Il doit bien servir, rester près de sa ligne, monter au filet, jouer relâché, aller chercher le break et c’est quasiment dans la poche pour lui. Tellement qu’il est fort le Gasquet nouveau dont ses compatriotes nous rebattent les oreilles depuis le début du tournoi.
L’ennui, c’est qu’il a perdu contre Djokovic, comme l’imaginaient évidemment tous les observateurs non français avant la rencontre. Mais il ne repart pas vraiment en vaincu, figurez-vous. A entendre l’inénarrable Monfort, Richard a montré un tel niveau de jeu que le Serbe mis à part, il aurait battu en huitièmes tous les joueurs les doigts dans le nez.
Mais ce cher Nelson n’est pas le seul à proférer de telles sottises. Selon les commentateurs et consultants du cru genre Arnaud Boetsch, la joie de Novak à la fin de la rencontre prouvait à quel point il était soulagé d’avoir franchi un sacré cap Porte d’Auteuil, en se sortant de ce terrifiant match piège.
C’est dire si selon eux il avait les chocottes à l’idée d’affronter le Biterrois, montant crânement à l’assaut. Ben voyons. Certes Nole, en gentil garçon qu’il est, a rendu poliment hommage au talent de son adversaire du jour. Mais j’avoue que personnellement j’ai vu le plus souvent le Bleu balloté d’un coin à l’autre, quand il n'était pas carrément dans les bâches tant il se tenait loin de sa ligne de fond.
De toute façon, il m’a suffi de constater la perte de son service d’entrée de jeu pour me dire que c’était cuit pour lui. A instar d’ailleurs de Wawrinka, qui a connu les mêmes déboires contre un super Federer, plus aérien qu’un danseur, se mélangeant juste un chouïa les pinceaux pour le suspense dans la troisième manche. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le Serbe et le Suisse ont chacun gagné leur match en 1h47 et trois sets, ne laissant que dix jeux à leur adversaire.
Certes, cela m’embête un peu que Nole soit sur le point non seulement égaler mais de battre le record de victoires de rang de McEnroe. En même temps je lui voue une infinie gratitude pour s’être débarrassé de Gasquet. Déjà qu’on en prend depuis 28 ans avec la victoire de Noah, je ne sais pas si vous imaginez le tintouin dans l’Hexagone, si d’aventure un Frenchie avait mis un terme à l’invincibilité de l’express de Belgrade!
Qui va à l’évidence se retrouver en demi-finale, étant donné l’état comateux dans lequel l’Italien Fognini va pénétrer sur le court suite à son marathon de cinq heures contre l’Espagnol Montanes. Du coup, au cas où Nadal atteindrait la finale, il ne pourra compter que sur Monfils, Ferrer ou Federer pour espérer échapper aux griffes de Dracula.
Qu’est-ce qu’on n’a pas entendu de la part des spécialistes de la raquette avant le match Djokovic-Del Potro! L’affrontement de derrière les fagots, la super affiche du jour, le duel des titans, sinon la finale avant l’heure. Avec Juan Martin faisant figure d’épouvantail et devenant le seul joueur du circuit à pouvoir mettre le redoutable Novak en difficulté. Voire carrément le battre.
Alors là, j’en suis comme deux ronds de flan. Non seulement et contre toute attente Wawrinka se retournait comme une fusée dans l’espace contre Tsonga, mais en plus Rosset l’avait prédit sur les ondes de la TSR. Certaine que c’était cuit dès le premier point, je rigolais doucement en écoutant le grand Marc répéter au contraire avec force qu’il fallait y croire jusqu’au dernier. Et cela tandis que le Vaudois oscillait dangereusement au bord du précipice dans la troisième manche après avoir perdu les deux premières.