur pièce. Toujours est-il qu’au casting on retrouve Kathy Bates, Adrien Brody, Marion Cotillard, Rachel Mc Adams, Owen Wilson, Michael Sheen, Léa Seydoux. Et Carla Bruni, qui a donc renoncé à participer au raout avec les autres comédiens pour des raisons personnelles et professionnelles. Elle le regrette infiniment. Moi un peu moins je l'avoue. Simplement s’assurer d’un fauteuil pour admirer la chose suffira largement à rendre les journalistes à l’état sauvage. A n'en pas douter, gros pilonnage de doigts de pieds en perspective!