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  • 142 millions, parce que je les vaux bien...

    Certes, il sanglote éperdument à chaque Grand Chelem gagné ou perdu. Pourtant je ne m’étais jamais vraiment rendu compte à quel point le Maître est une petite créature sensible. Rien que d’y penser m’arrache également quelques larmes.
    Et elle a duré, son émotion. Ce brave Rodgeur était tellement secoué par les choses extraordinaires qui se sont produites durant cette fabuleuse quinzaine de Roland Garros, qu’il n’a juste pas eu la force de s’aligner à Halle.
    Une sacrée surprise pour tout le monde. A commencer par Djokovic. Ignorant cet abandon in extremis, le Schtroumpf clamait sa détermination féroce à mener la vie dure au Bâlois. Raison pour laquelle je m’interroge sur l’éventuel aspect bidon de cette crise soudaine de bouleversitude aiguë. Je serais en effet plutôt tentée de croire que le Phénix a décidé de se tirer des flûtes en apprenant le forfait de Nadal au Queen’s.
    Pourquoi en somme aller se défoncer contre des nazes en Allemagne? Au risque en plus de perdre bêtement des plumes tandis que le pitbull se dore la pilule à Manacor.
    Bref. Pour changer de sujet, vous avez évidemment suivi le barouf autour du transfert pharaonique du beau Ronaldo. Qui se la joue dès lors façon starlette sexy de l’Oréal: cent quarante-deux millions, parce que je les vaux bien!
    Pas à une extravagance près, Cantona l’approuve. Remarquez, je préfère son attitude à celle des spécialistes du crampon qui se tortillent les neurones style vierges effarouchées, en se demandant si par hasard ce ne serait pas un chouïa chérot pour un seul homme.
    A l’image de Platini, carrément «interpellé» par ce montant mirobolant. A se pincer jusqu’au sang, du moment que tout a été fait depuis des âges pour qu’on en arrive à cette indécence crasse.
    Cela dit, deux choses me parlent dans cette affaire. Primo quand on me raconte que ce pactole représente trois fois les gains de Federer en tournoi depuis le début de sa carrière. Cela simplement pour que Cristiano puisse se royaumer sur un terrain quatre-vingt-dix minutes au mieux. Sans être un mythe de surcroît.
    Alors que la désormais légende helvético-planétaire bosse souvent le double. Et ne venez pas me bassiner avec le côté sport extrême du ballon rond face à la raquette.
    Secondo, en lisant que le transfert du Portugais correspond à vingt-quatre fois le budget du Servette, je trouve limite mesquin. Parce que six millions pour une équipe aussi bout de bois que les Grenat, franchement ça me troue…

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  • Rodgeur, roi de Roland Garros, c'est le moment!

    Même si, au milieu d’un concert de louanges,  le commentateur de France 2 a glissé cette petite vacherie "Quand Nadal n'est pas là, c'est Rodgeur qui gagne les grands chelems», il faut reconnaître que ce n’est pas banal d’avoir une légende parmi ses compatriotes. J'imagine du coup le déferlement, le raz de marée, le tsunami…

    La victoire de Federer n’aura en effet d’égal que le chauvinisme helvétique échevelé qu’elle va déclencher.  De quoi  battre nos chers voisins à plate couture dans le domaine. D’ailleurs en France, Sa Grâce descendrait les Champs-Elysées en compagnie de Sarko.  Là, il devra se contenter de serrer la pince à Hans-Rudolph Merz. Le superpied géant !

    Mais bon, on se calme.  D’accord, le Phénix a enfin touché au but suite à trois finales ratées.  Au risque de me répéter, voilà pourtant qui n’est pas spécialement étonnant. Pour ne pas dire tout bonnement logique. En réalité le Bâlois a simplement fait son boulot de Maître,  que lui a de surcroît grandement facilité un  Soderling très loin du foudre de guerre annoncé.  Je trouve même que sa faible résistance relativise pas mal les trois dernières performances du Viking.

    Bref,  étant donné tous les superlatifs possibles et imaginables dont les spécialistes habillaient le Maître depuis deux jours, oubliant au passage qu’ils l’avaient vilipendé, voire carrément déclaré bon pour la casse ces derniers mois, c’était franchement le moment que l’As des as nous le gagne ce Roland Garros! Le contraire eût été insupportable, en redonnant du grain à moudre à ceux qui glosaient à l’envi sur son inéluctable déclin.  

    Passons, car le Génie a au contraire des chances de reconquérir assez rapidement sa couronne, dans la mesure où le pitbull de Manacor serait incertain à Wimbledon pour cause de genou en marmelade. Juste retour des choses. L’Ibère n’avait-il pas profité de la mononucléose du Suisse pour s’asseoir sur son trône ?  

     

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  • Federator bien plus fort que Potrolator

    Une chose est claire, je ne vais pas pavoiser parce que Federator, favoritissime candidat à la finale de Roland Garros, s'y est hissé aux dépens de Potrolator. Du moment que ses principaux rivaux, un bien grand mot cette année d'ailleurs, se sont laissé atomiser par des outsiders improbables, ce serait faire injure au Bâlois que d'avoir osé douter une seule seconde de cette banale ascension.

    En réalité, ce qui m'a mise en joie jusqu'ici, c'est la bonne idée de Sa Grâce de se débarrasser de Monfils. Et pas uniquement parce que ce garçon m'agace prodigieusement avec sa manie de rugir bêtement, ou de se frapper simiesquement la poitrine à la Djokovic lors de chaque coup gagnant. Je suis simplement soulagée que le phénix m'ait évité un redoutable séisme médiatique, étant donné ce que j'ai eu l'occasion de lire et d'entendre avant le match. A savoir l'avalanche de bonnes raisons que ce brave Gaël avait de battre le Maître les doigts dans le nez.

    En gros, si Soderling avait réussi  à se défaire de Nadal et Kohlschreiber du Schtroumpf, vous pensez si Monfils, autrement référencé que ces deux nazes sur l'ocre parisien, avait des chances d'éliminer Rodgeur une main attachée dans le dos. Tellement que Gaël a le jeu pour gêner le génie, tellement qu'il est un extraterrestre élastique, tellement qu'il est un athlète absolument exceptionnel. Bref, les fans nous la jouaient façon Sarko portant sa Carla aux nues.

    Et j'omettais de relever que le Français  a, selon eux, la meilleure défense du monde sur terre! Juste en passant, ce style de glorification à la noix, c'est le gros truc des experts hexagonaux, ne cessant de trouver que chacun de leurs tennismen se révèle hyperperformant dans son genre.

    Au point que les cracks du circuit ont tous en eux quelque chose d'un Tricolore: le revers de Gasquet, la volée de Llodra, le coup droit  de Chardy, la combativité de Tsonga, l'intelligence de Simon, le jeu de jambes de Ouanna, la décontraction de Mathieu et j'en oublie. A se demander comment font ces gens pour ne pas squatter les premières places du classement.

    Donc, pour en revenir à Monfils, un succès contre l'as des as nous condamnait illico à une nouvelle peine de vingt-cinq ans. A laquelle on pouvait ajouter les vingt-six déjà purgés depuis le triomphe de Noah en 1983. Et, supposons le pire, rien qu'avec la perspective d'un Roland en poche, on en aurait pris pour perpète. Voire jusqu'à la consommation des siècles... 

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