Roland Garros, déplacé de mai à septembre coronavirus oblige, commence donc demain. Pratiquement à huis-clos vu l’abaissement de la jauge des spectateurs à mille, en dépit des efforts des organisateurs pour se mettre les autorités dans la poche.
Au-delà du bien-fondé ou non de cette mesure drastique, ce sont évidemment les joueurs français qui m’intéressent. Il y a d’ailleurs longtemps, en raison de l’humanisme dont il m’est arrivé de faire preuve, que je ne m’étais pas penchée sur leur sort peu enviable. Mais j’avoue que je ne peux pas résister, en lisant l’article d’Eurosport, dans lequel Maxime Battistella se demande avec angoisse si les Tricolores ne se dirigeraient pas vers un fiasco sur l’ocre parisien.
A l’appui de ses craintes, l’auteur, se livrant à une douloureuse revue d'effectifs, nous explique que depuis la reprise à la mi-août, Monfils, Gasquet, Mannarino, Paire, Simon, sans oublier Tsonga et Pouille sur le flanc, ont des bleus à l’âme. Et que la relève, si elle pointe le bout de son nez avec Humbert ou Moutet, tarde à faire des étincelles.
J’aimerais bien féliciter Maxime Battistella pour cette clairvoyance rare chez ses confrères, plus enclins à voir le verre à moitié plein sinon carrément à ras-bord en ce qui concerne le talent des Gaulois. Sauf qu’il ne s’agit que d’un petit éclair de lucidité. En effet, quoi de nouveau dans leur échec programmé Porte d’Auteuil, comme dans tous les autres tournois du Grand Chelem? Strictement rien, hélas !
Car si Noah attend un successeur depuis 37 ans, cela fait… 37 ans que ses compatriotes rallient péniblement la deuxième semaine d’un majeur. Pire, la plupart du temps, ils ont même du mal à atteindre le troisième tour, comme on vient de le voir lors du récent US Open.
La preuve, depuis ce fameux sacre de 1983, 147 Grands Chelems ont été disputés. Cinq finales, toutes perdues, la dernière datant de..12 ans, ont été jouées par un Français. Et on compte 21 défaites en demi-finales. Un bilan famélique, sinon carrément la bérézina, pour un pays où le taux de licenciés par rapport au nombre d'habitants est l'un des plus importants du monde.
La quantité mais pas la qualité, comme toujours. Autrement posé, autant d'occasions pour nos chers voisins de pleurer toutes les larmes de leur corps, A moins qu'une fille, elles sont onze en lice, ne vienne mettre un peu de baume sur ces plaies à vif. A l'image d'Alizé Cornet à New York, il y a trois semaines.
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