142 millions, parce que je les vaux bien... (12/06/2009)

Certes, il sanglote éperdument à chaque Grand Chelem gagné ou perdu. Pourtant je ne m’étais jamais vraiment rendu compte à quel point le Maître est une petite créature sensible. Rien que d’y penser m’arrache également quelques larmes.
Et elle a duré, son émotion. Ce brave Rodgeur était tellement secoué par les choses extraordinaires qui se sont produites durant cette fabuleuse quinzaine de Roland Garros, qu’il n’a juste pas eu la force de s’aligner à Halle.
Une sacrée surprise pour tout le monde. A commencer par Djokovic. Ignorant cet abandon in extremis, le Schtroumpf clamait sa détermination féroce à mener la vie dure au Bâlois. Raison pour laquelle je m’interroge sur l’éventuel aspect bidon de cette crise soudaine de bouleversitude aiguë. Je serais en effet plutôt tentée de croire que le Phénix a décidé de se tirer des flûtes en apprenant le forfait de Nadal au Queen’s.
Pourquoi en somme aller se défoncer contre des nazes en Allemagne? Au risque en plus de perdre bêtement des plumes tandis que le pitbull se dore la pilule à Manacor.
Bref. Pour changer de sujet, vous avez évidemment suivi le barouf autour du transfert pharaonique du beau Ronaldo. Qui se la joue dès lors façon starlette sexy de l’Oréal: cent quarante-deux millions, parce que je les vaux bien!
Pas à une extravagance près, Cantona l’approuve. Remarquez, je préfère son attitude à celle des spécialistes du crampon qui se tortillent les neurones style vierges effarouchées, en se demandant si par hasard ce ne serait pas un chouïa chérot pour un seul homme.
A l’image de Platini, carrément «interpellé» par ce montant mirobolant. A se pincer jusqu’au sang, du moment que tout a été fait depuis des âges pour qu’on en arrive à cette indécence crasse.
Cela dit, deux choses me parlent dans cette affaire. Primo quand on me raconte que ce pactole représente trois fois les gains de Federer en tournoi depuis le début de sa carrière. Cela simplement pour que Cristiano puisse se royaumer sur un terrain quatre-vingt-dix minutes au mieux. Sans être un mythe de surcroît.
Alors que la désormais légende helvético-planétaire bosse souvent le double. Et ne venez pas me bassiner avec le côté sport extrême du ballon rond face à la raquette.
Secondo, en lisant que le transfert du Portugais correspond à vingt-quatre fois le budget du Servette, je trouve limite mesquin. Parce que six millions pour une équipe aussi bout de bois que les Grenat, franchement ça me troue…

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