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  • Grand écran: Lionel Baier et la mort, le droit d'en sourire dans "La vanité"

    la-vanite[1].jpgDavid Miller est un homme froid, hautain. Architecte à la retraite atteint d'un cancer, il a décidé d'en finir et prend une chambre dans un motel aussi isolé que décrépit. Esperanza, exubérante accompagnatrice espagnole d'une association d'aide au suicide le rejoint avec les substances létales.

    Son fils ayant déclaré forfait, David convainc Tréplev, prostitué russe de la chambre mitoyenne, d'être le témoin de son dernier souffle. Une nuit mouvementée attend le trio disparate, avec les retournements d'une situation vitrant à l'absurde, rien ne se passant comme prévu.
     
    Pour La vanité, comédie noire audacieuse en forme de méditation ironique sur la vie et la mort, Lionel Baier s'inspire d'une histoire vraie et d'un reportage télévisé sur le suicide assisté. "Je suis allé voir des accompagnatrices et des médecins pour connaître les procédures. A cet égard tout est juste, même si ensuite, je me suis autorisé quelques libertés", remarque Lionel Baer.

    Mais l'idée était justement de faire un pas de côté, la thématique ayant été bien traitée par Fernand Melgar ou Stéphane Brizé. "Ici, l'euthanasie est prétexte à la recomposition d'un groupe à travers le destin d'un homme qui, croyant ne plus avoir de curiosité, découvre finalement qu'il lui reste de la curiosité du goût pour les autres".
     
    "N’est drôle que ce qui est grave"

    Au mur de la chambre du motel, reconstitution fidèle d'un bâtiment existant, est accrochée une reproduction des Ambassadeurs d'Holbein le Jeune, symbolique des "Vanités", ces œuvres d'art nous rappelant que nous sommes mortels. Mais le terme, qui donne son titre au film, recouvre aussi la vacuité, la prétention. Pour Lionel Baier, il y a une sorte de vanité à vouloir tout contrôler. "En même temps, je refuse d'être moralisant". 
     
    Sans prendre une position claire sur le problème du suicide assisté, mais forçant le spectateur à se poser plein de questions, le réaiisateur joue ainsi sa petite musique, abordant un sujet tragique et complexe d'une façon légère, comique, ironique, un rien cynique. "C'est normal. N'est drôle que ce qui est grave, comme le prouvent les grandes comédies. L'humour est une soupape de sécurité et en l'occurrence me permet cette réflexion décalée sur la mort. Il faut la désirer très fort pour aimer la vie, pour qu’elle ait du relief".
     
    Le personnage principal de ce huis-clos à la mise en scène impeccable, tourné en studio principalement par goût de l'artifice, c'est Patrick Lapp. Un comédien plus habitué des scènes et de la radio romandes que du grand écran. Lionel Baier lui a fait du sur mesure en lui laissant enfiler le costume d'un être suffisant, égoïste, désabusé.

    «J'ai pris beaucoup de plaisir à tourner Les Grandes Ondes avec lui et j'ai eu envie de le retrouver. Le film a été écrit pour lui». Lapp donne la réplique à la grande Carmen Maura (photo), tout d’abord hésitante à accepter le rôle, mais très vite incapable de résister au charme de Lionel Baier, ainsi qu’à Ivan Georgiev. Excellents, tous les trois se révèlent aussi justes que naturels.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 septembre.

     

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  • Grand écran: "Everest", un combat acharné pour la survie provoquant peu d'émotion

     

    Everest-Film-450x300[1].jpgInspiré d'une tentative tragique d'ascension en 1996 où huit alpinistes avaient péri, Everest signé de Baltasar Kormakur, suit une expédition aux prises avec de redoutables tempêtes de neige. Des obstacles toujours plus difficiles à surmonter mettent le courage des grimpeurs à rude épreuve.

