J’entendais l’autre jour, dans une ixième émission corona sur LCI, le journaliste Jean-François Kahn fustiger violemment le peuple français, lui reprochant de cultiver une intolérable haine de soi avec son insupportable attitude envers le président Macron et le gouvernement Castex, en jugeant calamiteuse leur gestion de la crise sanitaire,.
Pour se faire du bien, JFK devrait regarder un peu de sport à la télé je trouve. Notamment, c’est de saison, les compétitions de ski où figurent nos chers voisins. Parce que là, il devrait être pleinement rassuré en constatant, au contraire, l’amour délirant de soi que nourrissent les experts de la spatule à travers leurs commentaires dithyrambiques sur leurs compatriotes.
Et quelles que soient leurs performances. Toujours meilleures que celles de leurs adversaires au même niveau. Bonnes chez ces derniers, elles deviennent stratosphériques chez les Bleus, moyennes, elles restent admirables, médiocres, elles n’en révèlent pas moins un sacré potentiel. C’est quand même assez fou, ce besoin irrépressible, puéril et un rien pathétique des Tricolores de constamment porter les leurs aux nues.
Allant jusqu’à qualifier les héros actuels de la latte hexagonale comme Alexis Pinturault, ou Clément Noël qui réussit l'exploit de slalomer sans virages, de mutants déplaçant des montagnes. Au point de donner l’impression qu’ils skient sur une autre piste! Des éloges démesurés de nature à nuire aux intéressés, peinant à assumer ce redoutable statut d’extraterrestres. Et malheureusement, cela se répète dans toutes les autres disciplines...
Roland Garros, déplacé de mai à septembre coronavirus oblige, commence donc demain. Pratiquement à huis-clos vu l’abaissement de la jauge des spectateurs à mille, en dépit des efforts des organisateurs pour se mettre les autorités dans la poche.
Le maestro doit sentir la sueur lui couler entre les omoplates. Et pas parce qu’il continue à s’entraîner ferme dans la neige. Mais en raison d’une éventuelle redoutable décision des instances supérieures du tennis qui risque de le terrasser.
Mathématiquement pourtant, et ça me coûte de le prétendre dans la mesure où je n’éprouve pas un amour immodéré pour le «saigneur» des courts, ce ne serait pas un scandale. En effet, le seul à pouvoir hypothétiquement freiner le vampire de Belgrade en contestant sa domination, c’est Nadal.