    Comme la patience du spectateur forcé de visiter le camp de base et de faire longuement connaissance avec les participants à l'aventure, du Texan plus ou moins dépressif au facteur timide en passant par la Japonaise qui déjà gravi six 8000 ou plus. Le tout en alternance avec les images des proches rongés par l’inquiétude pour l’aspect mélo de l’affaire.

    Au bout d’une heure, on pénètre enfin an le vif du sujet: l’escalade du sommet mythique, le plus haut du monde du monde, rêve d’une existence qui se mue en combat acharné, surhumain pour la survie. Plus particulièrement au retour de l’ascension, avec un groupe éclaté, durement soumis aux éléments déchaînés, au froid paralysant, au manque d’oxygène.

    Tout cela est mis en scène de façon assez efficace et spectaculaire. Pourtant, à part des paysages grandiose, c’est la moindre des choses et quelques scènes éprouvantes pour les sujets au vertige, ce film se voulant extrême, mais laissant une impression de déjà vu en dépit des moyens déployés, manque curieusement d'action, de suspense, d'émotion. Jake Gyllenhaal, en guide à la fois zen et téméraire, ne suffit pas à nous en donner.

    l-epreuve-tome-1-le-labyrinthe-531331[1].jpgLe labyrinthe 2

    Après avoir trouvé la sortie du Labyrinthe, Thomas et les autres survivants découvrent un monde ravagé, plein d'obstacles terrifiants. La terre est dépeuplée et brûlée par un climat infernal, ll n’y a plus d’ordre, plus de gouvernement. Juste des hordes de gens infectés en proie à une folie meurtrière, errant dans les villes en ruines.

    Thomas et ses amis doivent affronter la deuxième dangereuse épreuve élaborée par la redoutable organisation WICKED à laquelle, refusant de servir de cobayes, ils ont faussé compagnie.

    Ce deuxième volet, réalisé comme le premier par Wes Ball se révèle peu décoiffant. Mais, nonobstant une presse américaine défavorable, il a réussi sans surprise son entrée dans les salles nord-américaines. Cartonnant pour son premier week-end, il se retrouve en tête du box-office.

    Films à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 septembre.

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  • Grand écran: "Les deux amis", marivaudage parisien signé Louis Garrel

    les-deux-amis-de-louis-garrel,M223393[1].jpgLouis Garrel tente de mettre de l’originalité dans une énième version du triangle amoureux, s’attachant surtout à montrer la rupture nécessaire et quasi conjugale entre Clément, calamiteux figurant de cinéma et Abel, prétentieux écrivain en mal d’inspiration. Potes inséparables jusqu’ici, ils se disputent les faveurs de Mona, modeste et mystérieuse vendeuse de sandwiches à la Gare du Nord.

    Pour son premier long-métrage au scénario co-écrit avec Christophe Honoré, Louis Garrel qui s’est approprié le rôle d’Abel, propose une variation sur le thème de son court La règle de trois. Il retrouve par ailleurs les mêmes protagonistes, son grand ami comédien et metteur en scène Vincent Macaigne (Clément) et son ex-compagne la superbe actrice franco-iranienne Golfshifteh Faharani (Mona).

    La jeune femme est en liberté surveillée C’est son secret. Il est connu des spectateurs, mais non du maladroit, neurasthénique, peu séduisant, envahissant Clément et du beau ténébreux, égoïste, nonchalant Abel, tombés l’un après l’autre sous le charme de la séduisante créature.

    Ils s’efforcent donc de découvrir pourquoi, dès son job terminé, elle doit impérativement prendre le train pour Compiègne. Un soir, les deux trentenaires irresponsables l’en empêchent. Un prétexte pour ces adolescents attardés exaspérants d’immaturité, de déambuler à Paris à la conquête de Mona et de mettre parallèlement fin à leur amitié pour avoir enfin une relation normale avec une femme. 

    Clins d’œil à Musset et à la Nouvelle pour ce marivaudage parisien en forme de comédie potache brouillonne, bavarde, superficielle, en laquelle certains veulent voir un nouveau Jules et Jim, C’est vraiment lui faire beaucoup d’honneur.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 septembre.

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